5 mesures pour protéger votre foie (sans vous priver)

Chère lectrice, cher lecteur,

Presque tous nos organes ont leur spécialiste :

Le neurologue s’occupe du cerveau.

Le cardiologue se concentre sur votre cœur.

Le pneumologue soigne vos poumons.

On trouve même des proctologues, experts de l’anus.

Mais connaissez-vous un médecin spécialiste du foie ?

On l’appelle hépatologue. Et s’il est aussi méconnu, c’est parce que le foie est souvent négligé par la médecine conventionnelle[1], alors que ça devrait être tout le contraire !

Le foie est une véritable petite usine de recyclage métabolique qui possède de multiples fonctions vitales. Nous devrions en prendre soin autant que notre cœur ou notre cerveau.

Lors de nos excès alimentaires, c’est souvent le foie qui trinque en premier… Et il ne s’agit pas simplement d’alcool, car le foie recycle tous les toxiques qui entrent dans notre corps (sucre, mauvais gras, tabac, certains médicaments, excès de fer…).

L’année dernière, l’Inserm a dévoilé un chiffre jamais révélé auparavant en France : 8 millions[2] de personnes seraient concernées par un foie trop gras, qui peut avoir des conséquences graves sur la santé.

Les chercheurs de l’Inserm, qui ont suivi 100 000 volontaires depuis 2013, ont constaté que 16 000 d’entre eux avaient le foie trop gras et 500 une maladie à un stade déjà avancé.

Pour l’instant, il n’existe pas de traitement officiel pour la maladie du foie gras. Plusieurs industriels du médicament sont dans les « starting-blocks » pour sortir une molécule en premier[3].

Un premier médicament pourrait arriver sur le marché français d’ici 2021, l’acide obéticholique… qui ne fonctionnerait que chez 25 % des malades, avec son lot d’effets secondaires : démangeaisons intenses, fatigue, nausée[4]

Mais le mieux, c’est de prendre soin de votre foie au quotidien grâce à des aliments spécifiques.

Je ne vous parle pas de chardon-Marie, d’artichaut ou d’autres compléments « détox », mais d’aliments de tous les jours dont la science a révélé le potentiel pour soutenir, aider et nettoyer le foie (et parfois même enrayer et faire reculer la maladie).

1 – Mettez de la PQQ dans votre goûter

La PQQ, vous connaissez ? Il s’agit de la pyrroloquinoline quinone, un composé que l’on trouve naturellement (et en très forte concentration) dans le kiwi.

Des chercheurs de l’université du Colorado ont réussi à prouver que la PQQ permettrait, entre autres, de lutter contre la maladie du foie gras non-alcoolique (NAFLD), maladie qui touche 70 à 80 % des personnes obèses ou diabétiques dans les pays riches et augmente le risque de maladie cardiovasculaire, de diabète et de cancer du foie[5].

Dans leur étude, les scientifiques ont administré de la PQQ à des souris auxquelles ils avaient également imposé un régime riche en graisse. Ils ont rapidement constaté que la prise de poids chez les souriceaux nés de ces rongeurs sous PQQ était inférieure à celle des souriceaux dont la mère n’avait pas reçu de supplémentation en PQQ.

Notez que l’on trouve également de la PQQ dans d’autres aliments, notamment le céleri, puis en moindre concentration dans le persil, la papaye et le soja et… dans le lait maternel.

2 – Du gras pour éviter… le foie gras (mais pas n’importe lequel)

On pourrait penser que consommer de grandes quantités de graisses augmente le risque de développer un foie gras.

Mais ce n’est pas le cas avec toutes les matières grasses.

Dans une étude de 12 semaines[6], 43 personnes avec un pré-diabète ont suivi soit un régime américain standard, soit un régime enrichi en fibres, soit un régime enrichi en huile d’olive. Résultat : le poids corporel et la glycémie sont restés constants dans les 3 groupes.

Mais le taux de graisses du foie était significativement plus bas dans le groupe qui bénéficiait d’une alimentation enrichie en huile d’olive par rapport aux deux autres groupes. De plus, les volontaires ayant pris l’huile d’olive ont vu leur sensibilité à l’insuline hépatique et totale diminuer.

Une autre équipe de chercheurs a révélé qu’une huile d’olive riche en antioxydants pourrait protéger notre foie contre le stress oxydatif et les dommages causés par les toxines présentes dans notre environnement.

Dans leur étude, dont les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Nutrition & Metabolism, les rats de laboratoire ont été nourris avec une alimentation riche en huile d’olive, puis exposés à un herbicide toxique reconnu pour détruire les antioxydants et causer des dommages oxydatifs au foie.

Les rats nourris à l’huile d’olive ont enregistré une augmentation significative de leur activité enzymatique antioxydante et beaucoup moins de dommages au foie que les souris-témoin qui n’ont pas reçu l’huile[7].

3 – Une autre huile qui fait du bien à votre foie

Les acides gras à chaîne moyenne de l’huile de noix de coco aident à protéger votre foie car ils sont facilement convertis en énergie. Cela modère le travail du foie tout en diminuant l’accumulation de graisse.

Elle permet donc de réduire l’inflammation et le grossissement qui apparaissent avec le phénomène du foie gras. Mais l’huile de coco offre également une autre protection : protéger votre foie des dommages que peuvent causer les médicaments.

Lorsque les chercheurs ont administré à des rats de laboratoire une dose d’un antibiotique à large spectre pendant une semaine, des signes d’effets indésirables sur leur foie se sont multipliés. La bilirubine totale, une mesure qui permet d’évaluer les affections qui touchent le foie et les voies biliaires, a explosé de 192 % par rapport aux groupes témoins, alors que les niveaux sont restés normaux chez les rats ayant reçu de l’huile de coco vierge[8].

D’autres chercheurs ont prouvé aussi ses capacités de protection face aux effets délétères des anti-inflammatoires non stéroïdiens très communs (style ibuprofène) sur le foie[9].

4 – Ce légume est un vrai rempart contre le cancer du foie

Le brocoli arrêterait l’absorption des graisses. C’est le résultat d’une étude publiée en 2016, dans The Journal of Nutrition.

Après des essais en laboratoire effectués sur des souris, les chercheurs de l’université de l’Illinois ont donc été à même d’affirmer que le brocoli joue un rôle majeur dans la protection contre le cancer du foie et qu’il participe également à la lutte contre le développement de la stéatose hépatique, appelée « foie gras d’origine non-alcoolique » (NAFLD), parfois surnommée « maladie du soda »[10].

En plus de bloquer l’absorption des graisses, inclure le brocoli dans notre alimentation protège également contre le cancer mortel du foie. Ainsi, lorsque les chercheurs américains ont nourri des souris obèses avec du brocoli dans le cadre d’un régime occidental (riche en graisses et en sucres), puis les ont exposées à un cancer du foie, le nombre de nodules cancéreux dans leur foie a chuté.

Le meilleur moyen d’augmenter la quantité d’agents anticancéreux provenant du brocoli est de le consommer cru ou légèrement cuit à la vapeur douce.

5 – L’épice préférée de votre foie (il a de bons goûts)

La crocine, l’antioxydant contenu dans le safran à l’origine de sa belle couleur orange vif, pourrait aider à prévenir le cancer du foie, selon des chercheurs de l’université des Émirats arabes unis[11].

L’analyse confirme non seulement les propriétés protectrices de la crocine face aux cellules cancéreuses mais aussi ses propriétés anti-inflammatoires contre la protéine NF-kB, un marqueur de l’inflammation.

Cette protéine semble donc représenter une cible thérapeutique prometteuse pour de nouveaux traitements anticancéreux.

En attendant, vous pouvez toujours l’ajouter à vos plats.

Pour ma part, j’ai un faible pour le risotto à la milanaise. Une recette simple qui sublime le goût du safran. Et si en plus cela fait du bien au foie, alors pourquoi s’en priver ?

Si cela vous intéresse, je partage avec vous cette vidéo de la préparation traditionnelle du risotto, tournée dans l’un des restaurants historiques de Milan.

Bonne dégustation !

Amicalement,

Florent cavaler





[1]. Depuis deux ans, il existe un fonds de dotation de 1,9 million d’euros lancé par le laboratoire Genfit pour informer médecins et patients sur cette maladie, baptisé « The nash education program ».

[2]. Chazelas Eloi, Srour Bernard, Desmetz Elisa, Kesse-Guyot Emmanuelle, Julia Chantal, Deschamps Valérie et al., « Sugary drink consumption and risk of cancer: results from NutriNet-Santé prospective cohort », BMJ, 2019.

[3]. www.reportlinker.com/p03287984/NASH-Drugs-Market.html

[4]. www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2018-12/ocaliva_12092017_avis_efficience.pdf

[5]. Jonscher KR1, Stewart MS, et al., « Early PQQ supplementation has persistent long-term protective effects on developmental programming of hepatic lipotoxicity and inflammation in obese mice », The FASEB Journal, 2016

[6]. Errazuriz, Dube, et al., « Randomized Controlled Trial of a MUFA or Fiber-Rich Diet on Hepatic Fat in Prediabetes », The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 102, Issue 5, 1 May 2017

[7]. Amel Nakbi, Wafa Tayeb, et al., « Effects of olive oil and its fractions on oxidative stress and the liver’s fatty acid composition in 2,4-Dichlorophenoxyacetic acid-treated rats », Nutr Metab (Lond), 2010

[8]. Otuechere, Madarikan, et al., « Virgin coconut oil protects against liver damage in albino rats challenged with the anti-folate combination, trimethoprim-sulfamethoxazole », J Basic Clin Physiol Pharmacol., 2014

[9]. Zakaria, Rofiee, et al., « Hepatoprotective activity of dried- and fermented-processed virgin coconut oil », Evid Based Complement Alternat Med., 2011

[10]. Chen, A Wallig, Jeffery, « Dietary Broccoli Lessens Development of Fatty Liver and Liver Cancer in Mice Given Diethylnitrosamine and Fed a Western or Control Diet », The Journal of Nutrition, Volume 146, Issue 3, March 2016

[11]. Amin, Hamza, et al., « Saffron-Based Crocin Prevents Early Lesions of Liver Cancer: In vivo, In vitro and Network Analyses », Recent Pat Anticancer Drug Discov., 2016

6 réponses à “5 mesures pour protéger votre foie (sans vous priver)”

  1. VOLOLONA dit :

    Bonsoir,
    comment faire pour la chute de cheveux, ça devient trop grave.
    Merci

  2. Pierre Normandeau dit :

    Toutes les huiles sont des substances artificielles par exemple une olive contient 20% de lipides alors que l’huile d’olive est une extraction qui contient 100% de lipides ce qui surcharge le système lymphatique et cause de l’inflammation dans les articulations qui sont nourries par la lymphe. Si on supprime toutes les huiles et qu’on les remplace par leurs fruits oléagineux correspondants ex des olives noires au lieu d’huile d’olive, les douleurs arthritiques disparaissent dans 60% des cas selon un article du Dr Stanley Bass. n.d. et selon le cardiologue dr Esselstyn MD, car a long terme l,huile d’olive fait progresser les maladies coronariennes autant que les gras animaux saturés… https://www.youtube.com/watch?v=b_o4YBQPKtQ

  3. Jean-Claude DESHAYES dit :

    Bonjour,
    Pourriez-vous m’apporter une information complémentaire ? Vous parlez des bienfaits du safran, en tant que antioxydant. Pouvez-vous me dire si le carthame séché (dried Safflower), appelé aussi « faux safran » peut apporter les mêmes avantages? Ce dernier coûte beaucoup moins cher que le vrai safran. J’utilise très régulièrement le carthame dans la préparation de mes plats. Merci pour votre réponse.

  4. B. dit :

    Pour la pub sur les cheveux le titre est ‘pourquoi les « Péruviennes ne perdent pas leur cheveux » et en photo c’est un homme!

  5. Marie Junia Aubin dit :

    Félicitations
    C’est super top cet article ! Merci beaucoup et continue ce merveilleux travail.

  6. Bruno Blanchard dit :

    Bonsoir,
    Il serait vraiment souhaitable que vous réduisiez la taille de vos textes ou encore mieux, faire des retours à la page plus fréquents, en effet si je veux lire votre message je suis obligé de mettre le zoom à 40 % et si je transfère sur Explorer ou Firefox, cela m’ouvre sept onglets.
    Merci de prendre ma demande en considération.
    Bien cordialement ; Bruno Blanchard

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