Le tabac a-t-il été diabolisé… à tort ?

Chère lectrice, cher lecteur,

En 1492, quand Christophe Colomb débarque en Amérique, il découvre que les indigènes utilisent une plante « magique » pour se soigner. Ils la font sécher, la brûlent et inhalent ses fumées.

Intrigués, les premiers explorateurs la ramènent alors en Europe. Elle se popularise en France au XVIe siècle, quand la reine Catherine de Médicis l’utilise avec succès pour soigner les migraines terribles de son fils.

Cette plante, vous l’avez peut-être deviné, c’est le tabac.

Avant d’être le tueur responsable de 6 millions de décès par an, le tabac était donc une plante médicinale très respectée.

Aujourd’hui, on nous met en garde contre les effets dévastateurs du tabac sur la santé, et avec raison.

La cigarette fait des ravages dans les poumons, les artères, la peau, etc. C’est un fait scientifique incontestable.

Mais il ne faut pas oublier que la cigarette, remplie d’additifs toxiques, n’a plus grand-chose à voir avec la plante pure et les premiers « cigares » des peuples amérindiens.

Les méfaits de la cigarette auraient-ils éclipsé certains aspects positifs du tabac ?

Vous vous en souvenez peut-être…

En mars 2020, alors que nous sommes en pleine épidémie de coronavirus, une équipe de scientifique chinois fait une étrange découverte : les fumeurs seraient moins touchés par le Covid-19 que les non-fumeurs[1].

Quand j’ai appris cela, j’ai d’abord cru que c’était un coup du lobby de la cigarette.

Mais par la suite, d’autres travaux ont confirmé ces premiers résultats, menés notamment en France par des chercheurs du CNRS, de l’Inserm, de l’université de Sorbonne, du Collège de France, de l’Institut Pasteur ou encore de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris[2]. Rien que ça !

Mais ce n’était pas la première fois qu’on observait des effets positifs du tabac sur la santé.

Depuis presque 50 ans, de nombreuses études ont trouvé un lien étonnant entre le tabac et… la maladie de Parkinson.

Soigner Parkinson avec du tabac ?

Dans les films d’action, quand un méchant cherche à dominer le monde, il faut parfois faire appel à un méchant « encore plus méchant » pour le vaincre.

C’est un peu ce que cherchent à faire aujourd’hui les scientifiques, en combattant la maladie de Parkinson avec le tabac, la plante qui a sans doute la plus mauvaise réputation au monde[3] !

Pour cela, les chercheurs s’appuient sur plusieurs études qui montrent que, bizarrement, les personnes fumeuses seraient moins touchées par la maladie de Parkinson que les non-fumeurs[4].

Encore une fois, cela ressemble à un « coup marketing » de l’industrie du tabac…

Mais pas du tout ! Cela a été validé par de nombreuses publications scientifiques très sérieuses. Les fumeurs auraient même 40 à 50 % de risques en moins d’avoir Parkinson par rapport aux non-fumeurs.

Plus incroyable encore : ce sont les personnes qui fument depuis le plus d’années qui auraient le risque le plus faible d’être atteints par la maladie[5]. Et avoir un fumeur dans son entourage proche suffirait même à augmenter les chances d’échapper à Parkinson[6].

Comment est-ce possible ?

En fait, les chercheurs ne savent pas encore expliquer cet effet. Mais selon la piste la plus plausible, le principal responsable serait un composé bien connu du tabac : la nicotine.

Avez-vous pris votre « fix » de nicotine ?

L’effet stimulant de la nicotine sur nos neurotransmetteurs, notamment sur la dopamine, serait en cause. En effet, on sait aujourd’hui que le déficit en dopamine, causé par la destruction de certains neurones, serait le principal responsable des symptômes de la maladie de Parkinson[7]

La nicotine aurait également des effets antioxydants qui pourraient protéger les neurones du stress oxydant, souvent impliqué dans la maladie de Parkinson[8].

Bien sûr, la cigarette n’est pas une solution envisageable pour se soigner. Comme je l’ai dit au début de cette lettre, les effets meurtriers de la cigarette dépassent largement le potentiel effet protecteur qu’elle pourrait avoir sur Parkinson.

C’est pourquoi certains experts étudient l’intérêt des patchs et des chewing-gums à la nicotine, avec des résultats très mitigés.

Après avoir passé en revue l’ensemble de la littérature scientifique sur la nicotine, une équipe américaine a d’ailleurs conclu que l’approche la plus prometteuse serait en réalité… alimentaire[9].

De la nicotine dans votre ratatouille

Dans un article paru en 2019 dans la revue médicale Révélations Santé & Bien-Être, la naturopathe Annie Casamayou explique que la nicotine n’est pas seulement présente dans le tabac, mais aussi, à des doses plus faibles, dans certains aliments[10].

C’est particulièrement le cas des plantes de la famille des solanacées : poivrons, piments, aubergines, tomates, pommes de terre…[11].

Et bonne nouvelle : des taux très bas, comme ceux qu’on trouve dans ces légumes, suffiraient à saturer les récepteurs de la nicotine dans le cerveau[12].

Annie Casamyou cite notamment une étude très intéressante, menée sur 490 malades de Parkinson et 644 personnes non atteintes (groupe témoin)[13].

Dans cette étude réalisée à l’université de Washington, les personnes qui mangeaient des quantités plus élevées de solanacées avaient moins de risques d’avoir la maladie de Parkinson par rapport à celles qui en mangeaient moins.

Je ne sais pas vous, mais entre la cigarette ou la ratatouille pour se protéger de la maladie de Parkinson, mon choix est fait.

Amicalement,

Florent Cavaler





[1] Ni Zheng-yi Hu Yu, Clinical Characteristics of Coronavirus Disease. 2019

[2]  J-P Changeux Z Amoura F Rey, A nicotinic hypothesis for Covid-19 with preventive and therapeutic implications

[3] Alexandre Aget, Une pandémie de Parkinson est en vue. Contre toute attente, le tabac pourrait être le remède, Up’ Magazine, février 2019.

[4]. Xiao Li, et al., « Association between cigarette smoking and Parkinson’s disease », Archives of Gerontology and Geriatrics, Volume 61, Nov–Dec 2015, p 510-516

[5]. Chen H, Huang X, Guo X, et al., « Smoking duration, intensity, and risk of Parkinson disease », Neurology, 2010

[6]. Nielson SS, Gallagher LG, Lundin JI, et al., « Environmental tobacco smoke and Parkinson’s disease », Movement Disorders, 2012.

[7] Dr Thierry Schmitz, La maladie de Parkinson et les déficits en dopamine, Alternative Santé, 25 novembre 2016.

[8] Annie Casamayou, Parkinson : le remède censuré, Révélations Santé & Bien-Être N°36, septembre 2019.

[9]. Ma C, Liu Y, Neumann S, Gao X., « Nicotine from cigarette smoking and diet and Parkinson disease: a review », Transl Neurodegener, 2017

[10] Annie Casamayou, Parkinson : le remède censuré, Révélations Santé & Bien-Être N°36, septembre 2019.

[11]. New England Journal of Medicine, vol. 329 p.437

[12]. Ma C, Liu Y, Neumann S, Gao X., « Nicotine from cigarette smoking and diet and Parkinson disease: a review », Transl Neurodegener, 2017

[13]. Susan Searles Nielsen, Gary M. Franklin, W. T. Longstreth, Phillip D. Swanson, Harvey Checkoway, « Nicotine from Edible Solanaceae and Riskof Parkinson Disease », ANNALS of Neurology, September 2013.

15 réponses à “Le tabac a-t-il été diabolisé… à tort ?”

  1. Did dit :

    Omer Simpson, le visionnaire, a créé une variété de tomates hybridé au tabac : la tomacco !!!

  2. Siino Gabrielle dit :

    J’ai gardé un très mauvais souvenir du tabac, lorsque j’avais 5 ans en 1954 mon grand père est mort après d’atroces souffrances dues à l’excès de cigarettes , il a eu un cancer de la gorge, il a été opéré de la gorge pour qu’il respire, il a eu un petit tuyau dans la gorge, trachéotomie )après des années de cigarettes, je le revois encore dans son lit, et j’ai été dégoûtée de la cigarette pour ma vie entière! Je ne pense pas qu’ à l’époque il y avait d’autres additifs dans les cigarettes, le tabac naturel l’a quand même tué ! Je n’ai jamais fumé et ce mauvais exemple m’a permis de vivre plus longtemps ! J’ai 71 ans et je n’ai jamais eu de problèmes de santé grave !

  3. Maas Veenendaal dit :

    Parler de fumer on pense à des cigarettes, que je n’aime pas du tout, mais je fume ma pipe depuis j’avais 14 ans et toujours avec plaisir. J’ai maintenant 71 ans et mes poumons sont en bon état.

  4. MENSAH VIVIANE dit :

    Je trouve vraiment triste que les industries (toutes sans) exception depuis leurs avènement tuent impunément et vont jusqu’à nous faire oublier qu’avant eux il y avait des merveilles dans notre monde.
    Dans le cas du tabac je n’ai vraiment pas compris pourquoi la dénonciation des méfaits de « la cigarette » ou « du cigare » qui sont des résultats de la transformation du TABAC, ont été assimilés aux produit naturel tabac.
    On le fait actuellement d’une manière ou d’une autre contre le curcuma, le café, la marijuana et j’en passe.

    Je crois vraiment que seule la vérité nous sauvera. Et il est heureux qu’il y ait des personnes courageuses pour faire la lumière sur ce qui ne va pas et sur ce qui est juste.

  5. Dan dit :

    Juste un petit complément : Au XVIe siècle, en Espagne, des hommes de sciences et des médecins comme Castro de Cordoue, Hayo de Salamanque ou Monardes de Séville établissent une nomenclature des maux contre lesquels la feuille de tabac (pure à l’époque !) est un remède souverain. En France Ambroise Paré considère la poudre de tabac que l’on prise comme un remarquable médicament contre les céphalées. Isbrand Van Diemerbrook, un médecin hollandais préconise l’usage du tabac à titre prohylactique contre la peste et signale l’efficacité de ce remède constatée parmi les fumeurs lors d’une épidémie. Historienne des sciences et de la médecine.

  6. Meir dit :

    Je suis choquée par cette lettre. La nicotine est un pesticide, herbicide et raticide utilisée au 18ème siècle en Amérique du Sud pour ruer les rats dans les hangars à grains. Comment ce poison 7 fois plus puissant que l’arsenic peut il avoir de telles vertus selon vous???

  7. Heiblig dit :

    Il faut surtout fumer du tabac sans additifs, depuis que je suis passé à du pur tabac mon rythme cardiaque ne bouge pas même après avoir fumé une pipe

  8. Dan dit :

    Juste un petit complément : Au XVIe siècle, en Espagne, des hommes de sciences et des médecins comme Castro de Cordoue, Hayo de Salamanque ou Monardes de Séville établissent une nomenclature des maux contre lesquels la feuille de tabac (pure à l’époque !) est un remède souverain. En France Ambroise Paré considère la poudre de tabac que l’on prise comme un remarquable médicament contre les céphalées. Isbrand Van Diemerbrook, un médecin hollandais préconise l’usage du tabac à titre prohylactique contre la peste et signale l’efficacité de ce remède constatée parmi les fumeurs lors d’une épidémie.

  9. Chris dit :

    Vous avez vraiment du temps à perdre ….

  10. Jean Roland Piergentili dit :

    Le son est trop bas et sans reglage !

  11. Maflor dit :

    Merci pour cette excellente étude sur la nicotine.
    Effectivement, les cigarettes contiennent de nombreux additifs toxiques. J’ai observé diverses personnes qui se sont mises à se rouler des cigarettes avec du tabac bio et qui ont vu plusieurs symptômes pathologiques disparaissent. De plus, en faisant soi-même sa cigarette, ce geste permet une certaine conscience de sa relation au tabac, donc à soi.

  12. Le Breton dit :

    Ma maman va avoir 90 ans et fume depuis l âge de 24 ans uñe moyenne de 500 à 800 cigarettes par mois , elle ne tousse pas et a eu une santé relativement bonne .

  13. Vaudier dit :

    Merci pour cet article !!
    Sachez également qu’à priori la cigarette « endormirait » la maladie de Crohn ainsi que la RCH.
    ,Mon mari et une de mes amies se « soignent » ainsi..

  14. Andre Belanger dit :

    Depuis que j’ai arrêté de fumer 6ans à peu près je n’ai pas trouvé de changement que je pourrais pointer du doigt même que je me demande parfois si je devrais pas y retourner.. merci beaucoup PureSante .

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