PriÚre de mourir⊠quand on vous le demande
Sait-on encore la place capitale quâoccupaient le deuil et les funĂ©railles Ă lâĂ©poque de nos grands-parents ?
Tout commençait avec le curĂ© qui, Ă peine prĂ©venu de la mort, allait sonner les cloches de lâĂ©glise.
« Cling-Gling-Kling », le deuil pouvait commencer, pour une durĂ©e dâune annĂ©e !
Dans la maison du dĂ©funt, un nouvel invitĂ© dĂ©barquait : le silence. On nây parlait plus quâĂ voix basse. Lâhorloge de la maison elle aussi Ă©tait arrĂȘtĂ©e Ă lâheure de la mort.
Puis les membres de la famille effectuaient la toilette du dĂ©funt, en lâhabillant de ses plus beaux vĂȘtements. Le plus souvent, le mort reposait sur son lit, un chapelet dans les mains, dans une chambre tapissĂ©e de tentures noires, sous la protection dâun crucifix barrĂ© lui aussi de crĂȘpe noir.
Ă lâextĂ©rieur de la maison, dâautres tentures signalaient le deuil aux passants, comme pour leur demander de prendre leur part Ă la douleur de la famille. Et les gens sâexĂ©cutaient : un chapeau quâon soulĂšve en signe de respect, une tĂȘte qui se baisseâŠ
Quant aux proches, amis, voisins, ils Ă©taient invitĂ©s Ă venir sâincliner devant la dĂ©pouille du mort pendant les trois jours oĂč il pouvait ainsi ĂȘtre « veillé ». Bien sĂ»r, Ă chacun des visiteurs on offrait un verre, une collation, le meilleur de lâhospitalitĂ©.
Puis on plaçait le mort dans son cercueil, vissĂ© en prĂ©sence dâun agent public, prĂȘt pour son dernier voyage. Mais quel voyage ! Du cinq Ă©toiles !!!
La procession le conduisait dâabord Ă lâĂ©glise, puis au cimetiĂšre : un corbillard tirĂ© par quatre, parfois six chevaux drapĂ©s de noir, cahotant sur la route, suivi par des femmes voilĂ©es, des enfants silencieux, des hommes portant un brassard noir.
Plus le mort avait Ă©tĂ© quelquâun (sous-entendu quelquâun dâimportant), plus la procession Ă©tait longue.
Une fois en terre, on dirait encore des messes pour le salut de son Ăąme, on ferait des priĂšres, on aurait des intentions. La famille offrirait un dernier verre, puis commencerait son long deuil, toujours sous le rĂšgne du noir, symbole de douleur et dâaffliction.
Pas de « Cling-Gling-Kling » lors des funérailles
La mort autrefois, câest vrai que ça avait de la gueule !!
Mais les choses ont changĂ© et aujourdâhui, le moins quâon puisse dire câest quâelle se fait plus discrĂšte. Elle est Ă peine « tolĂ©rĂ©e »⊠On meurt Ă lâhĂŽpital, en catimini, presque « quand on vous le demande ». Dâailleurs on ne dit mĂȘme plus que les gens meurent. Ils sont « partis, dĂ©cĂ©dĂ©s, envolĂ©s ».
La chose entendue, la chambre est lavĂ©e, balayĂ©e, Ă©vacuĂ©e, prĂȘte Ă accueillir le suivant.
Faire un deuil ? « Mais pourquoi donc ? », « Oh, et tout ce noir, câest trop sinistreâŠÂ »
Pas de Cling-Gling-Kling non plus. Il faut dire quâil y a longtemps quâon ne croit plus en grand-chose. Et sonner les cloches, câest un coup Ă sâattirer un procĂšs dâun voisin qui trouve que ça fait trop de bruit.
Certains voudraient bien une messe quand mĂȘme, mais lĂ , ce sont les curĂ©s qui manquent.
Dâautres se retrouvent juste comme ça, autour dâune tombe ou dâune urne. Ils font lire un poĂšme, quelques mots qui se voudraient rassurants, passent une chanson de Gilbert BĂ©caud ou de Dalida que « le dĂ©funt aimait tant ». Mais Ă voir leurs airs perdus, leurs petits mouvements maladroits pour trouver quelque chose Ă faire dâeux-mĂȘmes dans le funĂ©rarium, ça nâa pas trop lâair de marcherâŠ
Le pire, de nos jours, câest quâaprĂšs bien des crĂ©mations et des enterrements, il nây a mĂȘme plus de verre offert ! Disparus le kir du voyageur ou le mousseux du cousin qui vient de loin.
à vous faire regretter, comme disait Brassens :
Interdire la mort
Je vous le dis comme je le pense : jâai lâimpression quâon a tous perdu dans cette affaire. Les morts, quâon expĂ©die maintenant aussi vite dans leur nouveau chez-eux que des colis Amazon, et puis nous, les vivants. Qui restons avec un goĂ»t amer dans la bouche.
Et si lâon retrouvait un peu de prĂ©tention, un peu dâorgueil bien placĂ©Â !!! Et si lâon redonnait son lustre Ă la mort, plutĂŽt que dâessayer de la cacher Ă dĂ©faut de pouvoir lâinterdire.
Car dans le fond, câest ça le problĂšme : cette mort qui pavoisait autrefois par processions entiĂšres, qui traversait les villages en montrant fiĂšrement sa nouvelle « prise », notre sociĂ©tĂ© actuelle a dĂ©cidĂ© de faire comme si elle nâexistait pas.
Vous aurez remarquĂ© comme moi que cela ne change pas lâissue du problĂšme. Du moins pas encore, car il paraĂźt que Google a pour ambition de « tuer la mort » [1].
En attendant de voir ça, que faire ?
Peut-ĂȘtre commencer par rĂ©flĂ©chir au rĂŽle et Ă la place quâoccupe la mort dans nos pensĂ©es ou nos conversations.
Ose-t-on seulement aborder le sujet ? Avec des amis, ou pire : en familleâŠ
La mort a-t-elle seulement porte ouverte chez nous ? Dans le cas contraire, rĂ©flĂ©chissons : puisquâelle a les clĂ©s, autant se prĂ©parer Ă lâaccueillirâŠ
Voici par exemple une rĂ©flexion qui mâa semblĂ© intĂ©ressante, Ă propos des funĂ©railles. Celle du Dr GĂ©rard Leborgne [2] :
« Les funĂ©railles sont un arrĂȘt dans la routine et le train-train.
Voir les funérailles comme un cadeau ? Et pourquoi pas ?
Car au delĂ des larmes et de la tristesse, elles nous offrent aussi un moment unique, oĂč les vivants sont en communion avec les morts, un court instant tous ensemble, avant que chacun ne retrouve sa place.âŠ
Et avant que Google ne tue tout le monde, la mort y compris, nâhĂ©sitez pas Ă me dire ce que vous en pensez  en bas de cet article.
Amicalement,
Florent Cavaler
Article ancien et qui m a vivement interpellĂ©. Ma MĂšre est morte tout rĂ©cemment Ă l hĂŽpital longs sĂ©jours oĂč elle rĂ©sidait depuis 2 ans. Sa chambre Ă©tait donc un peu amĂ©nagĂ©e d objets personnels. Entre le moment oĂč j ai Ă©tĂ© avertie de sa mort vers 2h du matin et mon arrivĂ©e Ă 2h30 du matin tous ses objets personnels, vĂȘtements, dĂ©coration et mĂȘme un fauteuil personnel avaient Ă©tĂ© retirĂ©s de la chambre. MĂȘme ses 2 oreillers perso. Il a suffit de 30 minutes et je suis arrivĂ©e dans une chambre vide de tous ses objets personnels. La dĂ©shumanisation de l APHP.
Pour lâorganisation des obsĂšques en trĂšs proche banlieue parisienne mes sĆur et frĂšre voulaient une simple bĂ©nĂ©diction.
J ai organisĂ© tout l inverse avec une messe complĂšte avec textes choisis, lectures, psaumes. J ai lu un hommage et j avais louĂ© un sonneur breton de cornemuse qui a jouĂ© Amazing Grace en accompagnant le cercueil de ma MĂšre jusqu Ă l autel. La messe a Ă©tĂ© accompagnĂ©e Ă lâorgue durant toute la cĂ©rĂ©monie.
Une photo de ma MÚre était posée sur le cercueil à l église.
Il y avait beaucoup de fleurs.
AprÚs le cimetiÚre, il y a eu une collation dans une salle paroissiale qui a réunit toutes les personnes présentes.
Une photo de ma MÚre, une bougie allumée et un petit bouquet de roses étaient posés sur une table.
Les obsÚques de ma MÚre ont été de vraies obsÚques pour elle, en sa mémoire.
Je me suis sentie extrĂȘmement soulagĂ©e et heureuse de n avoir pas suivi le souhait d obsĂšques « timides » que souhaitait ma fratrie. Il a Ă©tĂ© rendu hommage Ă la vie de ma MĂšre mais Ă©galement Ă sa mort. Ma MĂšre a eu de vraies et belles obsĂšques.
la mort n est pas triste!!c est de l Ă©goisme de celui qui reste .
l épreuve est celle de ne plus voir la personne décédée ..
respecter son dĂ©part l accepter afin que le dĂ©funt puisse vivre ce qu il a Ă vivre dans l audelĂ
J’ai 68 ans et depuis l’enfance la mort me dĂ©sole et surtout ce qui va avec : le noir.
Je ne vais jamais aux enterrements (excepté celui de mon pÚre et de ma mÚre par respect pour eux).
Depuis 5 ans j’ai fait le nĂ©cessaire : don de mon corps Ă la Science et je demande de ne pas avoir d’obsĂšques – j’ai perdu la foi depuis longtemps-. On n’a pas besoin de cela pour faire son deuil, il suffit de garder le souvenir des ĂȘtres chers. Autrefois on continuait Ă vivre dans la mĂȘme rĂ©gion mais maintenant les familles s’Ă©parpillent alors une tombe? Ă quoi bon.. Une urne ? qu’en ferait mon fils?
En fait je suis un peu d’accord avec ce que vous dites.Chacun fait comme il en a envie par rapport aux enterrements et Ă la mort.Je ne vais pas aux enterrements.Parce que je prĂ©fĂšre accompagner quelqu’un du temps de son vivant.J’ai dit Ă mon pĂšre avant qu’il parte combien j’avais eu de la chance d’ĂȘtre sa fille et ça nous suffit finalement.Je ne sais pas oĂč va l’esprit et que certains rites dictent notre vie ne m’intĂ©ressent pas plus que cela surtout si c’est le fait religieux.Dans ce cas pourquoi ne pas faire un rite sur le mode systĂšme solaire si on pense qu’on se rĂ©incarne en Ă©toile.La mort est un passage vers quelque chose d’autres qui est trop entourĂ© d’un discours « psychologique » une autre morale en quelque sorte qui fait que nous suivons comme des moutons un rite Ă©tabli qui s’appelle ‘morale’ finalement et qui fait que quand quelqu’un ne se rend pas Ă un enterrement on entend « ah mais pourquoi il ou elle n’est pas venue? » « il ou elle est malade? » « il ou elle ne s’entendait pas avec le dĂ©funt? » ou encore « son absence,c’est pour faire son original »…Ce moment de serenitĂ© qui doit lĂȘtre
Bonsoir, je suis en retard de quelques mois, mais je trouve vos infos toujours trÚs intéressantes.
la mort : j’y suis confrontĂ©e depuis 2 ans, Ă se demander quel vent souffle sur la famille car ça n’arrĂȘte pas ! dont 3 personnes proches et chĂšres Ă mon coeur, et 2 autres dont la mĂ©decine ne laisse pas beaucoup d’espoir…Difficile Ă admettre et Ă accepter, encore plus quand la mort est subite. Je pense qu’il ne faut pas craindre de mourir ; le plus intolĂ©rable, c’est la souffrance qui existe encore de nos jours, dans les hĂŽpitaux.
Bonjour.
C’est vrai que la mort est un sujet tabou.Certains enfants ne voient pas leurs grand-parents morts et ne vont pas Ă l’enterrement.pourquoi’La mort fait partie de la vie.La mort c’est un dĂ©part vers autre chose.Certains disent que la naissance est pire que la mort.La mort est triste pour ceux qui restent.Les veillĂ©es c’Ă©tait bien pour les morts car ils ont besoin de priĂšres pour leur nouveau chemin,mais aussi cela permettait Ă la famille de faire son deuil.J’ai rencontrĂ© des personnes de plus de 40ans qui n’avaient pas fait le deuil de leur grand-mĂšre ou grand -pĂšre ou papa ou maman parce qu’ils avaient Ă©tĂ© jugĂ©s trop jeunes lors du dĂ©cĂšs.Il ne sert Ă rien de nier les faits quels qu’ils soient car un beau jour il faudra y faire face.J’adore les cloches.Pour toutes les occasions elles ont leur place.Bonne continuation pour vous.
Dominique Favre
Nous avons oubliĂ© l’importance du rite. Les rites sont sans doute bien plus importants qu’on ne le pense actuellement. Ils Ă©taient autrefois assurĂ©s pas l’Ă©glise, mais nous qui l’avons quittĂ©e, et nous avons jetĂ© le bĂ©bĂ© avec l’eau du bain. Nous avons besoin de rites et ne savons plus comment faire… La preuve en est que nous envisageons la mise en place de funĂ©railles civiles (tout comme pour le mariage et le baptĂȘme).
Par ailleurs, la mort et la vieillesse sont de plus en plus honteuses dans notre sociĂ©tĂ© de la rĂ©ussite et du paraĂźtre. N’oublions pas : une sociĂ©tĂ© se juge Ă la maniĂšre dont elle prend soin de ses faibles, fous, malades et de ses vieux !
Quand la mort arrive par surprise, brutalement, alors que rien ne laissait prĂ©voir ce qui allait se passer, ceux qui restent sont sous le choc, hĂ©bĂ©tĂ©s, perdus… Difficile d’accepter que la mort fait partie de la vie, difficile aussi d’entendre dire « c’est une belle mort ». Pour continuer sans celui ou celle qui est parti(e) reste juste Ă s’accrocher Ă cette idĂ©e que la mort n’est qu’un passage vers autre chose et qu’un jour on retrouvera celui ou celle qui nous manque chaque jour un peu plus.
trÚs belle réflexion!
la mort Ă l’hĂŽpital me semble ĂȘtre un drame, et pire encore, le fait de garder les dĂ©funts en maison funĂ©raire, certes en chambre privĂ©e.
DrĂŽle d’Ă©volution pour notre sociĂ©tĂ©.
Est-ce cela la modernité?
Merci pour ce commentaire ,oui quelques personnes prendrons le temps de s’arrĂšter pour honorer leur mort,et partir vite, mais le travail de deuil dois se faire,et plus on auras pris le temps au moment de la disparition,plus facile seras le deuil merci de nous avoir fais arret quelque instant
Merci pour ce rappel historique et sur la réflexion que vous suggérez sur la mort. Ancienne IDE en EHPAD, cela me semble important et bienvenu. Merci
TĂ©moignage d’une maison de retraite (oĂč j’ai exercĂ©) :
Médecin coordinateur trÚs sérieux et humain, à qui la Direction a dit texto :
« Vous ne faites pas mourir les personnes ĂągĂ©es assez vite ! » … Ce mĂ©decin a Ă©tĂ© trĂšs choquĂ©, et moi aussi. Ces paroles n’Ă©taient pas prononcĂ©es Ă la lĂ©gĂšre. IL FAUT SAVOIR QU’APRĂS CHAQUE DECES, LE PRIX DE LA CHAMBRE PEUT AUGMENTER !
En vous lisant, je me rĂ©jouis de venir d’une rĂ©gion ou les traditions sont tenaces et le respect humain aussi. Mon papa, 85 ans, est mort cet Ă©tĂ©, dignement, simplement, j’ai fait mon temps nous a-t’il dit, je ne regrette rien. Il nous a mĂȘme permis de l’accompagner vers son dĂ©part ultime. HospitalisĂ©, nous l’avons assistĂ© et avons beaucoup parlĂ©, souvent tard le soir. Il nous parlait de sa sĂ©pulture, de ce qu’il souhaitait. Il nous a tout simplement prĂ©parĂ© Ă son dĂ©part, trĂšs fort Papa. .AprĂšs 2 jours de visites ininterrompues au funĂ©rarium, ce fut plusieurs centaines de personnes (famille, amis) qui l’ont accompagnĂ© jusqu’Ă sa derniĂšre demeure. La vie de papa a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e selon son souhait pendant la trĂšs belle cĂ©rĂ©monie puis une longue procession vers le cimetiĂšre lui permettant mĂȘme de passer une derniĂšre fois devant sa maison. Ensuite tout le monde s’est retrouvĂ© Ă la salle des fĂȘtes du village pour des moments d’Ă©changes, d’Ă©motions et de partage. MORT en sanscrit signifie VIE. Elle continue n’est-ce pas ?
comment ne pas rester indiffĂ©rent alors que pour les obsĂ©ques religieuse il n’y a plus de prĂȘtres pour les cĂ©lĂ©brer et qu ce sont des dames (patronnesses) qui officients par quelque vagues priĂšres
bel article ca permet de réfléchir à l avenir qui nous attend tous
mais aussi aux souvenirs du passer réflexion dans ma faille Un enterrement c est comme un petit mariage toute la famille est là !!!
Chez un ami c Ă©tait belle musique et alcool Ă volontĂ© ,l’alcool rend moins triste
En effet de nos jours les jeunes fuient la mort comme s’il avaient peur d’elle. J’ai 69 ans et pour moi la mort n’est qu’une Ă©tape dans notre venue , on nait, on vie, et on meurt, voici ma perception de la vie d’un l’homme sur cette terre, j’essais d’en profiter le maximum. Cette fin nous en discutons avec mon mari et nous trouvons cela trĂšs naturelle puisque nous savons qu’elle arrivera tĂŽt ou tard, alors autant l’aborder avec sĂ©rĂ©nitĂ©, c’est notre avis, maintenant libre aux autres de penser autrement.
Je suis tout Ă fait daccord avec vous. La mort doit ĂȘ cĂ©lĂ©brĂ©e et permettre Ă tout le monde de se retrouver pour un moment de fĂȘte.
Chez-vous il y a encore les visites chez le dĂ©funt, c’est l’occasion de revoir la famille lointaine, les amis et se rememorer les souvenirs vĂ©cu avec le dĂ©funt, souvent des moments de rigolades, on boit un verre, on mange, l’instant n’est pas triste et pour les visiteurs c’est aussi le moment de dire au revoir, quant Ă l’aprĂšs cĂ©rĂ©monie une petite halte dans la maison familiale ou nous attend cafĂ©, et gourmandises diverses un moment convivial qui fait du bien au proches qui n’ont souvent pas envie de se retrouver en tĂȘte Ă tĂȘte, je ne suis pas vieille je n’ai que 49 ans et chez nous mĂȘme les jeunes continue ce rituel, mervi de ce message qui fait du bien Ă entendre CG.
Belle rĂ©flexion et combien vraie ! Mais dans notre sociĂ©tĂ© il n y a pas que la mort qui est amoindrie :l amour l e mariage la sexualitĂ© la famille … (Elles sont recomposĂ©es )… Beaucoup de superficiel ,on consomme et… On passe Ă autre chose …. A l image des journaux Ă la radio ou les nouvelles de l actualitĂ©s sont annoncĂ©es sans lĂ moindres ponctuation ou temps d arrĂȘt entre elles … Tout est lissĂ© ..
Bonjour,
Le « meilleur » souvenir que j’aie d’un dĂ©cĂšs, c’st le repas qui a suivi, organisĂ© et rĂ©glĂ© par le dĂ©funt.
Un vrai savoir (mourir) vivre !
la mort fait partie de la vie et pourtant de nos jours quand on en parle on vous regarde de travers. Vous avez du mal Ă faire votre deuil ….. les gens s’Ă©tonnent, c’est pas normal ! alors c’est bien que vous en parliez .
Avant, on « mourait », souvent de « vieillesse » car pas autant d’explications que maintenant sur la raison du dĂ©cĂšs. Maintenant on meurt de « maladie », ce qui est moins facilement acceptable…
merci pour cette lettre magnifique ,et si terriblement vraie.Je souhaiterai m’abonner comme indiquĂ© plus loin mais en adressant un chĂšque !A quelle adresse,?
La notion du  » sacrĂ©  » s’est bien Ă©tiolĂ©e !
Et c’est regrettable et prĂ©judiciable .
je tout Ă fait d’accord avec votre rĂ©flexion sur la mort pour l’avoir vĂ©cu de cette façon dans notre jeunesse . Je n’ai jamais Ă©tĂ© choquĂ© par la mort , nos grand- parents et parents nous expliquaient les choses et je n’ai pas peur de mourir .Et les rĂ©unions autour d’une table aprĂšs des obsĂšques sont des moments d’Ă©changes et de partages .Merci.
Il est de plus en plus compliquĂ© d’accompagner les siens qui vont mourir ou d’assister Ă leurs obsĂšques, et pas seulement du fait de l’Ă©loignement. Ces temps sont comptĂ©s trĂšs chichement par la plupart des conventions professionnelles : un jour pour enterrer son pĂšre ou sa mĂšre ! Quant aux AMP et aides-soignantes qui travaillent dans les unitĂ©s de soins palliatifs, la charge de travail est devenue tellement hĂ©tĂ©roclite et dĂ©centrĂ©e de leurs prioritĂ©s qu’elles n’ont mĂȘme plus le temps de tenir la main d’un mourant. Radinerie fĂ©roce du « tout-Ă©conomique » ! La vie, on ne veut pas voir, la mort non plus. Pourtant, les archĂ©ologues ont trouvĂ© que l’humain est le seul animal qui enterre ses morts…. C’est dire si nous sommes loin de nous-mĂȘmes !
VotrĂ© rĂ©flexion sur la mort me rĂ©mĂ©more les deux derniers dĂ©cĂ©s proches, mon pĂšre qui est parti en quelques jours, Ă l’hopital, sans que nous soyons auprĂšs de lui, et la grand mĂšre de mon mari, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă la maison entourĂ©e de ses enfants, dans le calme et l’acceptation. Leurs funĂ©railles ont Ă©tĂ© le prolongement de leur dĂ©cĂšs, juste un recueillement Ă l’Ă©glise et hop direction le crĂ©matorium pour l’un ! et une cĂ©rĂ©monie organisĂ©e et gĂ©rĂ©e par les petits enfants et arriĂšre petits enfants pour l’autre, avec des poĂšmes et des chansons. lorsqu’on prend en main , vraiment, les funĂ©railles, on crĂ©e un nouveau lien et aussi des souvenirs sereins.
Il faut remettre les choses Ă l’endroit. Pour pouvoir apprĂ©hender la mort comme vous le dĂ©crivez il faut d’abord avoir appris Ă vivre, vivre avec un grand V. Hors, c’est ce qu’il manque Ă notre sociĂ©tĂ© actuellement et de plus en plus. Les parents sont trop souvent dĂ©faillants, du coup le sens des valeurs disparaĂźt, dont celle du respect de la vie. Dans ces conditions, que signifie la mort ? Le dĂ©bat reste ouvert….
IntĂ©ressante analyse…et mĂȘme, oserais-je dire….rafraĂźchissante!
Mon pĂšre est mort il y a 18 mois. Cet Ă©vĂšnement a Ă©tĂ© l’occasion de se retrouver entre frĂšres et sĆurs (nous sommes 7) et notre mĂšre pour prĂ©parer une belle cĂ©lĂ©bration, se remĂ©morer nos souvenirs d’enfance, nous apercevoir que les liens entre nous sont trĂšs forts et se sont d’ailleurs renforcĂ©s depuis. C’Ă©tait aussi l’occasion de se retrouver, suite Ă la cĂ©rĂ©monie, entre cousins, oncles, tantes, amis que nous ne voyions plus forcĂ©ment, autour d’un repas dans le jardin. Puis il y a aussi les moments oĂč l’on se retrouve au cimetiĂšre tous ensemble (Ă Noel, le jour de son anniversaire etc.). Oui le deuil existe encore et la cĂ©rĂ©monie a Ă©tĂ© « profonde » et remplie d’amour pendant une heure et demi Ă l’Ă©glise. Pour ce qui est du moment de la mort proprement dite, mon pĂšre est dĂ©cĂ©dĂ© Ă l’hĂŽpital, comme vous dites, suite Ă une hĂ©morragie cĂ©rĂ©brale, donc impossible de le ramener Ă la maison. Nous avons passĂ© un grand moment de la nuit Ă ses cĂŽtĂ©s puis le lendemain la chambre Ă©tait effectivement prĂȘte pour « le suivant ». Mais y a t-il encore beaucoup de personnes qui meurent chez elles entourĂ©es des siens ? je ne pense pas (voir le film « mĂ©decin de campagne » ou ce mĂ©decin insiste auprĂšs de sa remplaçante pour qu’un de ses patients reste chez lui car son souhait est d’y mourir en paix).
J’ai peu de choses Ă dire sur la MORT….
1.) La mort est un moment teste pour celui qui se trouve face Ă elle. De plus ,peut ĂȘtre le bilan du mourant sur sa vie passĂ©e courte ou longue sur cette terre.
2.) Une question Ă se poser aussi bien pour le vivant que pour le mourant , Qui a t il de l’autre cĂŽtĂ© ? Quelle peut ĂȘtre cette autre dimension oĂč on rentrerait , et, cela pour un bon bout de temps !!!….?? Robert
Bonjour,
Mon avis personnel : J’aimerai , bien sur, ĂȘtre accompagnĂ© en fin de vie, avec vĂ©ritable compassion mais sans cĂ©rĂ©monial particulier.
Pour moi la mort est le passage dans la prochaine vie, selon la loi du Samsara.
Quant mon corps, vidĂ© son essence, ne sera plus qu’une dĂ©pouille, je ne tiens pas Ă ce qu’il encombre l’espace des vivants
Bonjour. Bonne Ă©tude sur la mort. Nous ne devons pas Ă©viter de parler de ce sujet, car qu’on le veuille ou non, la mort fait partie de la vie. Nous avons vĂ©cu l’an dernier le dĂ©cĂšs de mon beau-pĂšre, toute la famille proche (Ă©pouse, fils, belle-fille, petits-enfants et arriĂšres petits-enfants (le dernier a 9 ans) s’est refermĂ©e dans un cocon protecteur en Ă©voquant la vie du dĂ©funt et notre propre mort. La mort existera toujours,
oui ça fait du bien de parler du temps qui ne peut pas passer plus vite que lui mĂȘme.
parce qu’on ne peut pas obliger notre coeur et notre esprit Ă aller plus vite
En ce jour de Toussaint celĂ fait du bien de lire votre article et tous ces tĂ©moignages. Dans ma famille, mon PĂšre, ma MĂšre et mon Mari sont restĂ©s Ă la maison aprĂšs leur dĂ©cĂšs. La famille et les voisins et amis nous ont rĂ©confortĂ©. Il me semble qu’en Bretragne l’on a encore le culte de la mort. Toute petite j’ai toujours eu l’habitude d’aller au cimetiĂšre (j’ai 83 ans) et pas seulement le 1er novembre . Merci .
Merci. Je viens d’apprendre par une amie Ă©cossaise qu’il existe de nombreux Death Bars (des bars de la mort) en Ecosse et peut-ĂȘtre en Angleterre (je ne me souviens plus!) oĂč les personnes prĂ©sentes parlent de la mort, ce qu’elles en pensent, comment elles ont vĂ©cu celle de leur proche etc..!!! Alors crĂ©ons en France, en europe, ces lieux de communion autour de la mort…
Mr Combris vous m’avez déçu avec votre Ă©crit sur la mort, nombre d’expressions et remarques sont dĂ©placĂ©es mĂȘme si je partage certains faits.
On ne fait pas d’humour sur ce sujet ni mots vulgaires ni citations grossiĂšres ! La mort est un sujet sĂ©rieux qui ne mĂ©rite pas d’ĂȘtre tournĂ© en dĂ©rision.
Je n’ai pas de problĂšme avec la mort, je suis en Paix avec ce moment ultime, ça n’est pas le problĂšme.
Merci de trouver d’autres sujets pour faire valoir votre verve dans Pure SantĂ©, le mĂ©dical vous va trĂšs bien.
Cdlt.
vous avez tout a fait raison et de plus dans les maisons de santé , les patients changent sans qu personne ne se préoccuppent
cordialement
Bravo pour votre longue lettre que j’ai lue et relue. C’est exactement ça ! La mort fait et fera toujours partie de la vie, alors parlons-en tout simplement, En parler, c’est dĂ©jĂ s’y prĂ©parer avec sĂ©rĂ©nitĂ©…
Bonne journée de Tahiti !
Gabrielle
Bonjour,
Au cimetiĂšre, vendredi dernier 30 octobre, pour la mort d’un proche,
aprĂšs la minute de recueillement ……..suivi du silence de l’assistance, j’ai prononcĂ© juste quelques mots:
La vie est un poĂšme, l’amour en est le rĂȘve, M.L. a bien vĂ©cu par ce qu’il a aimĂ© et a Ă©tĂ© aimĂ©. Que Dieu bĂ©nisse son Ăąme.
la mort n’est pas un anĂ©antissement , mais un passage dans une autre vie ; soit la vie Ă©ternelle dans la prĂ©sence de Dieu , soit la sĂ©paration d’avec Dieu qui est considĂ©rĂ© comme une mort Ă©ternelle ; cette autre vie se prĂ©pare ici bas , soit en croyant en JĂ©sus Christ , soit en refusant de croire . C’est ce que la Bible affirme et je le crois
Ce texte est extra et tellement vrai ! Je viens de le vivre avec une amie qui a perdu son mari. Mais lĂ … c’Ă©tait comme autrefois ! C’Ă©tait gai et vivant malgrĂ© la tristesse que nous avions tous. C’Ă©tait une SĂ©pulture Traditionnelle normale comme autrefois…Rien Ă voir avec les sĂ©pultures actuelles !!!!!!!
J’ai 82 ans,je pense Ă la mort avec sĂ©rĂ©nitĂ©,alors que plus jeune j’en avais peur.
Ds ma famille il est coutume d’offrir un repas Ă ceux qui sont venus de loin.
je vais faire 450 Km pour aller aux 70 ans d’une cousine car ma fille m’a trĂšs justement fait remarquer que je les ferai pour un enterrement et que cela serait une occasion de voir amis et parents ds la gaĂźtĂ©;
iL FAUT SE RECUEILLIR DEVANT LES MORTS.
Pour avoir subi plusieurs deuils proches rĂ©cemment, je regrette sincĂšrement les enterrements anciens. Avec mon frĂšre, pour les obsĂšques de ma mĂšre, nous avons rĂ©uni tous les personnes prĂ©sentes dans une brasserie proche afin que chacun puisse parler et se souvenir au delĂ de l’Ă©glise et du cimetiĂšre. Pleurs, rires se sont mĂȘlĂ©s et ce fut rĂ©confortant pour tous.
Un de mes amis aujourd’hui dĂ©cĂ©dĂ© disait que les « retrouvailles » (et surtout les repas) Ă l’occasion des funĂ©railles Ă©taient beaucoup plus gais que ceux Ă l’occasion des marieges, car « il n’y avait pas la partie adverse » !
Bonsoir a tous les saints,
la mort est comme tout le reste, ce que nous en font. Chez nous, nos parents ont fĂ©dĂ©rĂ© la famille et nous restons tous unis toujours pour les anniversaire, les fĂȘtes, et le dĂ©part d’un pĂšre est bien sur un arrachement, tout le monde est prĂ©sent, si les voisins et amis viennent partager le repas ils sont acceptĂ©s avec amour. Dans l’au delĂ les dĂ©funts nous voient et nous aiment et ne veulent pas que l’on pleure ce qui retient leur arrivĂ©e dans la lumiĂšre. Aujourd’hui, j’ai apportĂ© une bougie sur la tombe de mon pĂšre car les dĂ©funts aiment la lumiĂšre et cela le aident dans leur vibration. Chacun fait ce qu’il pense ĂȘtre bon pour celui qui est parti. Le passĂ© c’est passĂ©, ne pensons qu’au prĂ©sent et le prĂ©sent c’est toujours le moment oĂč l’on pense Ă ceux que l’on aiment quelque qu’en soit la maniĂšre.
Merci.
OUI dans notre famille lors qu’une personne dĂ©cĂšde nous sommes prĂ©sents avec les proches du dĂ©funt et nous partageons ce moment trĂšs triste avec eux. Nous sommes Ă©galement ensemble (lors d’une collation) Ă la suite des obsĂšques pour « rĂ©unir » les autres membres de la famille et amis. Je pense qu’il faut garder cette tradition qui nous a Ă©tĂ© transmise par nos parents et grand-parents..
je suis complĂštement de votre avis, mĂȘme si je n’avais jamais envisagĂ© la mort d’un ĂȘtre comme un cadeau qui permet de se retrouver.
J’ai reçu une lettre qui m’informait que le mauvais Ă©tat de la tombe de mes aĂŻeux et son « ancienneté » obligeait la commune Ă la retourner.
Or je n’ai pas les moyens d’y faire faire les travaux nĂ©cessaires ; elle est toujours propre, entretenue et fleurie , mais cela ne suffit pas Ă l’administration. Une pierre cassĂ©e, une dalle dĂ©modĂ©e et voilĂ , circulez, faites place.
J’ai envoyĂ© une lettre moi aussi pour dire le fond de ma pensĂ©e, je n’ai pas obtenu de rĂ©ponse bien entendu.
A 67 ans, j’ai connu dans mon enfance les enterrements que vous Ă©voquez, cela donnait aux plus jeunes la conscience de la mort, l’importance de la cĂ©lĂ©bration du disparu.
Maintenant que mes parents sont morts, nous parlons d’eux en famille, je parle de mes parents Ă mes petits enfants, ils les reconnaissent sur les photos, ils se posent des questions sur des ressemblances physiques ou de caractĂšre, c’est ainsi que la mort est entrĂ©e dans la vie, avec sĂ©rĂ©nitĂ©, cela n’enlĂšve pas le chagrin.
Je ne suis pas bien convaincue ! Certes, un enterrement peut permettre des contacts familiaux, une solidaritĂ© consolante, certes les hĂŽpitaux, cliniques, etc… minimisent trop la mort, mais les funĂ©railles d’autrefois Ă©taient le fait d’une sociĂ©tĂ© codifiĂ©e, c’est-Ă -dire oĂč l’apparence avait plus d’importance que le reste, d’oĂč parfois beaucoup d’hypocrisie, ou au contraire des traumatismes renforcĂ©s. La libertĂ© actuelle laisse Ă chacun la facultĂ© d’organiser son deuil comme il l’entend, et sans pression du qu’en-dira-t’on. C’est plutĂŽt mieux.
AprĂšs tout, la transition n’est qu’un incident de la vie non?
je trouve ce regret du passĂ© cĂ©rĂ©moniel et cĂ©rĂ©monial assez dĂ©risoire. Je dĂ©teste ces moments oĂč les voisins dĂ©barquent chez vous, soi-disant pour honorer le mort et en profitent pour faire des commentaires dĂ©placĂ©s sur votre intĂ©rieur ou le mort lui-mĂȘme. Le deuil n’est pas ostentatoire, il est intime et solitaire. La mort n’est pas un spectacle!!!
J’ai bien connu dans mon enfance cette « rencontre » dĂ©funt/famille ami(e)s.Monsieur le curĂ© et l’enfant de choeur portant le crucifix.Les gens de passage descendaient de leur vĂ©lo,se dĂ©coiffaient,se signaient.Nous sommes aujourd’hui bien loin se ce respect de la personne morte.Nous avons mĂȘme des difficultĂ©s Ă suivre le vĂ©hicule funĂ©raire entre le flot de circulation,les feux,etcEn 2009 j’ai vĂ©cu auprĂ©s de ma maman l’aspect aseptisĂ© de la mort en un hopital dĂ©nuĂ© de toute Ă©motion.Mais la mort de ma Maman m’a rĂ©servĂ© quand-mĂȘme une Ă©tonnante marque d’affection:elle a attendue,pourtant sans communication verbale depuis plus d’un an,que je sois auprĂ©s d’elle pour quitter ce monde
Je vous trouve un peu trop dans le « c’Ă©tait mieux avant », vous oubliez un peu vite la logique de l’Ă©poque oĂč la veuve « appartenait » dĂ©finitivement Ă son Ă©poux dĂ©funt, obligĂ©e de vivre comme la bonne morale l’exige… nommĂ©e Madame Veuve Untel…. privĂ©e de son identitĂ© personnelle, habillĂ©e de noir au minimum pendant 1 an, quelque soit son Ăąge et quelle qu’ait Ă©tĂ© la qualitĂ© de sa vie maritale. …quelle hypocrisie !…
Heureusement que ce temps est révolu !
La sociĂ©tĂ© est en pleine rĂ©volution, il n’y a pas que des mauvaises choses, j’ai 50 ans et j’adore mon Ă©poque, elle est beaucoup plus dĂ©mocratique et respectueuse des individus, en tout cas en France. Lorsque vous cherchez dans vos souvenirs, c’est bien de conserver les meilleurs, mais n’en faites pas une gĂ©nĂ©ralitĂ©.
Une pensĂ©e chaleureuse Ă tous nos morts aujourd’hui, jour de la Toussaint.
Bien Ă vous tous
Quelle belle rĂ©flexion ! Je suis bien d’accord avec ce fait que la mort est un passage naturel en souhaitant que Google s’y cassera les dents. Mes parents vivent leur derniers temps et çà ne me fait pas peur. Mais le mĂȘme bĂ©mol qu’une « messagĂšre », quand il s’est agi d’accepter la mort de mon frĂšre, 45 ans, nous n’Ă©tions pas prĂȘts à çà . Accident de voiture brutal ! Et la famille a Ă©clatĂ©. J’Ă©tais tellement cassĂ©e que je n’ai rien pu tenter pour nous rĂ©unir. J’en ai eu pour des annĂ©es… Et encore, pas sĂ»re d’avoir complĂštement acceptĂ© ce dĂ©part inattendu. Il y a 20 ans de celĂ .
Merci pour vos messages pleins de tant de bon sens.
Auparavant , la personne hospitalisĂ©e Ă©tait un malade . Elisabeth KĂŒbler Ross est la pionniĂšre des soins palliatifs car c’est elle qui les a crĂ©e et qui s’est attachĂ©e toute sa vie Ă devoir les dĂ©velopper ; ceci malgrĂ© les menaces de mort rĂ©guliĂšres qu’elle a reçu et sa maison qui a Ă©tĂ© entiĂšrement brĂ»lĂ©e et incendiĂ©e Ă la fin de sa vie.
Elle Ă©tait infirmiĂšre et psychiatre de mĂ©tier ; mais en restant entiĂšrement au contact de tous les malades qu’elle prenait en charge et qui avaient besoin d’ĂȘtre soignĂ©s en Ă©tant d’abord Ă©coutĂ©s et compris..
Elle s’est beaucoup interessĂ©e aux approches de la mort et aux mourants. C’est Ă partir de lĂ et de tout son travail trĂšs fourni et intense que la notion de soins palliatifs s’est crĂ©Ă©e d’elle-mĂȘme ,par une approche humaine des soins dans une vision humaniste de la sociĂ©tĂ© . Ele lcroyait Ă tout ça !
Ce sont des notions qui ont malheureusement Ă©tĂ© totalement abandonnĂ©es au profit d’une santĂ© de profit entiĂšrement basĂ©e sur l’argent et l’Ă©conomie.
Nous en sommes Ă un tel point que dans certaines Ă©coles d’infirmiĂšre, lors de stages, les systĂšmes mis en place dĂ©conseillent , voir interdisent de rester au contact des personnes hospitalisĂ©es ..
Si vous insistez et continuez de vous montrer disponible et accueillant envers le malade, la seule chose qui vous arrive alors c’est d’ĂȘtre rejetĂ© du systĂšme. Cela m’est arrivĂ©, comme Ă tant d’autres personnes humaines et sensibles qui ont voulu exercer leur mĂ©tier le plus sincĂšrement possible tout en voulant entrer dans une fonction humaine et mĂ©dicale qui n’existe plus du tout.
C’est vraiment trĂšs trĂšs grave car cette attitude contemporaine est totalement contraire au principe mĂȘme des soins palliatifs et donc trĂšs loin de dĂ©velopper une approche humaniste et humaine de la santĂ© ..
D’ailleurs, le malade hospitalisĂ© n’est plus un malade mais un patient…… cela veut tout dire !
( il n’est plus considĂ©rĂ© comme une personne Ă part entiĂšre mais devenu un objet du systĂšme Ă©conomique ).
Pour changer les choses , il faudrait pouvoir ĂȘtre toujours proche de l’ĂȘtre humain et sensible pour mieux soigner les hommes par une Ă©coute attentive de leurs problĂšmes , ceci afin de mieux pouvoir les comprendre ; donc en parallĂšle de pouvoir mieux nous comprendre aussi , et d’ arriver Ă mieux nous accepter.
En nous regardant mieux, c’est le visage de l’humanitĂ© toute entiĂšre qui changerait.
En mĂȘme temps comment faire son deuil quand on a max 3 jours de congĂ© offert (si on a de la chance bien sur) par le patron? Un enterrement ca se prĂ©pare mais nous laisse-t-on le temps? non. Alors on expĂ©die, je n’ai pas osĂ© prendre plus d’une demi journĂ©e pour la mort d’une de mes grand mĂšre, pour l’autre pas le choix: elle habitait loin donc 3 jours (2 pour le trajet et 1 pour l’enterrement! :/ ) Les morts c’est un peu comme les femmes qui veulent faire des enfants (ou pire qui ont des enfants!) les patrons dĂ©tressent!
Je pense aux exilĂ©s, aux assassinĂ©s , aux « noyĂ©s » et aussi aux oubliĂ©s de la guerre. Qui se prĂ©occupe de leur dire « adieu » dĂ©cemment ? Sont-ils enterrĂ©s ? Pour certains, « ils » sont tout simplement disparus….
Notre rĂ©flexion s’arrĂȘte Ă notre façon de vivre dans un pays qui nous permet , selon nos us et coutumes, de procĂ©der ou pas Ă ce rituel du deuil… A mĂ©diter…
La mort fait partie de la vie! s’il n’y avait pas de vie, il n’y aurait pas de mort!
Je crois que les gĂ©nĂ©rations d’aujourd’hui veulent rester belles, jeunes, pas de maladies, et surtout ĂȘtre Ă©ternelles!!!! Excusez-moi, mais je pense que ce sont des tĂȘtes, sans cervelles, car ne rĂ©flĂ©chissant pas beaucoup ,ne pensant pas beaucoup. Etre toujours dans le coup, possĂ©der les derniĂšres inventions, jouer, jouer, jouer… Il n’y a qu’Ă regarder dans des salles d’attente, des files, des gares, des familles entiĂšres assises les unes Ă cĂŽtĂ© des autres, ne se regardent pas, chacun le nez plongĂ© sur le dernier smartphone ou la tablette. pas en regard entre eux, Heureusement il reste quelques personnes qui aiment lire au lieu de s’abrutir. oui il faut s’intĂ©resser Ă ce qui nous entoure, et
surtout avoir des contacts avec des gens, des Ă©changes,prendre le temps de mĂ©diter, Une religion n’est pas superflue pour nous aider justement Ă aborder la fin de vie. CĂŽtoyer des gens positifs, et admirer la nature qui pourrait rester b elle si l’homme ne la dĂ©truisait pas, pour le Dieu Argent. Et nous pourrions partir en paix en pensant que la vie va continuer Ă distribuer ses bienfaits Ă nos enfants. HĂ©las! Nous partions avec plutĂŽt l’inquiĂ©tude au coeur pour eux. Que va t-il leur rester ? « La terre ne nous appartient pas, nous l’empruntons Ă nos enfants » «Â
Mourir est peut-ĂȘtre se rĂ©veiller du rĂȘve qu’est la vie…
Ne sommes nous pas animĂ©s ici bas, et inconsciemment, par un besoin d’Ă©ternitĂ© qui est le moteur de toute vie?
Les tablettes et autres smartphone sont Ă utiliser avec modĂ©ration car ils peuvent provoquer » une sorte d’hĂ©bĂ©tude »(ALAIN FINKIELKRAUT,philosophe).
Profiter de la vie en oubliant un peu sa tablette est Ă©videmment possible!!!
J’ai perdu mon mari Ă 33 ans d’une tumeur cĂ©rĂ©brale.
Ma famille a aussitĂŽt dĂ©cidĂ© qu’il ne fallait pas en parler et que toute photo de lui devait disparaĂźtre !
Incroyable.
Ma belle-famille n’a pensĂ© qu’Ă l’hĂ©ritage (2500 âŹ) car comme nous n’avions pas d’enfant, ils exigeaient leur part (la moitiĂ©)
Tout cela laisse un goĂ»t amer mais je ne garde que le meilleur car lui Ă©tait le meilleur. Il ne s’est jamais plein, il a toujours donnĂ© du positif mĂȘme malade.
Je ne me suis donc pas effondrĂ©e Ă sa mort, grĂące Ă son comportement qu’il avait toujours eu. J’ai parlĂ© des heures et des heures Ă sa dĂ©pouille comme s’il Ă©tait vivant pour lui dire tout ce que j’avais sur le coeur, Ă quel point je l’aimais, mes regrets, mes incomprĂ©hensions du comportement des autres et encore merci merci merci d’avoir partagĂ© ma vie.
J’aurais sĂ»rement eu peur du corps d’un inconnu mais pas de celui de l’ĂȘtre aimĂ©, mĂȘme rigidifiĂ© et froid.
Je crois qu’il faut parler des morts au moment de leur mort et chaque annĂ©e ou simplement quand on voit quelque chose qui nous les rappelle vraiment. Cela n’empĂȘche pas d’avancer si ce n’est pas quotidien mais quand on les a vraiment aimĂ©, il reste toujours dans notre coeur..
Nous qui avons la chance d’ĂȘtre encore en vie, PROFITONS DU TEMPS QUI RESTE AU LIEU DE DEPERIRr car ce temps n’est pas bien long finalement. Soleil, oiseaux, chats, lunĂ©, rire…. Profitez tant que vous pouvez. C’est la leçon de vie que m’a donnĂ© mon mari et je l’ai suivi aprĂšs sa mort. Non je n’ai pas dĂ©pĂ©ri. J’ai fait comme il voulait : VIVRE VIVRE VIVRE
Je fais partie d’une famille dont beaucoup de membres vivent dans des pays diffĂ©rents. Chaque enterrement est l’occasion de dire au revoir au dĂ©funt, mais aussi de revoir les membres de la famille qu’on ne voit presque jamais, de pouvoir leur parler sans le biais de la technologie, de pouvoir manger et passer du temps ensemble. Ce sont donc Ă la fois des moments de tristesse et des moments de joie. Et ces deux moments rĂ©unis font que le souvenir de cette journĂ©e est Ă la fois triste et gai. BientĂŽt ça va ĂȘtre au tour de ma maman qui est trĂšs malade et, malgrĂ© qu’elle ait choisi une vie plutĂŽt solitaire, elle sera entourĂ©e pour ses derniers moments et Ă©galement pour le jour de sa crĂ©mation. Et ce sera l’occasion de revoir Ă nouveau certaines personnes. Je sais qu’elle est dĂ©jĂ contente de ne pas finir sa vie toute seule et d’ĂȘtre accompagnĂ©e par aprĂšs. Dans les divers tĂ©moignages ci-dessous, il y en a qui parlent des morts dont personne ne vient pour l’enterrement. Parfois c’est Ă©galement le choix de vie de la personne elle-mĂȘme qui amĂšne Ă cette situation. Dans la famille, nous sommes toujours lĂ pour nos morts. Mais selon la personne, la cĂ©rĂ©monie est Ă©mouvante ou alors plus rapide et plus vite expĂ©diĂ©e. La qualitĂ© de la cĂ©rĂ©monie dĂ©pend donc aussi de la personne elle-mĂȘme. Nous n’allons pas nous mettre Ă pleurer ni Ă chanter les louanges de quelqu’un si cette personne a eu un comportement tel pendant sa vie que mĂȘme ses enfants n’ont pas de sentiments d’amour pour elle. Ca peut peut-ĂȘtre choquer, mais en fait nous traitons nos morts sans hypocrisie. Mais, quel qu’ait Ă©tĂ© cette personne, accompagner un mort permet de mettre un point final Ă sa vie et de commencer Ă faire le deuil. Ne pas le faire, c’est risquer de le regretter pendant longtemps. J’ai toujours Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©e par le fait que les gens disent : » ce sont les meilleurs qui partent » Ă l’enterrement de quelqu’un dont ils se plaignaient auparavant. Comme si la mort amenait une rĂ©demption. Comme si mourir effaçait tout. Mais peut-ĂȘtre est-ce le cas?
En effet, cela donne Ă rĂ©flĂ©chir : tout va tellement vite qu’on n’a plus aucun complexe Ă bĂącler, sous prĂ©texte que nous en sommes tous rendus au mĂȘme point. Attendre le bus, ne pas rater le mĂ©tro, les changements, marcher Ă pied jusqu’Ă la maison, aller chercher les enfants, tout cela dans une urgence synchro sous peine de mĂ©chantes consĂ©quences. Alors quand l’un de nous part, il faut encore trouver la force de trouver des solutions pour gĂ©rer le quotidien qui nous permettra d’honorer le devoir d’un humain envers un autre humain, d’un parent envers la famille. L’enterrement de ma mĂšre nous laisse un souvenir inoubliable, son urne est d’abord retournĂ©e au PĂšre Lachaise pour ĂȘtre scellĂ©e, car elle a voyagĂ© en avion dans mon sac Ă dos pour aller rejoindre celle de mon pĂšre Ă Antibes. Puis nous avons dĂ©jeunĂ© en famille et fait la connaissance – en effet- de nos cousines perdues de vue, ce qui nous a tous bien occupĂ©s. Notre Maman avait bien fait les choses, nous avons beaucoup ri ! Nous nous somme promis de nous revoir mais depuis un an cela n’a pas pu se faire. C’est vrai c’est la moindre des politesses que de se rendre Ă ses obsĂšques. Mais voilĂ , quand ça devient trop rĂ©pĂ©titif, on vous conseillera d' »éviter les circonstances trop tristes » si vous ĂȘtes dĂ©pressif. Et comme aujourd’hui on compte plus de dĂ©pressifs dĂ©clarĂ©s et autorisĂ©s qu’avant l’Ăšre moderne, beaucoup de choses sont permises et les essentielles sont dĂ©fendues. Vous ĂȘtes gĂ©nĂ©reux et trĂšs utile car vous nous aidez Ă y voir plus clair, mais voyez-vous, je suis si fatiguĂ©e de mes journĂ©es, que je fais un rĂ©el effort pour lire la quasi totalitĂ© de vos lettres quotidiennes, encore que j’aimerais avoir le temps de me concocter les formules magiques que vous nous offrez. Et je me dis que j’ai bien de la chance car c’est un vrai luxe pour une mĂšre de famille de trouver ce temps. Je remplis bien mes 70 ans et la vie passe trop vite, je voudrais tant voir vos conseils Ă©clore sur les balcons et sur les joues de nos jeunes filles. Continuez Monsieur COMBRIS merci de tout coeur.
Ce passage est inévitable.
Pour ma part Je trouve trĂšs importante la cĂ©rĂ©monie qui participe Ă ce dĂ©part vers  » d’autres rives » .Je compare assez Ă un quai de gare oĂč les parents et amis trĂšs chers viennent vous dire adieu alors que vous partez pour un trĂšs long voyage.
J’ai prĂ©parĂ© un message d’adieu (enregistrĂ©) pour remercier ceux que j’ai aimĂ©, rencontrĂ© et, qui m’ont tous « enrichie » Ă un titre oĂč Ă un autre.
Oui ! c’est un moment trĂšs important, il faut prendre le temps de cet accompagnement.
bonjour
ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder fixement
dit par La Rochefoucauld.
ily a des etres qui fond d un soleil une tache jaune mais il y a aussi ceux qui font d une simpe tache jaune un veritable soleil…
Pablo Picasso
La mort un trÚs beau voyage pour retrouver son identité
J’ai Ă©normĂ©ment apprĂ©ciĂ© votre essai sur la mort et les cĂ©remonies autour de l’enterrement. Vous y avez mis beaucoup de poĂ©sie et de vĂ©ritĂ©, nous faisant toucher du doigt encore un grand manque de notre temps. Notre civilisation se casse la figure.
Je n ai parlĂ© que de la mort apres la maladie ou subite ou de vieillesse….Pour le deces d’un enfant …lĂĄ personne ne peut « consoler, aider » la mere, le pere, lafamille….on ne peut pas comprendre…Dans quelles conditions aussi la personne est elle morte ? l’enfant ?…lĂĄ je crois qu’il n y a rien a dire, plus rien….comment ,dans quelles conditions ? Il y a des atrocitĂ©s ou ceux qui restent ne le peuvent meme plus tellement c est intolerable. comment peut on alors parler de la mort si c est un enfant qui s est fait ecrasĂ© ? assasinĂ©, ? comment ????
en lisant votre article, tout le monde se pose et reflechi…oui c est vrai….je crois que les gens n ont m eme plus le temps de penser a la mort, de penser aux morts. Le temps, le temps…pas de temps, plus de temps…courir …acroire que tout le monde tente d echapper a la mort. En fait la mort personne n en parle , beaucoup parle de la maladie, peur de la maladie, comment va t on mourir, dans quelles souffrances, quelles tortures? c est ca qui fait le plus peur…mais la mort on n en parle pas…tout me monde voudrait « mourir » en bonne santĂ© mais surtout pas malade.Lorsqu’un proche « meurt » soit la famille, les amis ont eu un peu de temps de « s’ypreparer » soit c’etait « la guillotine » – Pourtant dans les deux cas ca fait souffrir ceux qui restent. J’essaie toujours de trouver quelque chose ĂĄ dire aux personnes que je cotoie et qui ont perdu un etre cher…Si on a aimĂ© la personne qui souffrait alors il faut etre content pour elle qu elle ne souffre plus et si on ne l a pas aimĂ©e alors….Le defunt qui n’a pas souffert mais qui est mort subitement ca parait plus difficile, plus choquant….je pense souvent que peut etre il a Ă©chappĂ© a une vie cruelle, souffrante, peut etre aurait il ete malade, paralysĂ©…il lui est epargnĂ© de grandes souffrances ĂĄ venir, epargnĂ© les hopitaux, les maisons de retraites, de soins, les pallliatifs…..les personnes qui s endorment sans se reveiller, les crises cardiaques, elles meurent subitement rapidement, eviteront bien des souffrances de l age avancĂ©…
Jusqu’Ă prĂ©sent, dans ma vie, la plupart des cĂ©rĂ©monies de funĂ©railles auxquels j’ai assistĂ© semblaient plutĂŽt tristes. Ce qui est bien normal me direz-vous.
Eh bien non, en Afrique, ils dansent pour le dĂ©part d’une personne ĂągĂ©e et j’ai vu des religieuses s’en aller le cĆur lĂ©ger rejoindre, enfin, dans leur esprit, leur Ă©poux pour lequel elles s’Ă©taient consacrĂ©es. Mais Ă part ça ?
Les funĂ©railles de « Mamy » furent magnifiques. MĂšre de six enfants, presque douze en comptant les unions diverses de ceux-ci. Elle eut grĂące aux nouveaux arrivants dans son cercle familial quinze petits-enfants qui au moment de son dĂ©cĂšs, aidĂ©s eux-mĂȘmes par de nouveaux partenaires, lui en avaient dĂ©jĂ donnĂ© douze (ironie du sort : le treiziĂšme naissait le jour de la cĂ©rĂ©monie et c’Ă©tait une petite fille comme elle) et depuis elle en a eu au total vingt et un et ce n’est pas encore fini, au moment oĂč j’Ă©cris, le vingt deuxiĂšme s’annonce dĂ©jĂ … car pour nous, les enfants et les beaux-enfants, nous continuons Ă les compter en nous rĂ©fĂ©rant à « Mamy ».
« Mamy » venait donc de s’Ă©teindre d’un Alzheimer douloureux qui nous avait tous fait souffrir avec elle. C’Ă©tait donc en quelque sorte un soulagement.
Mais venons en à la cérémonie :
L’accueil fut chaleureux car « les condolĂ©ances » eurent lieu avant la cĂ©rĂ©monie et les remerciements venaient alors plus spontanĂ©ment car chaque assistant se dirigeait vers la ou les personne(s) de son choix, celles qu’il connaissait plus particuliĂšrement et venait soutenir.
Le cercueil fut dĂ©posĂ© au centre comme un navire dans un bassin de carĂ©nage prĂȘt Ă partir pour son dernier voyage. Ce qui donnait cette impression, Ă©tait dĂ» au fait que les assistants se tenaient de part et d’autre, face aux cĂŽtĂ©s latĂ©raux de gauche ou de droite.
Le cĂ©lĂ©brant en face du cercueil, Ă©tait venu la veille chez nous afin de prĂ©parer la cĂ©rĂ©monie et il put ainsi parler de la « Mamy gĂąteaux » Ă l’assemblĂ©e. En fait, ce sont surtout ses petits-enfants qui se souvenaient avec dĂ©lices de ces agapes enfantines « le quatre-quart de Mamy » Ă©tait une cĂ©lĂ©britĂ© familiale qu’aucune belle-fille n’osait faire de peur de la comparaison. Il en allait de mĂȘme de « sa crĂšme aux vermicelles » etc… Les arriĂšres-petits-enfants, eux, ne l’avaient vue qu’au home oĂč la famille avait dĂ» se rĂ©soudre Ă la mettre les derniers temps de sa vie (trop dangereux de la laisser seule!).
Ă la place d’une des lectures, notre fille (par ailleurs institutrice maternelle), l’aĂźnĂ©e de tous ses petits-enfants, est montĂ©e lĂ©gĂšrement sur le cĂŽtĂ© avec un livre Ă la main suivie par ses propres enfants et toute la multitude des petits-cousins. Elle leur a lu, avec un micro, afin que les grandes personnes aussi en profitent : « Au revoir Blaireau » de Susan Varley.
Cette histoire parle d’un vieux Blaireau qui quitte tous ceux qui l’aiment, le chagrin de la sĂ©paration qui s’en suit et les bons souvenirs qu’il laisse, incitant ainsi aux remerciements.
Les enfants ont tous Ă©coutĂ© en silence, captivĂ©s par l’histoire et mĂȘme ceux qui Ă©taient encore trop petits pour la comprendre se taisaient en suivant l’exemple des autres.
Puis la cĂ©rĂ©monie a continuĂ©. Les chants, choisis Ă l’avance parmi ceux que nous connaissions et qui s’adaptaient au thĂšme naturellement, l’ont bien Ă©gayĂ©e.
Ensuite, le cercueil a Ă©tĂ© fleuri avec des fleurs des champs par l’assemblĂ©e et c’Ă©tait beau de voir les touts-petits assis autour sagement ou s’appuyant avec dĂ©sinvolture sur celui-ci.
« Mamy », devoir accompli, est partie entourĂ©e de la vie de tous ceux qui l’aimaient qui Ă©taient lĂ sur ce quai improvisĂ© des au-revoir.
Cette cĂ©rĂ©monie familiale a Ă©tĂ© trĂšs apprĂ©ciĂ©e par les amis et connaissances, de tous Ăąges, venus nous rĂ©conforter pour la circonstance. Pour bien d’autres et pour moi ce fut le plus beau dĂ©part pour l’Ă©ternitĂ© auquel nous ayons assistĂ©.
Aussi je vous recommande ce livre édité chez « folio benjamin », mais il ne peut servir à tous.
Depuis nous avons dĂ» nous rendre Ă d’autres cĂ©rĂ©monies personnalisĂ©es et avons pu, entre autres, assister Ă une chorale de petits enfants munie d’instruments divers ; mais il faut ĂȘtre musicien pour cela et c’Ă©tait le cas dans cette famille prĂ©cisĂ©ment. Ceux que nous connaissions Ă©taient organiste et chef de chorale.
AprĂšs tout l’important n’est pas lĂ . Ce qui est essentiel, c’est d’avoir le courage de se rĂ©unir avant afin de prĂ©parer ensemble la cĂ©rĂ©monie.
Et lĂ , chacun peut apporter ce qu’il peut pour qu’elle soit rĂ©ussie. Apporter sa bonne volontĂ© afin de bien honorer la mĂ©moire du dĂ©funt pour pouvoir lui souhaiter un excellent voyage puisque dans cette optique la vie continue et mĂȘme si c’Ă©tait rĂ©ellement « son dernier voyage » pourquoi le priver de remerciements ???
Une belle cĂ©rĂ©monie apaise les chagrins et peut redonner de l’espoir Ă tous.
.merci pour cette lettre qui fait du bien. Je suits entierement daccord avec vous. La mort est un sujet tabou dans notre societe.
la mort est un commerce,nos dirigeants ont lĂ©gifĂ©rĂ© et l’on ne respecte mĂȘme plus les derniĂšres volontĂ©s d’un dĂ©funt.Les services funĂ©raires ,par des prix exorbitants,frĂŽlent l’escroquerie.Personnellement,je souhaite ardemment,des obsĂšques simplissimes;le respectera-t’on?.
La mort est une Ă©tape de notre vie mais il faut du temps pour s’habituer Ă ne plus voir l’autre dans le plan physique,mais tout ce noir est trop lourd pour moi.
J’ai besoin de silence, de musique, de paix, de temps pour ĂȘtre en pensĂ©e avec celui que je ne peux plus serrer dans mes bras, mais sans tristesse car lui, je le sens heureux d’ĂȘtre lĂ oĂč il est et mon seul cadeau est de pouvoir lui donner la libertĂ© de partir, mais cela prend du temps…
VOICI L’EXCELLENT POĂME DE SULLY PRUDHOMME QUI DONNE Ă MĂDITER…….
LES YEUX
Bleus ou noirs,tous aimés,tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore;
ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lĂšve encore.
Les ,nuits plus douces que les jours,
Ont enchanté les yeux sans nombre;
Les Ă©toiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d’ombre.
Oh!qu’ils aient perdu le regard,
Non,non,cela n’est pas possible!
ils sont tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible;
Et comme les astres penchants
Nous quittent,mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leur couchant,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent;
Bleus ou noirs,tous aimés,tous beaux,
Ouverts Ă quelque immense aurore,
De l’autre cĂŽtĂ© des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.
(SULLY PRUDHOMME, stances et poĂšmes).
Pour moi la mort n’est ni plus que le passage dans un autre monde. Je ne la craint pas. Comme l’on dit « quand c’est l’heure ……….!
La mort ne concerne pas les vivants,puisqu’ils sont vivants.
La mort ne concerne plus les morts puisqu’ils sont morts
La mort en fait ne concerne personne.
Le plus difficile est de se faire à cette idée, qui est incompréhensible et inadmissible pour nous ,vivants.
Passage dans un autre monde…. ouiii mais il y a deux monde…. la vie Ă©ternelle et l’enfer, la mort Ă©ternelle. lequel des deux il faut choisir??? il n’y a pas un terrain neutre et rester sans choisir c’est dĂ©jĂ choisir la mort!!! lisez la bible ……
Bien vu. On ne parle plus de mort mais de personnes disparues……alors faisons des recherches ….!!!!!!
J’ai ressenti le besoin de tĂ©moigner aprĂšs la lecture de cette lettre. Ma grand mĂšre est morte, ça va bientĂŽt faire 4 ans, et je n’ai pas pu assister Ă son enterrement, pour des raisons stupides.
Pour moi ça a Ă©tĂ© et c’est toujours un vrai dĂ©chirement, car j’ai l’impression de souffrir seule de sa disparition, j’ai l’impression que parce que je n’ai pas vu la souffrance de ma famille, leur chagrin Ă travers leur larmes ou leur tristesse que je suis la seule Ă la regretter alors que je sais pertinemment qu’ils souffrent aussi sauf qu’il ne me le montrent pas.
On ne parle pas trĂšs souvent d’elle et les fois ou on en parle je ne vois pas leur douleur, celle que j’ai en moi. Elle me manque presque tous les jours, j’Ă©tais trĂšs proche d’elle et peut ĂȘtre parce que je ne l’ai pas vu dans ces derniers instants, j’ai toujours mal de son absence.
Le tout pour dire que j’Ă©tais absolument d’accord avec tout ce qui avait Ă©tĂ© dis dans l’article.
Merci de m’avoir permis de m’exprimer je ne sais pas si quelqu’un me lira.
J’ai certes pleurer d’Ă©crire ces mots mais ça m’a aussi fait du bien, donc merci.
LĂ©a
Mais oui, je l’ai lu votre commentaire, sincĂšre et comprĂ©hensible. Je ne me remets pas du deuil de mes parents moi non plus. Il faut qu’on se ressaisisse. J’essaie de communiquer avec eux tout simplement dans le quotidien, avec beaucoup d’amour, en leur rendant grĂące de ce qu’ils m’ont appris. Ma mĂšre Ă©tait couturiĂšre et dans mes ateliers crĂ©atifs, j’enseigne aussi les premiĂšres bases aux dĂ©butantes. Comprenez les clins d’oeil que je lui envoie !
au sujet de votre article sur la mort : vs n’avez pas parlĂ© de la mort qu’on peut choisir (suisse, belgique) qui laisse le choix de mourir dignement sans ĂȘtre totalement dĂ©pravĂ© par la vieillesse qui vs ronge jusqu’Ă plus de 90, 95, ans, voire plus ; et ça, dans votre article sur les anciennes coutumes, ça change la donne, car Ă l’Ă©poque on mourait bien plus jeune et plus « frais », surtout plus conscient. Oui, la mort ne doit pas ĂȘtre tabou, ni une fĂȘte, ni un drame, tout simplement une Ă©tape dans la vie.
.
JE TROUVE QUE PERDRE UN ETRE CHER OU UN AMI C EST UNE PARTIE DE NOTRE VIE QUI DISPARAIT ET C EST POURQUOI JE PENSE QU’IL FAUT PRENDRE LE TEMPS DE L ACCOMPAGNER.
Je suis tout a fait d’accord avec ce que je viens de lire… en occident ont nous cache de plus en plus la Mort .Je dirais que Nous avons peur de parler d’elle car nous ne voulons pas l’affronter….
C’est la peur qui nous annule, qui nous estresse qui nous anĂ©anti ,la peur de ce qui n’est pas connu et/Ou qui est inconnu
.La peur de L’inconnu que L’e^tre humain a la difficultĂ© d’assumer….Il faut rĂ©flechir regarder, apprendre comment d’autres groupes humains affrontent ce moment… RĂ©flĂ©chisons ensemble ,parteagons nos reflĂ©xions et…peut etre Nous allons trouver la solution y/o une autre façon d’aborder ce problĂ©me si important.. et cela se ferais comme une naissance.
Cher Monsieur,
Oui, c’est vrai qu’Ă l’heure actuelle
la mort est escamotée.
C’est qu’elle fait peur de mĂȘme que la maladie, l’accident, la guerre, le chĂŽmage…
Contre la peur, un seul remĂšde,l’EspĂ©rance chrĂ©tienne !
Et rappelons nous les beaux vers de Victor Hugo :
 » Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme,
Ouvre sur le firmament
Et que ce qu’ici bas nous prenons pour le terme
Est le commencement. V Hugo
Bien Ă vous,
je trouve trĂšs intĂ©ressant. Il y a juste une remarque que je voudrait faire : c’est Ă propos du lien vers la vidĂ©o : je ne l’Ă©couterais pas jusqu’au bout pour la simple raison qu’on ne sait pas combien de temps elle dure, qu’on ne peut pas lâarrĂȘter, prise d’otage !!!
Un grand merci pour votre article… la mort est inĂ©vitable pour nous tous: il faut surtout l’accepter et l’AIMER.
Ce qui m’encourage et me soutient, c’est qu’aprĂšs la mort, il y a la VIE.
Merci! AprĂšs la mort, il y a la vie…
Votre article m’a Ă©mue : la mort, il faut l’aimer…
Que dire? Jeune mariĂ©e, enceinte et fille unique, je dus enterrer mes parents en 6 mois de temps. Je dus formater, neutraliser mes neurones afin de ne pas hurler comme un chien. Depuis, je suis devenue impassible et reconnais que la mort est inĂ©luctable. Nous devons l’accepter sans l’aide de personne.
TrĂšs vrai et trĂšs bien
Que dire ? Jeune mariĂ©e, enceinte, et fille unique, je dus enterrer mes parents en 6 mois de temps. Je fus confrontĂ©e Ă une situation intolĂ©rable oĂč je dus formater, neutraliser mon cerveau afin de ne pas hurler comme un chien. Depuis, je suis devenue impassible et reconnais que la mort est inĂ©luctable et que nous devons l’accepter sans l’aide de personne.
La vie n’est qu’un petit passage sur terre qu’il faut protĂ©ger avec des mĂ©decines naturelles pour la prolonger, avant que la mort nous atteigne, l’esprit prendra ensuite le relais, car l’esprit est immortel et certains scientifiques nous l’ont dĂ©jĂ montrĂ©, alors vivons notre vie heureuse et en bonne santĂ© avant une vie meilleure avec un esprit sain !
J’ai bien aimĂ© votre description que vous donner sur les deuils d’autrefois.. Vivant dans une petite bourgade, je me souviens encore des veillĂ©es. La famille se rĂ©unissait. Il y en avait mĂȘme que l’on avait plus vu depuis belle lurette. Mais la famille c’Ă©tait sacrĂ©. La verrĂ©e aussi avec les amis. Puis le jour de funĂ©railles, La cloche sonnait tristement l’arrivĂ©e du corbillard tirĂ© par un cheval noir.
Il n’y a plus rien de cela aujourd’hui. Pour commencer on ne garde plus ses morts Ă la maison.. Il y a des funĂ©rariums avec le mort dans un coin de la salle qui fait d’avantage tableau qu’autre chose. On parle et ris comme si l’on Ă©tait Ă une surprise parti. Il ne manque plus que la garçon en livrĂ© servant petits fours et rafraĂźchissements.. Et dans tout ça me direz-vous qu’est ce que le mort Ă bien Ă voir dans tout cela. Oui, les temps ont bien changĂ© et pas pour le mieux
81 ans …. le corps est un habit usĂ© que l on quitte legerement quand vient ce qu on appelle la mort …
le mieux est de le faire redevenir poussiere, puisqu il est poussiere … ca ne s invente pas et cela se sait depuis des millenaires. … et l esprit ou ame va ou l energie l attend pour decouvrir ou redecouvrir l « au dela » de notre reel.
quant a ceux que l on a quittĂ©s…. le chagrin, la peine, est souvent leur lot avant l apaisement ou l oubli
Les ceremonies sont pour eux, pour leurs rites, leurs religions, leurs problemes a regler …. question de mode. Alors, degager vite, sur le plan materiel c est le mieux, ce qui compte c est l amour qui perdure …
bien a vous
Cette collation d’aprĂšs la sĂ©pulture a toute son importance. En rĂ©unissant les familles, les amis autour d’un verre, c’est encore le dĂ©funt vivant qui prĂ©side Ă sa maniĂšre, on se le rappelle au dĂ©tour des meilleures anecdotes, de joyeuses tranches de vie et Ă ce titre, dans ce moment de chagrin intense pour les plus proches, ce petit espace temps intermĂ©diaire entre l’avant et l’aprĂšs, on revient finalement Ă la vie grĂące aux gestes simples, aux paroles plus lĂ©gĂšres, Ă la chaleur humaine et la convivialitĂ© et on se dit peut ĂȘtre que malgrĂ© tout, malgrĂ© l’absence dĂ©finitive de cet ĂȘtre aimĂ©, la vie vaut encore la peine d’ĂȘtre vĂ©cue…. en attendant les retrouvailles de l’autre cĂŽtĂ© du voile.
je suis bien d’accord avec vous, c’est important et mĂȘme essentiel d’entourer ceux qui ont perdu un ĂȘtre cher, et d’accompagner celui qui quitte le plan terrestre. Prendre le temps quelques heures pour partager les memes Ă©motions.
Bravo pour vos lettres
Que de jolies phrases Ă©crites sur la mort…Sans doute Ă l’approche de Toussaint. Ce beau texte que vous envoyez Ă tous les vents, peut heurter des sensibilitĂ©s car votre rĂŽle n’est pas de disserter sur la mort mais de nous aider Ă garder la santĂ©, Votre nom  » pure santĂ© info » Ă©voque plutĂŽt une prĂ©paration Ă la santĂ© et pas une rĂ©flexion philosophique sur la mort.
La mort est une chose abominable surtout quand elle atteint des jeunes ou des enfants et tous les discours et les comportements du monde n’y changeront rien.
Alors si vous le voulez bien occupez vous de ce qui vous regarde. Et ce qui vous regarde c’est notre santĂ© que l’on souhaite garder le plus longtemps possible.
Ce sujet de la mort Ă l’air de vous dĂ©ranger, comme beaucoup d’ailleurs, mais contrairement Ă ce que vous pensez, dans cet article, c’est de nous les vivants que l’on parle, nous qui avons besoin, pour notre santĂ© mentale et physique, de « faire notre deuil » d’un disparus, et ce n’est pas Ă une maman qui a perdu son fils que vous allez faire croire le contraire, pour bien vivre et en bonne santĂ©, il faut savoir faire son deuil, et pour cela PRENDRE LE TEMPS d’enterrer nos chers disparus pour que leur souvenir, et le souvenir de ces cĂ©rĂ©monies pleines d’amour, d’amitiĂ©s et de rĂ©confort, nous gardent en bonne SANTE
Quand mon beau-frÚre est décédé,il y avait un petit
bout de temps que je ne l’avais pas vu.Alors quand je l’ai revu en photo et dans sa petite urne,dĂ©jĂ incinĂ©rer,j’Ă©tais
presque fĂąchĂ© de ne pas avoir Ă©tĂ© capable de lui toucher et de le revoir une derniĂšre fois.Alors vous me faites rĂ©flĂ©chir,car j’ai toujours voulu faire la mĂ«me chose.Je suis morte,on m’incinĂšre et pouf! c’est fini.
Je crois reconsidérer la maniÚre dont je veux partir.
Mon mari est mort il y a 16 mois Ă l’Ăąge de 68 ans.
Les mĂ©decins lui avaient dit, il y a un an, non pas que ça allait aller vite, mais bien que ça « pourrait » aller vite et il a vĂ©cu encore un an. Un an pour se prĂ©parer, pour nous prĂ©parer…ai-je entendu. Mais est-on jamais prĂȘt pour le grand passage ? Est-on jamais prĂȘt pour quitter ceux qu’on aime ?
Et la maladie a progressé, doucement, doucement en apparence, car elle faisait des ravages dans son corps.
Nous parlions ouvertement de l’issue de sa maladie. Un jour je lui ai dit : Il y aura un moment oĂč les enfants et moi serons dĂ©munis pour t’aider et Ă part te tenir la main…veux-tu que nous chantions ? Il m’a dit oui et nous nous sommes mis Ă faire une liste de chansons qu’il aimait.
Cinq jours avant, lors du dernier rendez-vous avec l’oncologue, celui-ci lui a proposĂ© de l’hospitaliser. Mon mari a demandĂ© : « que feriez-vous de plus que chez moi ? »  » Rien » a rĂ©pondu le mĂ©decin. Alors mon mari a dit : je prĂ©fĂšre ĂȘtre chez moi.
Trois jours avant son dĂ©part, il m’a dit : dans le potager, il y a des graines de radis noir. J’aimerais que tu les ramasses pour que chaque personne qui sera prĂ©sente Ă mon enterrement reparte avec quelques graines, pour que la vie continue. Il nous a dit cela paisiblement.
La veille, il nous a dit que ça devenait trĂšs dur et qu’il souhaitait « partir ». Nous lui avons dit : vas-y, tu peux partir.
Les petits enfants présents entraient et sortaient quand ils voulaient, dans la chambre, pour lui caresser la main, lui donner un baiser.
La veille au soir, comme convenu, en attendant qu’un mĂ©decin passe pour soulager ses douleurs, nous avons chantĂ© jusqu’Ă une heure du matin. Entre les chansons nous disions les prĂ©noms des personnes qui l’aimaient et nous lui disions. : il t’aime, elle t’aime…. Nous lui tenions les mains, nous le caressions, nous lui redisions qu’il avait le droit de partir. Le mĂ©decin est arrivĂ©, lui a fait une piqĂ»re de morphine et enfin Il s’est reposĂ©. Son visage s’est dĂ©tendu, son agitation a disparue.
Le lendemain, en fin de matinée, nous avons senti son départ imminent. Nous nous sommes tous retrouvé autour de lui.
Nous étions tristes mais sereins car Il a vécu ce départ, paisiblement. Cela nous a porté tous et nous porte encore.
Et bien sĂ»r, nous avons confectionnĂ© des sachets de graines pour chaque prĂ©sent…
AprĂšs la messe d’enterrement et le cimetiĂšre une centaine de personnes sont venues Ă la maison. Parmi elles, une vieille tante avec un dĂ©but d’Alzheimer ou sĂ©nĂ©litĂ© m’a dit en partant : « Cette fĂȘte Ă©tait trĂšs bien. Vivement la prochaine ! »
Elle avait tout dit !
TrĂšs belle fin, merci de l’avoir partagĂ©e.
Il y a bien longtemps maintenant le dĂ©cĂšs de mon beau pĂšre (qui Ă©tait Chinois, c’est important pour ce qui suit), m’ a inspirĂ© ce poĂšme :
Ah Kong (le vieil homme)
_Comme si ce petit bonnet moiré en satin
Te soulagerait du dédain des tiens.
_Comme si ce petit calot de coton rosé
Décréterait de ton immunité.
_Comme si cette perle dans tes lĂšvres de cire
Inciterait enfin ton Ăąme Ă sâenfuir.
_Comme si cette nacre dans ta bouche coincée
Laisserait ton dernier rĂąle sâexhaler.
_Comme si ces longues veillées pour te soutenir
Nous rappelleraient Ă ton souvenir.
_Comme si ces trois journées et toutes ces longues nuits
Te guideraient tout droit au paradis.
_Comme si ce petit cochon de lait sacrifié
Te rassasierait pour lâĂ©ternitĂ©.
_Comme si ces pétales de lotus parfumées
Te confesseraient de tous tes péchés.
_Comme si ces bĂątons fumant dâencens allumĂ©s
Te rĂ©chaufferaient de la tĂȘte aux pieds.
_Comme si ce pain brun légÚrement sucré
Nous ferait ensemble communier.
_Comme si cette fragile maison de papier
Symboliserait ton dernier quartier.
_Comme si tes quelques affaires jetées au brasier
Franchiraient les montagnes pour tâhabiller.
_La marche se fit longue et pieds nus
Jusquâau dernier salut.
_Oh ! Ah Kong ! Que de bougie brûlée
Que de thé renversé, de musique enrayée
Et de tambour battu !
_Oh ! Ah Kong ! Que de cloche sonnée
Que de pleurs coulés, de priÚres marmonnées
Et de beaux fruits perdus !
_Ah Kong ! Je ne tâai pas rencontrĂ©
Dans cette sinistre fĂȘte qui tâĂ©tait destinĂ©e
Car elle nâĂ©tait pas faite pour ta simplicitĂ©.
_Mais pour les tiens vois tu, elle était nécessaire
Pour quâune fois au moins ils puissent se rĂ©unir
Pour quâune fois au moins ils se sentent sincĂšres
Et aient enfin la force . . . de te souffrir !
bonsoir
pour moi la mort est un sommei
le plus difficile a supporter cest la maniere de mourir
l age; les circonstances sont a prendre en compte .apres la vie n a plus le meme sens l absence c est le cruel
apres l enterrement d un parent proche ; nous avions une enveloppe pour aller toute la famille reunie au restaurant .
rien ne me fera accepter cette abcence
Un superbe hymne Ă la Mort. Presqu’une poĂ©sie qui rend heureux. C’est vrai que ces moments douloureux qui rassemblaient toute la famille en mettant de cĂŽtĂ© les tensions, les rancunes presqu’envoyĂ©s par le defunt comme une rĂ©conciliation qu’il aurait lui mm organisĂ©e. Ne parlez pas de google. Vous lui donnez trop d’importance .. La mort existera toujours..et c’est une chance pour l’humanitĂ©. .une vĂ©ritable ĂgalitĂ© .Expedier « comme un colis « ces moments de forte intensitĂ©, d’Ă©lĂ©vation et de ferveur n’est pas digne de pays dits dĂ©veloppĂ©s. Merci pour ce beau moment de lecture..
Un superbe hymne Ă la Mort. Presqu’une poĂ©sie qui rend heureux. C’est vrai que ces moments douloureux qui rassemblaient toute la famille en mettant de cĂŽtĂ© les tensions, les rancunes presqu’envoyĂ©s par le defunt comme une rĂ©conciliation qu’il aurait lui mm organisĂ©e. Ne parlez pas de google. Vous lui donnez trop d’importance .. La mort existera toujours..et c’est une chance pour l’humanitĂ©. .une vĂ©ritable ĂgalitĂ© .Expedier « comme un colis « ces moments de forte intensitĂ©, d’Ă©lĂ©vation et de ferveur n’est pas digne de pays dits dĂ©veloppĂ©s. Merci pour ce beau moment de lecture..
bonsoir
pour moi la mort c est un sommeil.
c est la maniere dont on meurt qui est bien souvent cruelle il n y a pas d age.Par l absence tout devient different devant la perte de l etre aimĂ©; tout prend un autre sens …
lors d un deces d un membre tres proche nous avions une enveloppe contenant le paiement d un restaurant ou nous sommes alles toute la famille reunie apres l enterrement.tous les jours j ai des pensees des souvenirs … qui reviennent. au fond la mort qui cause cette separation je ne l accepte pas
Quelle vĂ©ritĂ© dans vos propos!! le constat actuel c’est qu’en voulant banaliser et moderniser la mort, les rituels du deuil ont disparus. Parce ce que mine de rien, le fait de porter cette souffrance matĂ©rialisĂ©e par se vĂȘtir de noir (entre autre), aidait les gens Ă avancer. Les 12 ou 18 mois de deuil passĂ©s les personnes Ă©taient pressĂ©es de se « dĂ©barrasser » de cette couleur sombre et inconsciemment de leur souffrance et recommençaient Ă vivre normalement. La douleur est toujours prĂ©sente, on n’oublie jamais un ĂȘtre cher, mais on avance la mort avait un sens. Pas besoin de suivi psy pour faire un deuil. si le rituel est respectĂ© comme il se doit.
Merci.
J’ai eu connaissance de la mort de mon pĂšre et de ma mĂšre un an aprĂšs leur dĂ©cĂšs et par le biais du notaire qui a ouvert la succession. Et depuis j’ai la sensation horrible d’ĂȘtre une mort-vivante.
Cachez cette mort que je ne saurais voir !!!
Cette attitude est tout simplement de la dénégation et simultanément se développe dans nos sociétés une trouille immonde de la mort.
La consĂ©quence principale de la disparition de la mort est la disparition simultanĂ©e de la valeur de la vie. CĂ©der l’espace que l’on occupe pour QU’UNE AUTRE VIE PUISSE EXISTER me semble normal , je ne vois pas oĂč serait le problĂšme
Je vous rejoint Ă 100%,
mon amie,76 ans est morte en juillet 2016, le jour mĂȘme le funĂ©rarium, 2 jours aprĂšs, le crĂ©matorium, sans fleurs ni couronnes, pas de messe, rien…! disparue sans bruit avec 6 personnes prĂ©sentes, sa fille n’a rien voulu faire d’autre. MĂȘme pas une oraison funĂšbre, le dĂ©sert d’humanitĂ©, je n’ai pas eu droit Ă la parole, une honte !
La mort est considĂ©rĂ©e comme un tabou et bien souvent comme une injustice pour le dĂ©funt. Mais en rĂ©alitĂ© la personne qui s’en va n’est pas malheureuse, ce sont ceux qui restent qui souffrent de ne plus le voir, etc…
Mon papa est parti il y a 8 ans et malgrĂ© ma peine, j’Ă©tais heureuse pour lui, il Ă©tait enfin libĂ©rĂ© de son altzheimer.. A cette Ă©poque j’Ă©tais en froid avec maman et ma sĆur et grĂące Ă papa, les retrouvailles ont Ă©tĂ© trĂšs chaleureuses, et j’ai emmenĂ© maman vivre avec moi dans le sud. Elle avait 86 ans et une leucĂ©mie et elle Ă©tait dĂ©jĂ trĂšs affaiblie. Je suis sĂ»re que papa a voulait qu’on se retrouve car Ă partir de la, ma sĆur est venue nous rendre visite tous les 2 mois, que du bonheur. !!
Maman a repris goĂ»t Ă la vie et elle a encore vĂ©cu 5 ans prĂšs de moi. Quand elle est partie, j’ai dit exactement la mĂȘme chose, Ă savoir que je suis heureuse pour elle (les gens ont souvent du mal Ă comprendre). Mais c’est sĂ»rement un peu diffĂ©rent pour son enfant ou quelqu’un de jeune.
Bravo! Je suis tout Ă fait d’accord. Il faudrait le dire plus. Au moins, en Orient, on sait encore « faire les deuils »….
Merci pour votre article. Pour nous la mort est une rencontre avec le Deiu vivant et vrai. Si on a donnĂ© son cĆur au Seigneur, si on remet tout entre Ses mains, on passera l’Ă©ternitĂ© avec Lui, et on retrouvera tous ceux qui Ă©taient si chers Ă nos cĆurs. Finie la peur de la mort, la peur de l’inconnu. La tristesse est lĂ au moment de la sĂ©paration, mais quelle merveilleuse espĂ©rance nous avons de savoir qu’un jour on sera tous rĂ©unis dans le ciel de gloire de notre Seigneur et Sauveur. Cordialement.
Quelle vĂ©ritĂ© dans vos propos!! le constat actuel c’est qu’en voulant banaliser et moderniser la mort, les rituels du deuil ont disparus. Parce ce que mine de rien, le fait de porter cette souffrance matĂ©rialisĂ©e par se vĂȘtir de noir (entre autre), aidait les gens Ă avancer. Les 12 ou 18 mois de deuil passĂ©s les personnes Ă©taient pressĂ©es de se « dĂ©barrasser » de cette couleur sombre et inconsciemment de leur souffrance et recommençaient Ă vivre normalement. La douleur est toujours prĂ©sente, on n’oublie jamais un ĂȘtre cher, mais on avance la mort avait un sens. Pas besoin de suivi psy pour faire un deuil. si le rituel est respectĂ© comme il se doit.
Merci.
Merci pour vos message.
TrĂšs bien dit; on retrouve les souvenirs exacts de ce qui se passait il y a 40 ou 50 ans; de nos jours il ne faut pas en « faire trop »: ne pas veiller le mort il est Ă lâhĂŽpital, organiser juste une petite cĂ©rĂ©monie, pas de condolĂ©ances, juste un registre, ne pas porter le deuil trop longtemps. Et bien non! j’ai prĂ©fĂ©rĂ© faire « à l’ancienne » pour mon mari qui aurait eu une grande procession. Il a eu une belle messe, un verre de l’amitiĂ© a rĂ©uni sa famille et ses amis et mĂȘme ses ennemis. Ce fut un beau moment de convivialitĂ© et de retrouvailles comme il l’a souhaitĂ©. Tout cela permet de nous aider Ă accepter la mort d’un ĂȘtre cher.
Oui avant le deuil Ă©tait plus marquĂ© et les veuve portait le noir pendant plusieurs mois, c’Ă©tait une Ă©poque avec plus de cĂ©rĂ©monies et autres pour les dĂ©funts…
D’autre part merci de me donner votre adresse afin de vous adresser un chĂšque.
Bravo d’oser Ă©crire de la sorte!
Cela confirme que vous ne suivez pas la masse mais le « bon sens » !
Merci!
Françoise
Merci pour ce bel article qui arrive a point nomme dans notre vie. Nous avons tout mis en oeuvre pour que mon cher epoux reste a la maison dans CD moment tres difficile. Famille ET amis tout le monde est present.
Il est reconforte et nous aussi. Pas d hopital dans cette derniere etape sauf urgence evidente.
Quand j etais enfant MA grand mere fermait les volets au passage du corbillard tire par Les chevaux. Nous avons LA chance DE vivre a la champagne. Tout le monde est tres present. Pourtant nous travaillons tous.
Autour de St Quentin ou j’habite, trĂšs souvent aprĂšs la cĂ©rĂ©monie d’adieu Ă la personne qui vient de mourir, les personnes prĂ©sentes sont invitĂ©es Ă partager un verre ou une collation.
On sent bien que ce moment apporte aux proches du réconfort et ou on hésite pas à parler du défunt parfois en souriant quand on évoque un bon souvenir!
Non tout n’est pas perdu…
La naissance, la vie , la mort, sont des passages obligatoires donc certaines personnes se disent pourquoi en parler, pourquoi s’attarder sur ces sujets, Le noir fait peur aux enfants, il y a le chaumage, le manque d’argent la politique qui vas Ă vaut l’eau et tout le reste. Pourtant c’est vrai que je me sens plus concernĂ©e, j’ai 77 ans mon mari 84 et donc j’aimerais que nos obsĂšques ne soient pas , rĂ©duits Ă si peu, On est dĂ©jĂ si peu sur terre.
VoilĂ un sujet imprĂ©vu qui ‘dĂ©tonne’ un petit peu du convenu dans lequel nous vivons aujourd’hui. CĂ a bien sĂ»r Ă©tĂ© un plaisir de lire cela et a priori on ne peut qu’ĂȘtre d’accord avec ce qui est Ă©crit, enfin c’est ce que je crois. Pour ce qui est des rĂ©actions qui sont nombreuses, elles tĂ©moignent d’elles mĂȘmes que le sujet n’a pas laissĂ© indiffĂ©rent et j’en suis bien heureux. Il y a beaucoup de bon sens dans tout cela. Merci pour cette initiative Ă la personne qui l’a rĂ©digĂ© et remerciements Ă tous ceux qui se sont exprimĂ©s et Ă©galement Ă ceux qui ne l’ayant pas encore fait vont le faire. Il y a encore aujourd’hui des raisons d’ĂȘtre optimistes
Bonjour,
Je partage votre analyse quant Ă la nĂ©cessitĂ© du deuil… mais pas forcĂ©ment du curĂ©.
Mes parents ont Ă©tĂ© incinĂ©rĂ©s civilement, conformĂ©ment Ă leur souhait, et nous avons eu au funĂ©rarium Ă chaque fois une cĂ©rĂ©monie que toute l’assistance a trouvĂ© trĂšs belle. Tous ceux qui le dĂ©siraient ont pu s’exprimer, et pour le reste, il faut oser et se mettre en empathie avec le dĂ©funt. Ma mĂšre adorait la chanson de Bourvil « Pour sĂ»r » et faisait le clown en la chantant aux rĂ©unions de famille. Elle a Ă©tĂ© diffusĂ©e lors de ses obsĂšques. Tous les assistants l’ont Ă©coutĂ©e avec recueillement, et moi-mĂȘme j’ai eu du mal Ă retenir mes larmes. Comme quoi une chanson comique peut devenir (presque) un cantique…
Amicalement
Chantal
Superbe commentaire du Dr Leborgne : la mort d’une personne est une occasion de se souvenir de lui, de se rassembler et de prendre conscience de la valeur de la vie.
Votre article excellent soulĂšve la nĂ©cessitĂ© de souligner la mort plutĂŽt que de la balayer sous le tapis. Mais il ne faudrait pas revenir aux tentures noires du passĂ©! La mort devrait s’accompagner de beaucoup de fleurs, d’arbres, de lumiĂšre, de soleil… pour cĂ©lĂ©brer le retour du dĂ©funt Ă la nature!
Merci et remerci d’oser aborder un sujet tabou dans notre sociĂ©tĂ© manipulĂ©e. Je revis l’Ă©poque du respect des morts qui rassemblait famille et amis autour d’un proche qui quittait la planĂšte pour continuer son chemin dans un monde d’amour et de paix.
Quelle tristesse d’abrĂ©ger et accĂ©lĂ©rer ce moment intime du respect des morts pour s’Ă©viter des instants de priĂšres et de rĂ©flexions sur le passage incontournable de tout ĂȘtre humain vers un monde meilleur.
Je suis bien d’accord avec vous. Par exception:
Nous avons enterré ma derniÚre tante le mois dernier.
Tout Ă Ă©tĂ© fait dans le respect et l’arrĂȘt de nos activitĂ©s
pour ne penser qu’au bonheur que nous avions eu avec Elle. C’Ă©tais la premiĂšre fois que j’assistais Ă des funĂ©railles aussi bien organisĂ©es depuis bien longtemps.
J’en ai pris bonne note pour « la mienne » »
Je viens de perdre un voisin et ami nommé Jean Charles et en effet un soir nous nous sommes réunis chez moi autour d un verre de Saint Emilion. Il adorait le bon vin!
Nous avons bu et griotte quelques agapes en sa mémoire nous l aimions tant! iIl avait un coeur en Or!!!
Vous avez si bien fait la diffĂ©rence entre la mort d’hier Ă
celle d’aujourd’hui. En vous lisant, je rĂ©alise Ă quel point
la mort n’est plus considĂ©rĂ©e comme une fin d’existence
en soi, mais bien de » On passe au suivant » c’est triste et
dommage . On a banalisĂ© ce rituel et les personnes endeuillĂ©es s’en remettre difficilement.Que faire?….
Votre article me fait penser Ă ce que je vis parfois. Je travaille dans un quartier oĂč nombre de personnes issues de la communautĂ© des gens du voyage habitent. Quand une personne dĂ©cĂšde, les jeunes (et les moins jeunes) ramĂšnent du bois et font un feu devant la maison du dĂ©funt. Ce feu est « veillé » afin qu’il ne s’Ă©teigne pas jusqu’aux funĂ©railles. Je trouve cela Ă©mouvant et je remercie la communautĂ© de nous prĂ©venir ainsi du dĂ©cĂšs d’une personne. Nous devrions aussi nous inspirer ce ces rites.
Je travaille en soins palliatifs, et je suis Ă©vidamment Ă cotoyer la mort Ă tous les jours, et je sais que je suis une privilĂ©giĂ©e que d’ĂȘtre en compagnie de ces gens qui sont vrais, ils n’ ont plus de bagage autre que d’ĂȘtre vrai. Malheureusement les gens ne vois pas le beau du passage de la vie visible Ă la vie invisible. Tout le rituel qu’ il y avait avant, Ă©tait une marque de respect de la personne, et comme vous dites si bien cela n’ a plus la mĂȘme signification de nos jours, et c’ est de le mettre aux oubliettes le plus rapidement possible! Dommage…La mort pour moi est une amie de parcourt jusqu’ au jour ou elle sera fatiguĂ©e de me suivre… Merci pour votre humaine opinion…
Bonjour , fĂ©licitation pour votre article qui dĂ©crit trĂšs bien la « chose », Maintenant , je dois vous avouer que la forme « du dĂ©part » m’importe trĂšs peu , je suis seulement dans le regret de constater que pour aborder le sujet de la mort avec les autres , ce n’est pas simple et pourtant quand j’Ă©tais encore en activitĂ© , ce sujet (mort et Vie en gĂ©nĂ©ral) que j’ai rĂ©ussi Ă faire entrer dans l’atelier m’ont finalement apportĂ© beaucoup de considĂ©ration de la part de mes collĂšgues . J’ai 61 ans et j’ai toujours Ă©tĂ© fascinĂ© par la mort et encore plus depuis que j’ai revu ,( Ă 36ans) mon papa et ma tante , 19 et 4 jours aprĂšs leur mort respective pendant un rituel d’Indiens d’AmĂ©rique du Nord ….. ça a bouleversĂ© ma Vie et ma Vue sur la « Chose » . C’Ă©tait en 1991 et 25 ans plus tard , je suis encore capable de vous dĂ©crire exactement ce qui s’est passĂ© ce jour lĂ ….. si ca vous dit ……………
bien cordialement
Bonjour, en effet on prends de moins en moins le temps, tout doit aller vite dans cette sociĂ©tĂ© de consommation, la contemplation, le ressenti appartiennent aux personnes dĂźtes spirituelles ou tout au moins travaillant sur un dĂ©veloppement personnel. Pour moi, le monde se divise de plus en plus, conscience et inconscience, sagesse et monstruositĂ©, mais cela semble faire partie de l’Ă©volution humaine. Merci pour vos partages.
Je partage complÚtement la pensée du Dr Leborgne.
Pour venir de vivre le dĂ©part d’un ami trĂšs trĂšs proche – que j’ai accompagnĂ© jusqu’au bout -,
sa famille n’a rien organisĂ©.
crématorium,
Pas de messe. Rien,
Il ne reste rien
Si, ma tristesse.
Mais heureusement avec la certitude qu’il est lĂ , invisible.
Il faut Ă©duquer nos enfants afin qu’il sachent honorer ce moment spĂ©cial.
TrĂšs vrai ce que vous dites. Et le problĂšme ne date pas d’aujourd’hui. Je dis « problĂšme » car on voit aujourd’hui le rĂ©sultat que ce phĂ©nomĂšne, observĂ© depuis dĂ©jĂ plus de vingt ans a engendrĂ©. Des traumatisĂ©s de la vie !
Des gens qui remplissent les salles d’attente des psychiatres car ils n’ont pas rĂ©ussi à « faire le deuil » de leur dĂ©funt. Des gens qui ont peur de mourir.
Politique de l’autruche (Ă tous les niveaux)
Au moindre incident on met en place des cellules psychologiques. Pour avoir rĂ©chappĂ© d’un attentat en 1985, je peux dire que je n’ai pas eu besoin de cellule psychologique. J’Ă©tais bien trop contente d’ĂȘtre vivante !
Pour en revenir aux funérailles, je pense que quelle que soit la religion, la culture, les rites sont là pour donner du temps aux vivants. Temps de séparation indispensable à la vie.
Les gens ne prennent plus le temps de vivre donc ils prennent encore moins le temps de mourir
« il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la prĂ©sence des absents dans la mĂ©moire des vivants (Jean d’Ormesson) »
Tout ce que vous avez Ă©crit est remarquable.
Dans nos campagnes toutes les familles sont reprĂ©sentĂ©es lors des obsĂšques ; peut ĂȘtre est ce la derniĂšre gĂ©nĂ©ration Ă perpĂ©tuer cette coutume.
Pour avoir cotoyĂ© bien des vivants sur le point de quitter leur enveloppe charnelle, je tĂ©moigne que leur demande c’est de pouvoir mourir chez eux ….
J’ai enterrĂ© un enfant, mort dans un accident. Si je n’avais pas eu la consolation de sa messe d’enterrement, entourĂ©e de tous les miens et d’autres aussi (quel rĂ©confort !), si je n’avais pas eu sa tombe sur laquelle je vais lui parler trĂšs souvent, je n’aurais JAMAIS pu vivre comme je le fais aujourd’hui, en ayant mon fils dans mon cĆur, et me rappelant toutes ces personnes qui sont venues par amitiĂ©, nous soutenir. La mort « rapide » comme cela se fait beaucoup maintenant est un « anti-deuil », une aberration qui amĂšne souvent Ă des drames. Alors, ne nous gĂąchez pas la vie avec votre rapiditĂ© Ă vouloir oublier car nous les familles, on oublie jamais, on vit avec nos disparus, dans notre cĆur mais aussi devant une tombe, avec des souvenirs de leur enterrement, c’est nĂ©cessaire.
MERCI pour votre lettre qui ose ENFIN aborder ce sujet. BRAVO
De nos jours, l’Ă©go domine le respect, les valeurs, les priĂšres et tout ce qui va avec…..
L’Ăąme est torturĂ©e et Dieu est ridiculisĂ© et les gens se demandent pourquoi ça va si mal….
 » Quand l’Ă©go prend place, l’intelligence disparaĂźt  » ….et j’ajouterais le respect aussi….( oui, encore le respect )
De nos jours, tout ce qu’on entend c’est  » Il est mort, que veux-tu que ça lui fasse toutes ces cĂ©rĂ©monies  »
Que ça fait mal d’entendre ça, de voir tout ce mĂ©pris pour les priĂšres qui Ă©lĂšvent l’Ăąme de la personne dĂ©cĂ©dĂ©e et met un baume sur les coeurs de ceux qui sont touchĂ©s par cette mort. …. Avant on prenait le temps de faire nos adieux, de se rĂ©ajuster Ă notre vie sans l’ĂȘtre que nous aimions, nous recevions rĂ©elle sympathie et rĂ©confort des gens qui de prĂšs ou de loin on connu cette personne et mĂȘme qui souvent nous en apprenait sur son vĂ©cu…….Le port du noir amenait le respect de la douleur vĂ©cue, on ajoutait pas Ă son mal… comme tout ça semble loin maintenant……
Aujourd’hui, on ne veille plus le mort, on ne prie plus pour son Ăąme, on n’assiste pas aux funĂ©railles sauf si obligĂ©s ….les employeurs ne donnent plus de temps de deuil …..encore pire si c’est une tante ( mĂȘme si elle a Ă©tĂ© celle qu’on a le plus aimĂ©e )……….et voilĂ qu’entre en jeu tout le cĂŽtĂ©  » rentable » : mĂ©dication, psy, divers niveaux…hospitalisation pour certains, assurance salaire etc …. alors qu’il est tellement plus naturel et important de  » vivre  » notre deuil en profondeur, dans le respect total…..le gros  » hic » sait-on encore ce que veut dire  » respect  » ?
Totalement d’accord avec vos rĂ©flexions, et pour citer moi aussi G Brassens :
Mais oĂč sont les funĂ©railles d’antan
les petits corbillards de nos grands-pĂšres
qui suivaient la route en cahotant.
Quand les héritiers étaient contents :
au fossoyeur, au croque-mort, au curĂ© aux chevaux mĂȘme ils payaient un verre.
Elles sont révolues, elles ont fait leur temps
les belles pompes funĂšbres.
On ne les reverra plus et c’est bien attristant
les belles pompes funĂšbres de nos vingt ans.
Il y a tant de choses que nous ne ferions pas et tant de choix que nous ferions autrement si nous avions intĂ©grĂ© l’idĂ©e de la mort. Parce qu’il faut se croire immortel pour faire des choix promĂ©thĂ©ens. Le dĂ©ni de la mort est l’une des conditions qui rendent possible le monde moderne occidental…
Votre description de la mort est tout Ă fait vrai. cela me fait penser Ă l’enterrement de mon pĂšre dĂ©cĂ©dĂ© depuis plus de 40 ans. La journĂ©e Ă©tait ensoleillĂ©e . La procession s’est faite en silence sur la route en longeant la mer pour aller au cimetiĂšre du village. Les banniĂšres Ă©taient de sorties. L’Ă©glise Ă©tait archie pleine. L’air sentait bon les fleurs, celles de l’extĂ©rieure mais aussi toutes ces couronnes de fleurs apportĂ©es par tous. Les touts petits de la famille aprĂšs ces moments d’Ă©motion ont dĂ©clarĂ© que c’Ă©tait la fĂȘte des fleurs Ă l’enterrement de leur « Payou »
J’ai bien apprĂ©ciĂ© votre texte sur les funĂ©railles et suis assez d’accord avec vous.
Merci de nous rappeler que la mort fait partie intĂ©grante de la vie, le Dr Leborgne l’a trĂšs bien exprimĂ©.
A prĂ©sent, les dĂ©cĂšs ne sont plus connus que par la « rubrique nĂ©crologique  » du journal local, et les familles s’excusent quelquefois de ne pas pouvoir venir Ă cause de leurs obligations. C’est triste.
Contrairement Ă la France mĂ©tropolitaine, en Martinique certains morts mĂȘme trĂšs pauvres matĂ©riellement sont entĂ©rrĂ©s comme des rois oĂč des reines. Mais depuis quelques annĂ©es l’alcool a pris une trop grande place dans les veillĂ©es. Certaines personnes vomissent tellement ils boivent. Ils ne prennent mĂȘme pas le temps de saluer la famille, ils se dirigent directement au bar. Mais heureusement il existe des gens qui sont sincĂšres et assistent la famille longtemps encore aprĂšs la mort.
La totalité des choses existantes dans notre univers connu ont un début et une fin .
Cette loi semble immuable ,mĂȘme si comme le disait si bien Lavoisier: »rien ne se perd,rien ne se crĂ©e,tout se transforme ».
Penser pouvoir vaincre la mort est donc dĂ©pourvu de sens,Ă moins que « l’homme se rende compte un jour qu’il Ă©tait Dieu »(Jacques Brel).
L’homme,avec ou sans Google, ne peut que subir sa condition de mortel dans un univers dont il fait partie intĂ©grante.
Mais en a-t-il seulement conscience?
On peut en douter…….
Effectivement on ne peut plus « faire son deuil  » et lorsque l’on travaille c’est tout juste si l’on est autorisĂ© Ă prendre des jours pour cela .
Tout sentiment humain a disparu.
bonjour Gabrielle
La mort?C’est l’ouverture a la Vie eternel.Oui,cela apporte du chagrin,mais si on entendait le mort nous parler,il nous dirait : »Pourquoi pleurer?Je suis bien,je ne souffre plus et par dessus tout ,c’est tellement beau?!Mon pere me disait : »Quand je mourrai,chantez,dansez,ayez du plaisir »Je peux te dire Gabriel,que nous avons jamais tant rient(mes soeurs et moi),tellement que mes freres nous disaient d’arreter de rire.Vous savez Gagriel,que quand une personne vous dit: »mes condoleances »et que vous repondez : »a vous aussi »il y a de quoi a rire.Nous ont rient et les gens gardent leur serieux.Avec mon pere quand j’etais adolescente,nous parlions de la mort comme on parlait du beau temps.La vraie vie est de l’autre cote,nous ne sommes que de passage sur la terre.La mort nous delivre,la mort nous ouvre la porte afin de rencontrer Notre Pere,Notre Createur et tout ce qu’Il nous a promis sans oublier tous les etres chers que nous avons aime.Voila.Bonne journee!
Merci pour tout ce que vous nous indiquez en disant la vĂ©ritĂ©. C’est bien de dĂ©voiler les choses cachĂ©es surtout sur la mort. On l’a l’impression que de nos jours la mort est devenue « banale »…
Aussi un grand merci pour toutes vos recherches, analyses, expertises et autres que vous faites pour nous aider Ă prolonger notre VIE le plus longtemps possible.
Votre article est formidable ! tout Ă fait exact, la mort, on ne veut plus la voir, elle fait peur. Cependant, la mort n’est qu’un passage, pour se retrouver sur l’autre rive, oĂč les morts retrouvent la vie:, et bien plus intense que jamais; Cela dit, pourquoi essayer de cacher la mort, puisque c’est le sort de chacun;.. EspĂ©rons qu’Ă notre propre mort, celle-ci apportera au moins Ă notre famille et amis, la joie des retrouvailles.
Encore une fois bien vrai…Ici dans nos sociĂ©tĂ©s on Ă©vite le sujet de la mort comme ci on pouvait lâĂ©viter. J’habite en village et nous avons encore la chance de faire comme nos ancien, la cloche qui sonne, les gens qui viennent se recueillir avec nous, la famille qui se rĂ©uni « grĂące » Ă cet Ă©vĂ©nement c’est vrai tragique car irrĂ©versible mais surtout inĂ©vitable. J’ai eu du mal a expliquer Ă ma fille pourquoi sa mamie si jeune (59 ans) est partie car moi mĂȘme j’ai tout fait pour croire que ça n’arriverai pas, dans le but de la soutenir et que l’espoir prolonge sa vie ici avec nous,…Mon mari de confession musulmane m’a aidĂ©, chez eux on naĂźt et on meurt et ça ils sont au courant tout de suite, entre deux on vit, on est heureux malgrĂ© un pays en guerre (la Palestine) et on remercie Dieu Ă chaque instant ou Ă©vĂ©nement de la vie…alors mĂȘme si les gens ne sont pas croyant, pourquoi ne pas juste remercier la vie car de toute façon a part provoquer du bonheur en disant merci que peut il nous arriver de moins (de pire) …
Il est important de libĂ©rer de son temps pour accompagner les personnes mourantes durant leurs derniers trajets de vie ici sur terre. C’est aussi important de s’unir en famille autour de la personne dĂ©cĂ©dĂ©e et de lui offrir un dernier hommage au moment des funĂ©railles.
En lisant votre lettre je me disais que j’allais prĂ©voir les cĂ©rĂ©monies de ma mort pour ne pas « encombrer » mes 4 enfants », je sais que je veux ĂȘtre incinĂ©rĂ©e donc la cĂ©rĂ©monie est plus restreinte, et pour qu’ils aient quand mĂȘme un moment de recueillement pour faire leur deuil, je vais leur offrir un repas au restaurant pour se retrouver : je ne sais pas encore comment je vais m’y prendre mais je crois que ça leur fera plaisir (Ă eux et leur famille).
Comme je fais partie d’une famille Ă©clatĂ©e par un drame, je pense qu’aucun de mes 7 frĂšres et soeurs ne se dĂ©placera (je suis l’ainĂ©e).
TrÚs bonne idée de lettre, merci, je vous félicite, cela incite à réfléchir à ce moement.
Vous avez le droit de critiquer tout ce que vous voulez. Moi, je vous dirais que je ne regrette pas vraiment l’Ă©poque dont vous parlez. Elle avait sĂ»rement ses charmes… mais je prĂ©fĂšre quand mĂȘme notre Ă©poque.
Vivre sa vie comme si on Ă©tait Ă©ternel mais prĂšs Ă mourir chaque jour. ConsĂ©quemment, entreprendre tout ce que l’on dĂ©sire Ă n’importe quel Ăąge sans se soucier de savoir si l’on pourra le terminer puisque le but est dans le chemin. Accepter la mort quand elle se prĂ©sente sans toutefois aller au devant d’elle.
Bonjour monsieur Serge Capelle. Votre rĂ©flexion est trĂšs intĂ©ressante et devrait attirer l’attention de tout un chacun ! Je vous en remercie.
J’aimerais que vous parliez aussi ,Ă notre Ă©poque de progrĂšs mĂ©dical pour soulager la souffrance (dans les cas oĂč il n’y a plus d’espoir d’amĂ©liorer la santĂ© d’une personne), des places en soins palliatifs en nombre trĂšs insuffisant et du droit au suicide assistĂ© pour ceux qui, en fin de vie, le demandent. Plus de 80°/° des Français demandent le droit de mourir AccompagnĂ©s quand la vie n’est plus supportable. cf Association pour le droit de mourir dans la dignitĂ©.
On a oublié mais la mort fait partie de la vie.
Je partage votre point de vue. C’est important de s’arrĂȘter et de vivre ce moment, aussi difficile qu’il puisse ĂȘtre. Et puis pouvoir ĂȘtre prĂ©sent quand c’est possible est important aussi.
Ayant perdu de la famille Ă l’Ă©tranger et n’ayant pas pu m’y rendre, il m’a manquĂ© quelque chose. Nous n’avons pas pu nous rĂ©unir.
Alors quand cet Ă©tĂ© ma grand-mĂšre est morte, tout le monde a apprĂ©ciĂ© qu’il y ait une belle cĂ©rĂ©monie, un moment plus intime au cimetiĂšre et ensuite le partage d’un repas et d’un verre pour discuter et nous retrouver.
Il y a longtemps que je suis entiĂšrement d’accord avec vous pour moi la mort est un passage et donc rien Ă cacher… j’ai dĂ©plorĂ© ne pas avoir fait participĂ© ma petite fille Ă la mort de sa grand’mĂ©mĂ© (sur conseils de la famille) et j’estime que tout ce qui se faisait avant (et que je maintiens dans ma famille) est bien, comme tout ce que vous dĂ©crivez dans votre lettre. Merci de m’avoir confortĂ© dans mes idĂ©es et je le constate celles de beaucoup d’autres….
Cordialement
Bonjour Gabriel,
Merci pour votre article, « PriĂšre de mourir … ».
Aujourd’hui tout va tellement vite, plus le temps de … Ce que je dĂ©plore, c’est la perte de nos rituels y compris ceux de passages ( de l’enfance Ă l’adolescence vers l’Ăąge adulte etc,) rituels qui permettaient Ă chacun, chacune, d’ĂȘtre repĂ©rĂ©, d’ĂȘtre solidaire, d’avoir le sentiment d’appartenir Ă une communautĂ©.
Heureusement certaine famille ose rĂ©-inventer des rites oĂč petits et grands peuvent Ă©changer leur ressenti. Peut ĂȘtre ont ils moins peurs ?, peut ĂȘtre se sentent ils plus vivants ?
Bravo et merci pour cette réflexion
Merci pour cette belle « épithÚte » sur la mort.
En cette pĂ©riode difficile, je pense surtout Ă tous les morts anonymes dans les pays en guerre et sur la mer qui ne bĂ©nĂ©ficient pas de cette reconnaissance post-mortem et qui ne sont pas accompagnĂ©s pour quitter la vie qui les a tant meurtris…. pensons Ă eux !
« Nul ne peut goĂ»ter Ă la vie si il nâa pas goĂ»tĂ© Ă la mort »
Tout est ATTITUDE.
Si nous rĂ©flĂ©chissons un peu, on sâaperçoit que naissance et mort sont la mĂȘme chose, « les extrĂȘmes se touchent » mais on ne tourne pas en rond, car lors de notre transition on passe Ă un niveau supĂ©rieur comme une visse hĂ©licoĂŻdale, Ă lâinfini.
Un jour je passais dans un village reculĂ© dans la montagne aux Philippines et je croisse une grande procession, tout le monde en blanc, chants, danses, rigolades et avec mes gros sabots dâoccidentaux, je demande qui se marie et lâon me rĂ©pond que câest un enterrement.
Autre conception, autre ATTITUDE face Ă ce que nous appelons la mort.
Dans notre culture, le Deuil est en noir et il serait déplacé de ne pas pleurer.
On perd un ĂȘtre cher comme on perd son porte feuille, on perd ce Ă quoi ou Ă qui nous sommes ATTACHES et ce qui crĂ©e la souffrance câest bien le DĂ©tachement dâoĂč le grand remĂšde du NON ATTACHEMENT.
Pour les Orientaux par exemple, la « mort » est une illusion, nous sommes un Esprit, ni crĂ©e, ni incrĂ©Ă© qui sâincarne dans une forme corporelle pour faire une expĂ©rience de conscience dans cet Espace/temps Terrestre. La mort, pour eux, la transition est la joie de quitter son « petit vĂ©hicule limitĂ© corporel » afin de retrouver son « grand vĂ©hicule illimitĂ© » lâEsprit ou mieux la RĂ©alitĂ© sans forme.
Il est fascinant de remarquer que lâon dĂ©pose le dĂ©funt dans un cercueil qui nâest autre que le symbole de lâutĂ©rus et que lâon capitonne (comme lâutĂ©rus lui-mĂȘme capitonnĂ© par lâendomĂštre) afin de dĂ©poser le tout dans les « entrailles de notre MĂšre la Terre ».
Lâenfant nâa pas peur de la mort, sa peur viendra de lâAttitude des Adultes face Ă la mort.
Le Dalai Lama lâa bien exprimĂ© dans sa Sagesse :
« Ce qui me fascine le plus chez lâhomme câest quâil vit comme sâil nâallait jamais mourir et meurt comme sâil nâavait jamais vĂ©cu ».
Ne faudrait-il pas apprendre aux enfants la grande loi de lâUnivers que TOUT EST CYCLIQUE.
Processus mort ou excarnation :
Ainsi lâeau dilue la terre et la personne fait des ĆdĂšmes.
Le feu dilue lâeau et la personne fait de la tempĂ©rature, transpire.
Lâair dilue le feu et la personne se refroidit doucement du bas vers le haut.
LâĂ©ther dilue lâair et la personne rend son dernier soupir.
Processus naissance ou incarnation :
De lâĂ©ther, la rĂ©alitĂ© sans forme, ni crĂ©e ni incrĂ©Ă©, je prends mon 1er souffle (air), poussant mon 1er crie en quittant lâutĂ©rus maternel
Puis lâon me met sous une lampe chaude, (feu)
Puis lâon me donne Ă boire (eau)
Puis je braille sur cette terre dans ce « petit véhicule corporel limité »
Alors peut ĂȘtre, aurions nous un grand respect pour ces deux moments les plus importants de notre vie : « Naissance et Mort » et comme disent les Orientaux en parlant dâ« Incarnation et dâExcarnation, de Naissance et de Transition », nous avons OUBLIE (comme dans la mythologie Grecque, le Fleuve de LhĂ©tĂ©, le fleuve de lâoubli » que nous avons dĂ©jĂ de nombreuses fois expĂ©rimentĂ©s ces deux moments importants, mais que nous ne nous en souvenons plus hors lâIGNORANCE câest LâOUBLI.
La mort est rentrée dans ma maison, pour prendre la plus gentille des personnes, ma compagne. La mort a les clefs ici elle est chez elle, elle vient et repart sans les mains vide, malheureusement.
Il est dit que le « karma » du mort est fini, je garde son plus beau sourire, ses yeux pĂ©tillants, pour moi la mort n’est pas une fin en soit, l’ĂȘtre aimĂ© est juste sortit dans un autre endroit et qu’un jour nous nous retrouverons avec bonheur.
au sujet de la mort ….la mort furtive, comme la naissance et comme la vie. La mort banalisĂ©e en apparence, vidĂ©e de sa signification en fait, la mort » dĂ©vitalisĂ©e » « dĂ©sincarnĂ©e » ……un paradoxe. Mais la mort comme la vie est devenue (sauf pour son intĂ©rĂȘt commercial, faut voir les prix pratiquĂ©s par les sociĂ©tĂ©s de pompes funebres…) un Ă©lĂ©ment sans intĂ©rĂȘt pour notre systĂšme. Une vie, un individu avec sa mort, se doit d’ĂȘtre interchangeable. Plus besoin de particularitĂ©, non, nous nous valons tous, nous sommes identiques, donc, comme les piĂšces d’une machine Ă produire, changeables, jetables, rĂ©formables…..
Alors la mort n’est plus, comme la vie, la part signifiĂ©e de l’existence unique de chacun, la mort comme la vie sans richesse spirituelle et dĂ©sincarnĂ©e, des corps qui produisent et se reproduisent.
La société se déprime, restera le groupe des décideurs, ceux qui se surestiment, leur mort sera spectacle! exceptionnelle!
Je viens de perdre mon compagnon de vie depuis 20 ans..Mort subite infarctus foudroyant? L’autopsie en cours le dira. .A 78 ans il Ă©tait actif, physiquement et intellectuellement…l’Ă©vĂšnement s’est produit en Italie dans une campagne non loin de Bologne oĂč je rĂ©side dĂ©sormais, Je passe sous silence les difficultĂ©s administratives dues au fait qu’il Ă©tait citoyen français.. mais ce que je souhaite mettre en relief c’est la chaleur humaine dont j’ai Ă©tĂ© entourĂ©e ici .CĂ©rĂ©monie religieuse discrĂšte, prise de parole de quelques amis , le tout sur fond musical de Gabriel FaurĂ© (Pavane). je ne suis pas sĂ»re,pour l’avoir vĂ©cu quelques fois qu’une telle Ă©motion eĂ»t Ă©tĂ© possible ailleurs…
merci de votre position:.
Renée
votre article est super !!! bien observĂ© en tous points … il y avait du bon avant .. mais peut ĂȘtre poussĂ© Ă l’extrĂȘme , et maintenant plus de dĂ©sinvolture !!! mais ne voit on pas la mort elle mĂȘme, un peu diffĂ©remment ? une certaine indiffĂ©rence c’est certain , tant les gens sont devenus Ă©gocentriques et se protĂšgent au maximum, mais j’ai 89 ans donc au bord de la question … (,mes reflexions amĂšres ne concerne pas ma famille ,qui est trĂšs chouette, mais l’expĂ©rience que je vois autour de moi ) et j’opte plutot pour la seçonde version … l’horreur actuelle est surtout, ce qui prĂ©cĂšde la mort!! ils pleurichent plus ou moins , le jour J , mais avant !!!  » il ne faut pas ĂȘtre vieux. ».. çà embarrasse…. mĂȘme dans le meilleur des cas et perturberait  » leur quotidien » !!! alors les mourroirs ( je veux dire les maisons de retraite) oĂč  » l’on sera si bien « !! oĂč on ne « risquera pas de tomber  » !!! il vaut mieux cependant crever tranquil chez soi tout seul, mĂȘme au fond d’un escalier, que cet enfer!! si bien soit il !!
Tous ces commentaires sont pertinents et sincĂšres .. l’humain est Ă facettes multiples Bravo Ă vous de l’avoir les avoir fait exprimer
« Tuer la mort » ; un concept intĂ©ressant, toujours poursuivi par les hommes avec l’aviditĂ© de puissance qu’on leur connaĂźt, Mais, « l’Ă©ternitĂ©, c’est long ; surtout Ă la fin… ». Par sĂ»r que nous le voulions vraiment, finalement… Je m’interrogerais avec Alfred de Musset ; « LĂšverions nous nos verres…si quelque part lĂ -bas, la fiĂšvre et l’insomnie ne nous avaient fait songer Ă l’Ă©ternel repos »
Mon Mari est mort en fĂ©vrier 2015 (il allait avoir 91 ans), moi, je viens d’en avoir 70
Il m’est impossible d’Ă©voquer leur PĂšre avec mes enfants, alors que ce ne sont que de jolis souvenirs qui sont prĂ©sentĂ©s, je reçois un silence dĂ©sapprobateur et j’ai le sentiment d’ĂȘtre d’une inconvenance, voire vulgaritĂ© sans nom. Je ne comprends pas car, pour moi, une personne est rĂ©ellement morte lorsque plus personne n’est lĂ pour l’Ă©voquer. J’avoue ne pas comprendre, entretenant, pour ce qui me concerne, des rapports affectueux avec « mes morts », ce qui ne m’empĂȘche pas d’aimer les vivants.
J’ai vĂ©cu, adolescente, ces cĂ©rĂ©monies de la mort Ă la campagne et j’ai trouvĂ© cela trĂšs dur! Trois jours avec le mort chez soi… je n’ai pas vraiment aimĂ©! Et j’ai vĂ©cu avec une maman toujours en noir en raison de plusieurs deuils familiaux qui se succĂ©daient. Franchement, ce n’est pas Ă©vident. Depuis, on est passĂ© Ă un autre modĂšle et ce n’est guĂšre mieux! Comme d’habitude en France, on passe souvent d’un extrĂȘme Ă l’autre…
Pourtant, j’ai assistĂ© Ă plusieurs obsĂšques civiles et j’ai trouvĂ© chaque fois que la famille et les amis avaient fait preuve d’initiatives chaleureuses pour que la cĂ©rĂ©monie soit digne et pleine de respect pour le dĂ©funt.
Marie-Claude
Cher Gabriel,
Merci de vous pencher sur le sujet de la mort. La semaine derniere j’ai perdu 2 de mes amis a 4 jours d’intervalle, et tout ce que vous soulevez a sa raison d’etre! C’est vrai, dans le plus profond de nos etres nous avons besoin de prendre soin des derniers jours de ces personnes qui faisaient partie de notre vie; nous leur devons tout naturellement un dernier « Aurevoir », Cet adieu permet aussi d’accepter ce qu’il nous reste de leur vie. Merci de rappeler a la societe cette necessite.
Bonjour
Vaste sujet, pour ma part je trouve que cette communion autour du dĂ©funt est un moment de mĂ©ditation, de rĂ©flexion, de faire un point d’arrĂȘt pour savoir oĂč l’on est vraiment et aussi de rapprocher , mĂȘme pour un court instant, la famille et les amis
Merci
Bonjour. Je me suis prĂ©vue des funĂ©railles gĂ©antes avec messe, fleurs, chansons, textes joyeux,un mĂ©ga restaurant pour ma famille et champagne. Non mais….
La mort accueillons lĂ joyeusement! Grace
Mieux vaut se rendre dans une maison de deuil que dans une maison de festin, car telle est la fin de tout homme, et celui qui est en vie peut se mettre à réfléchir. (Ecclésiaste 7 : 2, la Bible)
je vis en Afrique, oĂč la mort fait partie de la vie, les rituels ont encore leur place et permettent Ă chacun de faire son deuil, ce qui n’est plus le cas en Europe.
Tout doit aller vite, trĂšs vite et le respect dĂ» au mort, a disparu …
oui, la disparition d’un proche laisse un trou bĂ©ant dans le cĆur, Ma belle mĂšre a Ă©tĂ© enterrĂ©e, avec tout, la messe en breton et latin, le prĂȘtre, beaucoup de monde, moment trĂšs Ă©mouvant.
Ma maman a Ă©tĂ© envoyĂ©e par papa en maison de retraite, s’y est laissĂ©e mourir, enterrement lamentable.
Rien. pas de prĂȘtre. Pas de cafĂ© thĂ© collation.
C’est une souffrance… 5 ans de souffrance.
La mort Ă l’hĂŽpital est un « fait divers », quelque chose d’abominable -je l’ai vĂ©cu avec deux de mes soeurs en 2014-.Le seul point positif est le personnel soignant qui est la pour vous aider dans ce passage. Mais le moment important chez nous, comme nous sommes une grande famille, Ă©tait celui oĂč tout le monde s’est retrouvĂ© dans la joie d’ĂȘtre ensemble. Merci pour cet article constructif. Google veut nous dĂ©shumaniser, essayons de ne pas laisser faire. Cordialement.
Si notre sociĂ©tĂ© a la volontĂ© de minimiser la mort c’est que ce sujet la gĂšne ,car qu’est ce que la mort ?c’est le passage de notre vie terrestre Ă la vie Ă©ternelle et nos parents qui le savaient prĂ©parait le mort Ă sa grande rencontre avec son CrĂ©ateur et Juge , et comme nous sommes tous pĂ©cheurs nous implorons Dieu qu’Il accorde son pardon et Ă©tende sa misĂ©ricorde sur le dĂ©funt VoilĂ pourquoi l’on fait dire des messes . Nous sommes bien loin de la mascarade d’aujourd’hui.
Aujourd’hui il y a une volontĂ© tenace de ne donner aucune valeur Ă ce qui est essentiel :la vie , la famille , la religion , la patrie , le devoir d’Ă©tat , mais on prĂŽne Ă haut cri: le meurtre , la dĂ©pravation , l’argent , le plaisir et au fond tout ce qui nous enlĂšve notre honneur !
Je vous adore MONSIEUR Gabriel Combris
Avec un tel prĂ©nom vous ne pouvez ĂȘtre qu’un Ange!
J’aurai pu Ă©crire ce texte mais certainement pas aussi bien que Vous, pour le pensez au moins tout aussi fort que NOUS.
MERCI,
Un grand, pour ce juste retour aux sources, la prise de conscience est bien lĂ et cela fait tellement de BIEN de ne plus se sentir Seul(es)!!
Je vous embrasse, vous envoie toute mon affection et vous prie de croire, MONSIEUR Gabriel Combris a l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
« Soyez le changement que vous souhaitez voir dans le monde » GANDHI
Appuyé par
« Il faut autant d’Ă©nergie pour souhaiter que pour planifier » ELEANOR ROOSEVELT
Je ne peux que citer Sainte Theresa :
Mourir ce n’est pas grave, c’est retourner chez soi dans la maison duPĂšre.
Je pense que tu as raison Gabriel.
Tout a foutu le camp depuis 68 avec ces soi disant marchands de bonheur a deux balles socialos communistes hippies qui n’ont jamais Ă©tĂ© foutu de crĂ©er quoique ce soit dans leur vie DE BON et nous vivons la suite aujourd’hui avec Les intellos bobos SOCIALO ce qui est encore pire!
Bien sur que la mort personne ne veut la voir et cela arrange bien les maitres du mondes (BANQUIERS) qui grĂące Ă cela peuvent dĂ©truire autant de vie qu’ils veulent puisque cela ne se voit plus !!!!
La mort est la vie au contraire c’ est le passage vers la vraie vie alors cela veut dire que 98% que la population a besoin de retourner Ă la bibliothĂšque afin de lire les Ă©critures.
Quant Ă Google mis Ă part faire du business, il va continuer Ă creuser le chaos dans ce monde bien tallĂ© dĂ©jĂ et qui va toucher le fonds…. enfin…ouf!
Peut ĂȘtre verrons nous un renouveau aprĂšs cela avec de vraies valeurs comme le respect par exemple entre autre!
Maintenant il faudrait aussi voir les peuples d’Afrique qui font la fĂȘte pour un dĂ©cĂšs, pourtant on les traite de primitifs; je me demande qui sont les primitifs parfois!
AprĂšs tout, pour finir sur note plus sympa la mort n’ est qu’ un manque de savoir vivre !….
« Le vrai tombeau des morts est le coeur des vivants » qui sera le dernier message à laisser à mes proches (origine incertaine de cette superbe pensée)
Et pourquoi ne pas considĂ©rer la mort, comme les gitans qui chantent au « dĂ©part » d’un des leurs et pleurent Ă la naissance d’un enfant car « la vie n’est pas un long fleuve tranquille !
Créer par exemple une « Agence du dernier voyage » aux murs clairs avec proposition des nouveaux cercueils végétaux et catalogues de fleurs naturelles.
En fait, je pense que la mort (tĂȘte de mort, noir, croque mort , enfer etc….) n’a Ă©tĂ© rendue lugubre que pour dissuader l’humain du suicide ! Car les temps ont toujours Ă©tĂ© difficiles et les occasions de « ficher le camps » nombreuses et tentantes….:):):):
Je crois que c’est Jean Cocteau qui a Ă©crit cette pensĂ©e
que je trouve tout Ă fait excacte
Si je peux me permettre, je pense que tout ce noir et dĂ©corum ancien Ă©tait aussi souvent hypocrite. C’Ă©tait un rite souvent pompeux. Je trouve que donner Ă la mort un caractĂšre plus naturel, me semble juste. La mort fait partie de la vie et nous l’oublions trop souvent. C’est vrai que mourir Ă lâhĂŽpital enlĂšve parfois le caractĂšre familial de l’ Ă©vĂ©nement, par contre le rendre plus proche par des priĂšres et/ou des lectures, des musiques, des couleurs qui parlent de la personne me semble permettre de se dĂ©tacher plus doucement de la personne disparue. L’idĂ©e de passage Ă une autre dimension n’est pas triste (quelle que soit la croyance), c’est juste un dĂ©part vers autre chose et aller vers la LumiĂšre n’est triste que pour ceux qui ont du mal Ă se dĂ©tacher. Il est des morts qui se vivent paisiblement et c’est beau. Les cultures primitives tĂ©moignent de cette façon de voir. Je crois surtout qu’on a beaucoup perdu le sens de la vie, c’est Ă dire, un passage sur terre, un temps limitĂ© et qu’on veut oublier la porte de sortie. L’inconnu fait peur comme la naissance pour l’enfant qui vient au monde.
Oui, trĂšs sensĂ© ! Mais Ă la fin, plus grand-chose ne se cĂ©lĂšbre… Il y a encore le mariage, pour ceux que ça tente, de moins en moins ! Dommage car c’est vrai que ça fait du bien ces grandes rĂ©unions de retrouvailles, ces petits repas ou apĂ©ros ! MalgrĂ© le chagrin, on le partage ensemble !
Pour ma part, la mort n’a rien de tragique bien au contraire, le dĂ©funt passe juste de l’autre cĂŽtĂ© oĂč il va pouvoir (jusqu’Ă son retour dans ce monde) jouir d’un amour inconditionnel , du savoir et du bonheur le plus total. Bien sĂ»r que pour ceux qui perdent un ĂȘtre aimĂ©, c’est une coupure physique . Mais lorsqu’on sait ce qui attend cette personne de l’autre cĂŽtĂ©, ce n’est que rĂ©jouissance. Papa l’avait compris, combien de fois ne m’a-t-il pas demandé »Prie pour que je parte » et je l’ai fait. Je sais le bonheur qu’il vit dans cette nouvelle et vraie vie et bien qu’il me manque physiquement, je me rĂ©joui de son bonheur. Je suis certaine que la vie derriĂšre le rideau est extraordinaire jusqu’Ă la rĂ©incarnation (les rĂ©incarnations qui nous permettent d’Ă©voluer vers la vie suprĂȘme). Je n’ai plus de religion car celles-ci ont Ă©tĂ© modifiĂ©es par les hommes d’Ă©glise Ă leur profit et afin de garder leurs ouailles sous leur coupe. Mais je crois en Dieu du fond de mon cĆur. Lui seul nous aime d’un amour inconditionnel et nous aide(pour peu qu’on le lui demande) à « grandir »
Une autre chose que j’aimerais dire.
Lorsqu’une personne dĂ©cĂšde, il y a pour la plupart , une messe .Et, Ă©trangement, dans le sermon du prĂȘtre, la personne dĂ©funte avait toutes les qualitĂ©s, mĂȘme si elle avait eu tout sa vie un comportement qui ne collait pas avec ce que le prĂȘtre dit d’elle.
Je ne juge personne car notre vie est faite d’erreurs et non de bien ou de mal. Nos erreurs doivent nous servir Ă grandir pour peu que nous les acceptions. Dieu ne demande pas une cĂ©rĂ©monie avec encens et louanges fausses. Dieu ne nous juge pas, il nous pardonne quoi que nous ayons fait . Je pense que, lors de la cĂ©rĂ©monie, mieux vaudrait s’abstenir que de louanger une personne faussement. Ma vie, elle se passe entre Dieu et moi et je n’ai pas besoin d’un prĂȘtre ni de sermon Ă©logieux, ni d’ailleurs d’une belle tombe car pour moi, la tombe, elle est dans le cĆur des gens qui m’ont apprĂ©ciĂ©e et qui m’ont aimĂ©e telle que j’Ă©tait. Les jeunes vont de moins en moins sur les tombes donc, une crĂ©mation et un bon souvenir dans les cĆurs et non l’obligation d’aller entretenir une tombe pour la Toussaint. Autant j’aimais mon pĂšre, je vais trĂšs rarement sur sa tombe car lĂ ne se trouvent que ses ossements, son Ăąme est avec moi chaque jour.
En ma fin
Est mon commencement ….
Ouvrez ‘ »Le livre des Transformations »
La mort est la pire « saloperie » faite aux ĂȘtres vivants (humains et animaux). Que ce soit un « Dieu » qui l’ait dĂ©cidĂ©e, en reprĂ©sailles (la Bible), ou notre destination naturelle. Elle rompt les liens sociaux et affectifs patiemment tissĂ©s par la vie, avec la famille, les amis, l’entreprise, etc;, elle afflige les vivants durement et longtemps, elle dĂ©sorganise le quotidien des gens, les pĂ©nalise durement, (finances, habitat, dĂ©placements, Ă©ducation, etc).
Elle n’est en aucun cas un « cadeau » fait aux survivants. Elle empĂȘche tout projet Ă long terme, toute sĂ©rĂ©nitĂ© dans les rapports humains. Elle exacerbe souvent la cupiditĂ©, l’envie, les conflits dans les familles et provoque parfois l’Ă©clatement familial.
Que l’enterrement soit ostentatoire ou discret ne change absolument rien, ni pour le mort, ni pour les vivants. La mort fait peur, angoisse, dĂ©truit tout sur son passage. Nos sociĂ©tĂ©s s’honoreraient Ă s’occuper plus des vivants aprĂšs un dĂ©cĂšs, que du mort qui s’en fout.
Ne serions pas tous,en quelque sorte, des morts en permission?
L’existence de la mort devrait permettre de tout relativiser,mais c’est justement le contraire qui se passe!
Un peu de méditation et de philosophie (pour certains de religions),devrait permettre de rester debout devant un phénomÚne universel inéluctable.
-Ce phénomÚne est-il bien ou mal?
Comment rĂ©pondre objectivement face Ă un tel mystĂšre,qui ne l’oublions pas concerne mĂȘme notre Ă©toile le soleil et ses « quelques » quelques milliards d’annĂ©es de vie devant lui?
Or,ne sommes-nous pas que « poussiĂšres d’Ă©toiles »?
Contrairement Ă ce que vous affirmez, il faut s’occuper des morts (sans renoncer pour autant Ă s’occuper des vivants, notamment des enfants Ă qui il ne faut pas cacher la mort).
Les sociĂ©tĂ©s un peu organisĂ©es ont depuis la nuit des temps le respect de leurs morts et de leur sĂ©pulture, une sociĂ©tĂ© qui ne s’occupe que des vivants coupe le lien avec son passĂ© et son histoire et l’on sait les dĂ©gĂąts que cela cause; voir les adoptĂ©s qui n’ont de paix et de cesse que de retrouver leurs ascendants biologiques pour la plupart, leurs racines sans lesquelles nous sombrons dans le pessimisme le plus total.
eh oui … nous avons si peur de la mort … normal… et nous oublions qu’il y a un temps pour tout… si ce temps est respectĂ©… temps de deuil par exemple, il nous ouvre Ă d’autres dimensions de nous mĂȘme… la vie est juste mĂ©lange de temps de vies et de temps de morts – elle opĂšre telle une Ă©cluse qui nous ouvre de nombreux passages… l’Ă©cluse est le temps qui nous donne accĂšs aux transitions nĂ©cessaires pour nous Ă©lever… et dĂ©ploie notre ĂȘtre vers l’inconnu
Bonjour,
Tout comme vous, je regrette ces coutumes disparues.
Mais il me semble que la loi ne nous permet plus de veiller un dĂ©funt Ă la maison. Raison sanitaire ou loi pour permettre Ă certains propriĂ©taires de grosses chaĂźnes de pompes funĂšbres de vivre grassement de la peine, je ne saurais me positionner, quoique… Avant c’Ă©tait le menuisier du village qui faisait les cercueils.
Mais chez nous, du moins dans la campagne alsacienne, le cafĂ© aprĂšs la cĂ©rĂ©monie est toujours bien ancrĂ© dans les habitudes, ne serait-ce que pour Ă©voquer les bons moments passĂ©s avec l’ĂȘtre cher disparu. Cela m’a fait beaucoup de bien de voir combien mon Ă©pouse avait Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ©e par bien des gens que je ne connaissais pas vraiment, mais qu’elle avait cĂŽtoyĂ©s dans sa vie professionnelles.
Mais si on peut toujours garder la personne Ă domicile et la veiller quelques jours.
Bonjour, Lorsque mon pĂšre est dĂ©cĂ©dĂ© il y a 16 ans, nous nous sommes retrouvĂ©s dans sa maison et les choses se sont faites naturellement. Les uns allant chercher de la nourriture, les autres ouvrant des bouteilles de vin rouge sortant de sa cave… bref,un moment fort oĂč certainement sa prĂ©sence Ă©tait encore parmi nous. Nous avons parlĂ©, ri et mangĂ©, cela lui ressemblait car il aimait la bonne chĂšre et les plaisirs de la vie. Le dĂ©part d’un ĂȘtre cher peut ĂȘtre un moment de rassemblement dans la joie, La tristesse, si elle est lĂ , est pour ceux qui restent.
Je fais partie des personnes assez fascinĂ©e par la Mort et tout ce qu’elle soulĂšve: Ă©motions, mots, rĂ©flexions, etc… et je suis donc aussi celle qui « gĂšne » mais je sais que je ne fais que soulever Ă voix haute ce que chacun ose Ă peine penser en silence.
Je ne sais pas ce qu’il y a aprĂšs la Vie et je suis ravie de le connaĂźtre un jour. Ce qui me fais peur lors de la mort, c’est la douleur et le dĂ©chirement qu’elle provoque lors de la disparition. J’ai peur de mourir parce que j’ai peur de ce que ça provoquera chez mes enfants, et tout mon entourage.
Ce qui me gĂšne beaucoup dans la mort, c’est le lieu oĂč l’on met nos dĂ©funts: dans un cercueil (ça, ça va encore), mais qui est descendu dans un caveau en bĂ©ton froid, carrĂ©, ou mĂȘme la vie de la terre ne passe pas ! Ăa fait froid dans le dos d’imaginer le corps de l’ĂȘtre aimĂ© lĂ -dedans…
Personnellement, c’est le dernier endroit oĂč je voudrais que ma dĂ©pouille pourrisse ! Ne trouveriez-vous pas l’image de la Mort moins froide, moins inquiĂ©tante si nous enterrions nos morts au pied d’un arbre, ou au soleil, Ă mĂȘme la terre ?
Si oui, j’ai pour vous une bonne nouvelle ! ce cimetiĂšre naturel est arrivĂ© en France !
Je pense que la mort est + acceptable quand on met nos morts dans des lieux ressemblants + Ă la vie qui continue (pour les autres, hahaha^^), avec de l’herbe, des arbres fruitiers, 1 banc oĂč s’assoir etc… que dans ces cimetiĂšres froids et immobiles Ă l’image de la Mort oĂč l’on se dĂ©pĂȘche de dĂ©poser une gerbe de fleurs en plastiques avant de partir.
Marion
« Le dernier jour, le grand jour de la fĂȘte, JĂ©sus, se tenant debout, s’Ă©cria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne Ă moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ăcriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. » (La Bible, Jean 7.37-39)
Que Dieu nous accorde une double portion de son Esprit Saint le dernier jour de notre vie pour la Vie Eternelle.
TrĂšs bel article. Je trouve aussi qu’il est important ce moment de la sĂ©paration d’avec un ĂȘtre cher.
Merci.
supposons qu’il y ait une vie aprĂšs la mort donc dans une autre dimension. Quand on rĂȘve on vit dans une dimension infĂ©rieure a la vie dite rĂ©elle mais on vit bien car j’ai fait le test de me pincer et ça fait bien mal. Tout ce qu’on sait dans le rĂȘve vient du moi qui dort (dans la dimension supĂ©rieure) on a pas eu le temps de l’apprendre dans le rĂȘve n’est ce pas? Et bien je pense que nous savons Ă©normĂ©ment de choses qui viennent du moi qui dort dans une dimension supĂ©rieure qu’on rejoint a la mort. Sinon comment expliquer que les animaux (ĂȘtres vivants comme nous) savent comment se nourrir et se soigner (ceux qui sont en libertĂ©) J’en viens donc a la sante. Nous avons trop tendance a oublier que nous savons comment bien nous nourrir et nous soigner transmis par le moi supĂ©rieur mais la sociĂ©tĂ© veut nous le faire oublier en nous obligeant a manger ce qu’elle a dĂ©cide ou en prenant des mĂ©dicaments chimiques. Depuis tout petit il mâĂ©tait Ă©vident qu’il fallait manger cru et que faire cuire les aliments les tuait. A lâĂ©poque ce nâĂ©tait pas la mode des crudivores. DâoĂč me venait ce savoir?
Avant le passage de l’autre cĂŽtĂ©, la mort, il y a l’accompagnement de la personne qui va partir, et qui bien souvent aujourd’hui, part seule…De part ma profession, j’ai accompagnĂ© des personnes et les proches jusqu’Ă la mort: tenir la main, lui parler, la rassurer, lui faire sentir que l’on est prĂšs d’elle pour cette ultime Ă©preuve sont des moments intenses et tellement riches en Ă©changes humains !! La mort fait peur alors que c’est un processus naturel qui n’est pas Ă cacher et qui est inĂ©luctable
Bonjour Monsieur Combris,
Votre exposé de la mort dans notre société actuelle à retenu toute mon attention .
Mais donc pourquoi attendre la mort de quelqu’un pour se retrouver autour d’un verre offert avec des larmes et de la tristesse…
Si nous commencions simplement par respecter les vivants qui nous entourent et ceci dans tous les domaines, a ĂȘtre attentif au bien ĂȘtre de l’autre, a partager avec l’autre, Ă mettre notre orgueil Ă la poubelle dĂ©finitivement il n’y aura pas de larmes et de tristesse le jour oĂč la mort se manifestera, car pas de regrets et la vie de l’humanitĂ© s’en retrouvera merveilleusement transformĂ©e.
Le plus important pour nous encore vivant c’est de bien vivre ce qui est de la gratitude envers la vie qui nous Ă crĂ©Ă©.
Agréable journée à vous Monsieur Combris
Cordialement
p.tyrode
bonjour
aujourd’ hui retraitĂ©e, je fus infirmiĂšre de mĂ©tier, et ayant travaillĂ© pendant 17 ans en EPHAD : la mort, autant le dire, je connais bien
tĂ©moignage d’ une expĂ©rience dure :
un dimanche matin, nous sommes 2 pour 40 patients, comme tous les dimanches, de 6h30 Ă 9h
nous trouvons une patiente décédée dans son lit
c’ est l’ hiver, nous avons plus de travail que d’ habitude car plusieurs personnes ĂągĂ©es ne vont pas bien
nous sommes, ce matin lĂ donc dĂ©bordĂ©es de travail, et nous essayons d’ aller vite pour faire nos toilettes car nous sentons que la journĂ©e sera chargĂ©e
ce décÚs, dans ces conditions de travail, est lourd pour nous, mais, pour cette personne que nous aimions beaucoup, nous allons faire, comme à notre habitude tout notre possible pour effectuer nos soins -décÚs avec tout le respect que nous lui devons
je préviens la famille et , aprÚs avoir fait le maximum
du travail nécessaire auprÚs des autres patients, nous allons réaliser notre soin-décÚs
seulement voilà : aprÚs avoir répondu à 2 sonnettes (mon Dieu que le temps passe vite quand on en a pas assez) nous sommes en retard
alors, la toilette mortuaire, nous sommes obligĂ©es de la rĂ©aliser vite, vite, cela nous met mal, mal dans notre tĂȘte,mal dans notre coeur, car nous sommes lĂ , en face de cette personne qui Ă©tait si aimable, et nous sentons que ça ne va pas, que tout ça n’ est pas normal, de traiter celle qui fut une brave dame comme s’il fallait nous « dĂ©barasser vite de sa toilette », car , comme pour le lapin dans Alice au pays des merveilles, nous n’ avons pas le temps, nous n’ avons pas le temps
Alors, quand nous avons fini, qu’ Alice est proprette dans son lit, malgrĂ© nos gestes prĂ©cipitĂ©s, nous nous regardons, pas besoin de parler, c’ est trop, ce matin-lĂ , oui, c’ est trop
nous nous sommes, ce matin lĂ , Ă©croulĂ©es ensemble, les vannes se sont ouvertes, nous avons commencĂ© Ă pleurer et n’ avons pas cessĂ©, en continuant notre travail, c’ est dans cet Ă©tat que nous ont trouvĂ©es nos collĂšgues Ă 9 h
écoeurées, ce matin là , écoeurées de ne pas avoir pu
réaliser cet acte de dernier accompagnement dans des conditions « normales »
no comment, n’ est-ce pas?
Merci Arlette, comme votre tĂ©moignage me touche. Ă 21 ans, prĂ©posĂ©e aux bĂ©nĂ©ficiaires, j’ai vĂ©cu les mĂȘmes expĂ©riences… Un sentiment de ne pas avoir pu complĂ©ter les choses normalement, de ne pas pu rĂ©pondre Ă cette complĂ©tude qu’appelle la mort.
Plusieurs annĂ©es plus tard, j’ai accompagnĂ© mon frĂšre et mon pĂšre dans la mort et j’ai pu complĂ©ter ce travail.. mĂȘme si on se sent poussĂ© et bousculĂ© par le personnel mĂ©dical qui a hĂąte de libĂ©rer la chambre, d’en fini et de passer au suivant. Comme disait Brel: au suivant, au suivant!
Aujourd’hui, je sais que les maisons ou les centres spĂ©cialisĂ©s qui offrent des soins palliatifs en phase terminale sont les endroits oĂč il fait mieux mourir…
Amicalement,
France
La mort qui n’est qu’un changement de forme est devenue tabou dans les mĂ©tropoles des pays industrialisĂ©s, Il faut mourir en peine forme, ployant sous de nombreux appareils mĂ©dicaux automatisĂ©s. Aujourd’hui, les femmes ne savent plus donner naissance et notre arrivĂ©e devient mĂ©dicalisĂ©e Ă outrance, pĂ©ridurale, cĂ©sarienne de confort etc. Il y a donc un problĂšme Ă chaque changement de forme de notre Ame, quand elle entre dans un corps et quand elle en sort…ce corps instrumentalisĂ©, abĂźmĂ©, polluĂ©, plus respectĂ© et pourtant il devrait ĂȘtre sacralisĂ© car c’est notre vĂ©hicule terrestre. La mort est oubliĂ©e, abandonnĂ©e,elle fait peur alors que c’est un miracle au mĂȘme titre que la naissance.
La mort des autres nous renvoit Ă notre propre mort, et la peur qu’elle suscite. Alors on cache tout, on fait ça au plus vite, c’est presque indĂ©cent de mourrir. Il ne faut pas dĂ©ranger. Mais les Ă©motions sont bien lĂ et au lieu de les laisser s’exprimer lors de la pĂ©riode de deuil on enfuit tout ça et un beau jour nous ça nous « pĂ©te » Ă la figure. Bonjour anti dĂ©presseur et compagnie. Mais si on Ă©coutait sa spiritualitĂ© : les morts sonts des invisibles et pas des absents car l’amour lui ne meurt jamais. A 50 ans j’ai « perdu » ma mĂšre, mon pĂšre, un bĂ©bĂ© et mon frĂšre…mais ils sont prĂ©sents avec moi chaque jour et tout cet amour me donne la force d’avancer lorsque les jours sont difficiles.
Merci beaucoup pour cet article…… cela fait toujours du bien quand les sujets tabous sont abordĂ©s et analysĂ©s… et la mort en est un dans nos pays occidentaux. On sait l’importance que revĂȘt le fait de « faire son deuil » en langage psy et bizarrement, on ne fait rien pour favoriser cela…Je pense que si la mort est ainsi occultĂ©e c’est simplement parce que nous nous sommes Ă©cartĂ©s de Dieu et que pour nous la vie aprĂšs la mort ne veut malheureusement pas dire grand’chose… la mort n’est alors plus un passage comme vous le laissez supposer mais une fin et alors mieux vaut ne pas l’aborder puisqu’ elle est dĂ©sespĂ©rante et effrayante! et cet Ă©tat d’esprit rejaillit sĂ»rement sur la plus ou moins bonne santĂ© de notre corps!
Merci de cet article. J’ai Ă©prouvĂ© une joie aussi intense que ma douleur lorsque nous avons veillĂ© notre mĂšre . Me suis rendu compte Ă quel point elle Ă©tait aimĂ©e , la quantitĂ© de vrais amis qu’elle s’Ă©tait faits aprĂšs le dĂ©cĂšs de mon pĂšre, bref tous ces gens inconnus de moi qui m’ont fait dĂ©couvrir un pan de la vie de ma mĂšre . Cette ultime rĂ©union est un cadeau. Et une aide prĂ©cieuse Ă vivre en conscience. Bonne continuation.
J’habite une petite Ăźle française dans l’OcĂ©an Indien, La RĂ©union oĂč la mort se vit encore comme autrefois avec la veillĂ©e mortuaire oĂč s »annonent des priĂšres ou autres cantiques chez le dĂ©funt ou dans une salle prĂ©vue Ă cette effet mise Ă disposition par la municipalitĂ©, toutes les connaissances viennent et devant la maison du dĂ©funt il y a toujours les tenture pour prĂ©venir les voisins du dĂ©cĂ©. Le dĂ©filer peut commencer, famille, amis, voisin viennent dire un dernier adieu au parent, Ă l’ami au voisin dĂ©cĂ©dĂ© et il peut profiter d’une collation car la nuit est longue et la veillĂ©e dure toute la nuit. La voiture mortuaire vient le lendemain car comme nous sommes dans un pays chaud, la veillĂ©e ne peut pas durer trop longtemps mĂȘme si le dĂ©funt est installĂ© sur une table rĂ©frigĂ©rĂ©e. La procession se fait en voiture car il n’y a qu’un funĂ©rarium dans le Nord et un dans le sud de lĂźle. Tout le monde se retrouve au funĂ©rarium soit pour une crĂ©mation soit pour une messe et tout le monde suit au Columbarium pour y dĂ©poser l’urne funĂ©raire ou aux jardins des souvenirs pour y disperser les cendres ou au cimetiĂšre pour l’enterrement. Tous les proches peuvent se retrouver dans la maison du dĂ©funt pour y prendre une collation tout en Ă©voquant le dĂ©funt. Chacun repart de son cĂŽtĂ© Ă l’issue et le deuil chez nous Ă une premiĂšre Ă©chĂ©ance Ă 3jours puis Ă 40j et enfin Ă 1 an comme autrefois. Ces Ă©chĂ©ances ont leurs raisons que je ne connait pas suffisamment pour vous les expliquer mais je sais que cela concerne le chemin suivi par l’Ăąme du dĂ©funt. Voila une jolie façon d’accompagner ses morts Ă La RĂ©union et comme nous sommes une communautĂ© de plusieurs religions qui cohabitent chaque religion a ses coutumes mais la mort reste encore trĂšs honorĂ©e ici chez nous.
Je pense comme vous ; d’origine alsacienne j’ai toujours « apprĂ©cié » les rencontres aprĂšs les ‘enterrements , ce qui me permettait de retrouver ma famille et de renouer des liens ; j’ai fait de mĂȘme lorsque mon pĂšre , alsacien, est dĂ©cĂ©dĂ© Ă Nice ; cela a paru bizarre mais finalement a Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© ; je suis passeuse d’Ăąmes depuis peu et pas Ă©tonnĂ©e du nombre de dĂ©funts qui ne partent pas vers la LumiĂšre ,, Ă©tant donnĂ© la « place » de la mort dans notre sociĂ©tĂ©
coeurdialement
« Trois Ă©lĂ©ments nous dĂ©finissent : la naissance, la vie et la mort. En fin de compte, voilĂ ce qui est important pour nous. Nous devons tous traverser ces trois Ă©vĂ©nements. Mais nous ne devons pas craindre la mort, de mĂȘme que nous ne craignons ni la naissance ni la vie, car ces trois Ă©vĂ©nements font tous partie de lâunique grand cadeau quâest la vie.
Nous nâavons pas Ă craindre la mort, car cette puissance merveilleuse, qui a pris soin de nous au moment de notre naissance et Ă chaque instant de notre vie – bien que nous lâayons rarement remerciĂ©e et que nous en soyons rarement conscients – prendra aussi soin de nous au moment de notre mort, et nous emmĂšnera lĂ oĂč elle veut nous emmener.
Nous savons seulement que câest la force la plus aimante, et que nous pouvons avoir une confiance absolue en elle : ce nâest pas Ă nous de questionner le moment oĂč elle vient nous prendre, puisque câest le moment prĂ©vu pour notre dĂ©part. L’accepter avec bontĂ©, avec confiance, avec amour, et avec gratitude pour la vie dont on a joui.
Chaque ĂȘtre humain porte en lui cette joie infinie, et lorsque la vie se termine nous sommes rappelĂ©s Ă cette joie sans faille, immuable et sans fin. Notre corps retourne Ă la poussiĂšre, et nous, nous retournons Ă la source dont nous sommes issus. Accepter, et avoir confiance : tout est tel que cela doit ĂȘtre. Et ce qui est arrivĂ© Ă notre bien-aimĂ©, nous arrivera aussi un jour Ă chacun de nous.
Utilisez cette vie, utilisez ce souffle, pour aimer, pour ĂȘtre conscient, pour connaĂźtre cette joie qui rĂ©side au plus profond de nous, et quâaucune souffrance, ni la mort, ni rien dans ce monde, ne peut atteindre. »
– Prem Rawat
FĂ©licitations pour cette rĂ©flexion vraie et qui montre l’importance des trois Ă©lĂ©ments: naissance vie et mort.. Le 2Ăšme paragraphe nous rassure et combien il est vrai de ne pas craindre la morts. Pour moi, Ă©tant croyante, je mets toute ma confiance dans la Puissance ultime qu’est Dieu.
Allez dire ça Ă une mĂšre qui perd son fils de 26ans et qui ensuite, il y a quelques mois, perd son plus jeune fils de 20ans……Et pourtant ce qui me sauve c’est que je crois que la vie continue.aprĂšs la mort….J’en ai suffisament de peuves. Mais ce n’est pas au moment de la mort d’un ĂȘtre cher que l’on peut parler ou entendre ça. Il y a un temps pour tout! Ace moment c’est le temps de l’empathie et de la compation, de l’entraide et du rĂ©confort.
Mais il me semble que cela ne rĂ©pond pas Ă l’article, il est question ici de la mort et du deuil, que nous le voulions ou pas nous sommes incarnĂ©s et nous sommes dans la souffrance, les rites du deuil ont disparus et on se sent isolĂ©, et non respectĂ© dans notre douleur,et pire on doit faire comme si tout allait bien, la mort ne doit plus ĂȘtre visible et le chagrin qui va avec non plus, , pour les autres et il ya vraiment des comportement qui blessent quand on vient chez vous et qu’on rit quand vous pleurez Ă l’intĂ©rieur, quand une pesonne pleure son chien sans retenueou mĂȘme sont rat, j’aime les animaux je serai bien triste si je perdais mon chien ou mon chat mais quand mĂȘme ça ne serait pas le tsunami de le mort de mes fils, on peut exprimer son chagrin pour la mort d’un compagnon Ă 4 pattes mais pas pour celle d’un enfant, quelle drole de sociĂ©tĂ© oĂč personne ne veut reconnaitre que  » faire son deuil » est un passage obligĂ©, ce n’est pas l’oublie c’est l’intĂ©gration de cette perte pour pouvoir continuer malgrĂ© tout, « Je te porte en moi comme un oiseau blĂ©ssé » Aragon
Un rajout au prĂ©cĂ©dent message : quand je dis « belle messe », rien de patos ou de bling bling ou d’ampoulĂ©; juste la vĂ©ritĂ© de la vie de quelqu’un qui s’en va, dans la simplicitĂ©.
Anne-Marie
Bonjour,
Je prends connaissance de votre rĂ©flexion sur la mort et j’y adhĂšre profondĂ©ment. Ma maman est dĂ©cĂ©dĂ©e le 20 juillet et fut enterrĂ©e le 23. Ce fut une belle journĂ©e, un beau moment. Tout s’est dĂ©roulĂ© comme elle le souhaitait: nous avons trouvĂ© un prĂȘtre, une Ă©glise et, comme le cimetiĂšre n’Ă©tait pas loin nous y sommes allĂ©s en procession (oh certes quelque peu dĂ©sorganisĂ©e) derriĂšre le corbillard. Mais tout le monde Ă©tait lĂ , proches et amis, personnes perdues de vue aussi et qui avaient Ă©tĂ© informĂ©es, qui s’Ă©taient dĂ©placĂ©es ou qui avaient Ă©crit un petit mot. Puis nous avons conviĂ© tous les prĂ©sents Ă prendre un verre, le cafĂ© Ă©tait aussi tout prĂšs et je l’avais rĂ©servĂ©… La patronne a ouvert exprĂšs pour nous. LĂ encore ce fut un moment plein, plein de belles paroles ou de belles prĂ©sences. Et plusieurs m’ont dit « cela ne se dit pas vraiment en cette occasion mais ce fut une belle messe, un beau moment ».
En tout cas, en mourant maman a rĂ©uni Ă nouveau la famille et c’est surement ce qui lui aurait fait le plus plaisir.
Puis, comme elle avait l’habitude d’aller de temps en temps dans une abbaye, elle souhaitait que nous avertissions les religieuses et nous avons fait donner une messe pour elle le 15 aoĂ»t et je pense que tout est bien, dans l’ordre.
Cependant j’apporterai un bĂ©mol Ă ce tĂ©moignage car la mort de maman est elle aussi dans la logique de la vie mais qu’en serait-il pour un enfant, un fils? LĂ je pense que la situation serait peut-ĂȘtre bien diffĂ©rente.
Bien cordialement
Anne-Marie
Félicitation et merci pour cette réflexion. Si la personne est partie, heureusement le souvenir reste et pas rien que le jour de la Toussaint.
Je partage profondĂ©ment ce commentaire sur la mort ! Est-ce une histoire d’Ăąge ? J’ai 70 ans et ai accompagnĂ© mes parents Ă mourir : des instants inoubliables…puis une cĂ©rĂ©monie pas triste mais pleine de sens . Aujourd’hui, je vais au funĂ©raruim pour des proches : quel vide …Pire : les photos du dĂ©funt disparaissent dans la maison, comme s’ il fallait oublier ce qui lui est arrivĂ© : il est MORT . Ne pas porter de noir, certes, mais entourer le mort et la mort de rites et de sens et ne pas cacher ce MystĂšre aux enfants !
Bonjour. TrĂšs bonne rĂ©flexion sur la mort. La sociĂ©tĂ© fair tout pour la cacher mais elle est plus forte et gagne toujours. A nous d’en retirer des leçons.
Merci pour votre travail et recherches. C’est instructif et passionnant!
TrÄs Bonne journĂ©e. Catherine
merci pour vos messages une vraie ressource…chargĂ©e de rĂ©alitĂ©
S’Ă©loigner de la mort fragilise,donc il faut trouver qui profite du crime.Les lobbys en sĂ©parant 1 peu plus les individus? Les labos? Les gouvernants?
La mort de l’autre nous renvoie forcĂ©ment Ă la nĂŽtre et c’est celle ci que nous Ă©cartons de nos vies.
En avant-premiĂšre il y a la vieillesse qu’on ne nomme plus que comme le « bel-Ăąge ». Ă 70 ans on fait du sport pour dĂ©montrer une encore jeunesse.
La science, la mĂ©decine, la robotisation de Google veulent nous faire croire que l’on contrĂŽle pour vous la mort..La mort de l’un de nous dĂ©nonce cette utopie mensongĂšre.
Notre civilisation perd ce qui l’a construite ; le rituel du deuil en faisait partie. l’enterrement qui n’a pas encore disparu est un moment de vĂ©ritĂ© pour chacun: celle dont nous sommes tous surs. La mort conclut la vie.
Vaste sujet! Merci de l’aborder.
Bien vu et on a dĂ©jĂ la chute…
Les rapports au passage Ă la mort sont divers; en campagne, on visite le mort au funĂ©rarium, on y parle avec la famille. AprĂšs la sĂ©pulture, la famille invite les participants (ou seulement proches et amis) au pot de l’amitiĂ©
Le noir est devenu une couleur de toutes circonstances, mĂȘme classĂ© « chic »!
Pour l avoir vecu je trouve cette reflexion tellement vraie
Enfin quelq’un qui voit les choses cachĂ©es et ose de le dire….Merci