Le lien étrange entre votre prostate et les champignons de Paris

Chère lectrice, cher lecteur,

Le monde des champignons ressemble à la société humaine.

Il y a ceux qui sont invités partout, passent à la télévision et dans les journaux… et il y a les autres, les « anonymes », comme vous et moi.

Le champignon de Paris fait partie de cette deuxième catégorie.

Il n’a pas la classe de la morille ou de la truffe pour aromatiser les assiettes des grands restaurants.

Il n’a pas le respect de la communauté scientifique, comme le shiitaké ou le reishi, qui font l’objet de centaines d’études scientifiques.

Bref, aucune chance qu’on l’invite un jour à un dîner mondain ou dans les congrès scientifiques…

Le champignon de paris est un habitué du fast-food. Son milieu à lui, ce sont les pizzas et les boîtes de conserve.

Et pourtant…

Des spécialistes de la prostate réhabilitent le champignon de Paris

En début d’année, une équipe de chercheurs du Beckman Research Institute of City of Hope, un centre de lutte contre le cancer situé en Californie, a étudié les effets des champignons sur le cancer de la prostate[1].

Pour une fois, il ne s’agissait pas des champignons stars dans la lutte contre le cancer, comme le shiitaké, le reishi, le cordyceps ou encore le maïtake… mais uniquement de notre bon vieux champignon de Paris.

Et vous verrez que celui-ci n’a rien à envier à ses cousins.

Les résultats de l’étude viennent d’être présentés au congrès annuel de l’Endocrine Society 2021.

Le champignon de Paris, de son vrai nom agaric bispore (ce qui fait déjà plus sérieux), pourrait supprimer l’activité du récepteur des androgènes.

Or ces récepteurs produits par la prostate, lorsqu’ils se lient aux hormones sexuelles mâles, peuvent stimuler l’expression de certains gènes à l’origine de la croissance des cellules malignes dans la prostate[2].

Pour le dire plus simplement, le champignon de Paris pourrait ralentir la progression du cancer de la prostate.

C’est ce qu’explique l’un des coauteurs de l’étude, le Pr Wang :

« Nous avons découvert que les champignons de Paris contiennent des substances chimiques capables de bloquer l’activité du récepteur des androgènes chez les modèles de souris, ce qui indique que ce champignon peut réduire les niveaux de PSABien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, il est possible que les champignons de Paris puissent un jour contribuer à la prévention et au traitement du cancer de la prostate[3]. »

Ces travaux ont été menés sur des souris, mais les conclusions semblent les mêmes chez les humains.

Bientôt un médicament à son nom ?

Shiuan Chen, auteur principal de l’étude, a également mené un essai clinique de phase 1 sur la poudre de champignon de paris chez les personnes atteintes du cancer de la prostate : et celle-ci réduisait bel et bien les niveaux d’antigène prostatique spécifique (PSA) dans le sang, l’un des principaux marqueurs de troubles de la prostate.

Les résultats sont tellement prometteurs que les scientifiques viennent déjà de débuter les essais de phase 2 pour la mise en place d’un complément à base d’extrait de champignon de Paris dans le traitement du cancer de la prostate.

Pas mal pour un champignon habitué à l’anonymat des plats surgelés !

Et attendant qu’on commercialise un traitement à son nom, rien ne vous empêche, en prévention, de consommer régulièrement des champignons de Paris… mais bien sûr de préférence frais et bio plutôt que dans des plats transformés.

En plus de ce mélange, je partage encore avec vous quatre gestes simples qui pourraient également vous aider au quotidien, notamment pour limiter les fuites urinaires :

  1. Quand vous allez uriner, prenez le temps de vider votre vessie au maximum, asseyez-vous une minute, détendez-vous… et essayez d’uriner à nouveau.
  2. Massez l’urètre depuis la base du pénis vers le gland en fin de miction, puis secouez doucement le pénis pour vider le canal de l’urètre. Vous pouvez aussi tousser pour évacuer le maximum d’urine.
  3. Pour limiter les fuites urinaires, il existe un entraînement qui renforcera votre périnée pour lutter contre l’incontinence ponctuelle. Posez l’extrémité de l’index et du majeur sur le périnée et imaginez que vous tentez de retenir une envie d’aller à la selle, ne bloquez pas votre respiration. Si vous sentez un frémissement sous la peau, ce sont bien les muscles du périnée que vous sollicitez. Contractez le périnée sur l’inspiration, relâchez sur l’expiration. Répétez 3 à 5 fois de suite, et faites-le si possible plusieurs fois par jour.
  4. Ayez une vie sexuelle : une étude américaine publiée dans le journal European Urology a démontré qu’éjaculer entre 13 et 21 fois par mois contribuerait à réduire le nombre de cellules vieillissantes dans la prostate susceptibles d’évoluer en cancer.

Amicalement,

Florent Cavaler

PS. Pour en savoir plus sur les problèmes de prostate – et sur les différents scénarios possibles concernant leur évolution – je vous invite à lire la grande enquête que nous avons menée avec mon équipe en cliquant ici.





[1] Xiaoqiang Wang, Desiree Ha, Hitomi Mori, Shiuan Chen, White Button Mushroom Disrupts AR Signaling in Prostate Cancer: The Scientific Basis for a Diet-Based Chemoprevention, Journal of the Endocrine Society, Volume 5, Issue Supplement_1, April-May 2021

[2] Charlotte Arce, Cancer de la prostate : un composé des champignons de Paris pourrait ralentir sa progression, Pourquoi Docteur, mars 2021.

[3] Idem.

Une réponse à “Le lien étrange entre votre prostate et les champignons de Paris”

  1. Bartura dit :

    Bonjour,
    Existe-t-il des produits naturels pour une grosse prostate.
    Merci

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