Dents : je réponds à vos questions

Chère lectrice, cher lecteur,

"Le dentifrice au charbon est-il vraiment efficace ?"

"Les bains de bouche sont-ils une solution durable ?"

"Comment prévenir les infections bucco-dentaires ?"

Dans cette lettre, vous découvrirez mes réponses aux nombreuses questions que j’ai reçu sur les soins dentaires.

Le but est d’être le plus exhaustif possible, et que vous ayez toutes les connaissances nécessaires pour prendre soin de votre bouche.

Le dentifrice au charbon est-il une bonne alternative ?

Personnellement, je n’utilise pas de dentifrice au charbon végétal. Voici pourquoi.

On le présente souvent comme une « révolution », capable de blanchir les dents et effacer les taches. Mais en réalité, il serait peu efficace, voire dangereux pour vos dents.

C’est ce qu’affirment des spécialistes dans le British Dental Journal[1] : les bienfaits et l’innocuité de ce type de dentifrice (en pâte ou en poudre) n’auraient pas été prouvés scientifiquement. Selon eux, ce sont les grains abrasifs contenus dans le charbon qui permettent d’éliminer le tartre et les taches jaunes sur les dents.

Mais ces grains fragilisent aussi l’émail. À long terme, les dents deviennent plus vulnérables aux bactéries, favorisant l’apparition de caries. C’est donc l’inverse de l’effet recherché. De plus, des analyses menées sur 50 dentifrices ont révélé la présence d’hydrocarbures polyaromatiques, des substances chimiques naturellement présentes dans le charbon végétal, mais potentiellement cancérogènes.

Si vous en utilisez, il vaut donc mieux le faire sur une courte durée.

Avez-vous des solutions contre la mauvaise haleine ?

Oui, de nombreuses solutions naturelles peuvent aider les personnes qui souffrent de mauvaise haleine (halitose).

Avec le programme Stratégies Dents Saines, que nous avons lancé avec la collaboration de la dentiste Anne-Emmanuelle Guillot, vous recevez d’ailleurs un dossier complet qui vous révèle les bonnes habitudes à prendre et les plantes utiles.

Il fait aussi la lumière sur les maladies qui peuvent se cacher derrière une mauvaise haleine et ce que vous pouvez faire dans ces cas-là.

Voici quelques aliments qui pourront vous aider au quotidien :

  • Le gingembre: son goût piquant, dû principalement au 6-gingérol, pourrait détruire les mauvaises odeurs buccales. Cette substance stimulerait une enzyme présente dans la salive, qui détruit les bactéries à l’origine des odeurs désagréables[2].
  • La chlorophylle permettrait de réduire les gaz, détoxifier le foie et combattre les mauvaises odeurs, à condition de la consommer (par exemple sous forme de complément alimentaire)
  • Vous pouvez également essayer le bain de bouche aux huiles essentielles, en mélangeant 3 gouttes dans un verre d’eau tiède de thym à thujanol, menthe poivrée et lavande angustifolia. Garagarisez et recrachez après chaque repas.

Que pensez-vous d’un bain de bouche le soir avec de l’argent colloïdal ?

Aucune étude n’a montré que l’argent colloïdal pouvait être utile pour la santé bucco-dentaire.

En revanche, ses effets anti-microbiens ont été validés par de nombreuses recherches[3]. On sait que l’argent est capable d’éliminer une très grande variété d’organismes pathogènes. Dans notre organisme, il entraîne la formation de puissants composés oxydants qui inactivent bon nombre de bactéries[4] (E. coli, choléra, fièvre typhoïde, angine, pneumonie, tuberculose[5]).

L’argent agirait même là où les médicaments habituels sont impuissants. Par exemple sur des souches de staphylocoques dorés devenues insensibles aux antibiotiques[6].

Il est donc possible qu’il ait un effet sur les bactéries buccales. Mais cela voudrait alors dire qu’un usage répété pourrait aussi avoir un impact négatif sur les bonnes bactéries de votre flore buccale.

Que faire en cas de traitement antibiotique de longue durée ?

Comme je vous l’ai dit dans un précédent message, votre microbiote buccal est extrêmement fragile. C’est cet équilibre bactérien qui préserve votre bouche de l’invasion de bactéries pathogènes.

Les antibiotiques pourraient certes contribuer à éliminer les mauvaises bactéries nichées entre vos dents, mais ils ne font pas la différence entre bonnes et mauvaises bactéries.

Ils peuvent donc déséquilibrer votre microbiote buccal et paradoxalement permettre à des bactéries pathogènes de se développer[7].

En cas de prise d’antibiotique sur une longue durée, il pourrait donc être intéressant de fortifier votre microbiote buccal à l’aide de probiotiques.

Par exemple :

  • Lactobacillus paracasei LA 802 : sa capacité d’adhésion sur les dents et les gencives a été confirmée par la faculté d’odontologie de Bordeaux[8].
  • Streptococcus A12, contribuerait à neutraliser l’acidité buccale et entraverait le développement de bactéries pathogènes[9].

Le microbiote buccal est-il en lien avec le microbiote intestinal ?

C’est une question difficile. Le fonctionnement de notre microbiote et ses liens avec nos différents organes sont encore très mystérieux.

À ma connaissance, aucune étude n’a encore montré de lien direct entre nos microbiotes buccal et intestinal.

L’intérêt de notre flore microbienne buccale tiendrait surtout que ces bonnes bactéries occupent la place, ne permettant ainsi pas aux mauvaises de s’installer. Mais on ne sait pas vraiment à quel point celles-ci interagissent avec notre organisme.

En revanche, on sait que les bactéries pathogènes peuvent voyager à travers notre circulation sanguine, atteindre d’autres organes (cœur, cerveau, poumons, artères…) et déclencher certaines pathologies : Alzheimer[10], diabète[11], polyarthrite rhumatoïde[12], pneumonie[13], maladies cardiovasculaires[14]-[15]

Que peut faire le dentiste en cas de parodontite ?

En cas de diagnostic, votre médecin suivra un protocole de soin qui peut durer plusieurs mois.

Le traitement de la parodontite commence généralement avec un curetage. C’est un acte de chirurgie sous anesthésie locale pratiqué pour retirer le tartre présent entre la gencive et la dent.

Si cela n’a pas suffi (ou pour les cas plus graves), on vous proposera une nouvelle opération chirurgicale plus complexe : elle consiste à inciser les gencives pour permettre d’accéder aux tissus profonds et d’effectuer un surfaçage des racines.

Selon la gravité, d’autres opérations seront prévues : greffes de gencive, ajout d’os synthétique, voire extraction de la dent et pose d’une prothèse.

Le but de ce protocole n’est pas de vous permettre de retrouver une bouche en parfait état. Car comme l’explique le chirurgien-dentiste Anne-Emmanuelle Guillot, les dégâts causés par la parodontite sont la plupart du temps irréversibles.

Il s’agit donc plutôt de freiner l’infection, afin de limiter autant que possible qu’elle ne s’attaque au reste de la bouche.

Notez aussi que ce sont des soins très coûteux et non remboursés par la Sécurité sociale : entre 600 et 2000 euros pour le curetage[16], auquel il faut ajouter au moins 200 euros par séance supplémentaire[17]. Et entre 2000 et 5000 euros en cas d’extraction[18]

C’est pourquoi il est essentiel de tout faire pour conserver une belle dentition et lutter contre les facteurs de risques de maladies bucco-dentaires.

Ce n’est pas quand on commence à être malade qu’il faut se soucier de sa santé, mais AVANT.

C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons créé le programme Stratégies Dents Saines.

Le but est que chacun ait la chance de conserver une belle dentition.

Avec Stratégies Dents Saines, vous aurez tous les outils en main pour garder des dents saines durant de longues années.

En attendant d’avoir un rendez-vous chez votre dentiste, vous connaîtrez les bons réflexes à avoir si vous avez un abcès dentaire ou une gencive qui saigne pour agir avant que cela dégénère.

Pour en savoir plus sur ce programme et commencer à prendre soin de vos dents naturellement, je vous invite à cliquer ici (il reste encore quelques places disponibles)

Vous trouverez tous les détails sur cette formation unique.

Amicalement,

Florent Cavaler





[1] Charcoal-containing dentifrices”, Linda H. Greenwall, Joseph Greenwall-Cohen & Nairn H. F. Wilson, British Dental Journal 226, 697–700 (2019)

[2] Bader M., Stolle T., Jennerwein M., Hauck J., Sahin B., Hofmann, « Chemosensate-induced modulation of the salivary proteome and metabolome alters the sensory perception of salt taste and odor-active thiols », J. Agric. Food Chem., 2018 July, 25, 66 (29) : 7740-7749. doi: 10.1021/acs.jafc.8b02772. Epub 2018 Jul 13.

[3] Jose Ruben Morones-Ramirez1,2,*,†, Jonathan A. Winkler1,3,*, Catherine S. Spina2,4 and James J. Collins, Silver Enhances Antibiotic Activity Against Gram-Negative Bacteria, Science Translational Medicine 19 Jun 2013: Vol. 5, Issue 190, pp. 190ra81

[4] Park HJ et al. Silver-ion-mediated reactive oxygen species generation affecting bactericidal activity. Water Res. 2009 Mar;43(4):1027-32.

[5] Ratan Das et al. Preparation and Antibacterial Activity of Silver Nanoparticles. Journal of Biomaterials and Nanobiotechnology, 2011, 2, 472-475.

[6] Panacek A et al. Silver colloid nanoparticles: synthesis, characterization, and their antibacterial activity. J Phys Chem B. 2006 Aug 24;110(33):16248-53.

[7] Elena Sender, Gare au déséquilibre du microbiote buccal, Sciences et Avenir, décembre 2019.

[8] Louis Farina. Intérêt des probiotiques en parodontologie. Médecine humaine et pathologie. 2016. ffdumas-01320911f

[9] K Lee, AR Walker, B Chakraborty, Exploring novel probiotic mechanisms of Streptococcus A12 with functional genomics

[10] Illievski et al. Chronic oral application of a periodontal pathogen results in brain inflammation, neurodegeneration and amyloid beta production in wild type mice. PLoS One. 2018 Oct 3;13(10):e0204941

[11]  « Efficacy of periodontal treatment on glycaemic control in diabetic patients : a meta-analysis of interventional studies », Darré L., Vergnes J.N., Gourdy P., Sixou M., Diabetes & Metabolism, 2008, vol. 34, n° 5 : p. 497-506

[12] Maximilian F. Konig & al., Aggregatibacter actinomycetemcomitans–induced hypercitrullination links periodontal infection to autoimmunity in rheumatoid arthritis, Science Translational Medicine, 14 Dec 2016: Vol. 8, Issue 369, pp. 369ra176

[13] Najla Chebib, Frauke Müller, Virginie Prendki, La pneumonie de la personne âgée et son lien avec l’état bucco-dentaire, Rev Med Suisse 2018; volume 14. 2007-2011.

[14] « Relationship between periodontal disease, tooth loss, and carotid artery plaque : the Oral Infections and Vascular Disease Epidemiology Study (INVEST) », Desvarieux M., Demmer R.T., Rundek T., Boden-Albala B., Jacobs D.R. Jr, Papapanou P.N., Sacco R.L.; Oral Infections and Vascular Disease Epidemiology Study (INVEST), 2003

[15] « Periodontal diseases and cardiovascular events : meta-analysis of observational studies », Blaizot A., Vergnes J.N., Nuwwareh S., Amar J., Sixou M., International Dental Journal, 2009, vol. 59, n° 4 : p. 197-209

[16] Curetage dentaire : prix et remboursement, LeComparateurAssurance.com.

[17] Dr Vimazal, Combien coûte un traitement parodontal ?, Docteur Vimazal, novembre 2018.

[18] Adam Bodnar, Implant dentaire : prix et informations sur le coût de la procédure, Dentaly, mai 2020.

Une réponse à “Dents : je réponds à vos questions”

  1. Marie Paule dit :

    Bonjour c’est la 1ère fois que je lis chez vous un article clair, simple et qui répond directement aux questions et que je finis l’article…
    Merci d’en faire d’autres aussi directs…
    Cordialement
    Marie Paule

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