Chère lectrice, cher lecteur,
Aujourd’hui, j’aimerais vous faire découvrir une fleur extraordinaire.
Appréciée pour sa couleur rose vif, elle se dresse souvent dans nos jardins.
Mais elle est bien plus qu’une plante ornementale…
C’est l’une des plantes maîtresse de la pharmacopée amérindienne, dont les bienfaits sont aujourd’hui validés par des centaines d’études scientifiques
Cette fleur, c’est l’échinacée.
Racine d’élan
Originaire d’Amérique du Nord, elle est connue des Amérindiens depuis des siècles, bien avant l’arrivée des premiers colons.
C’est une alliĂ©e prĂ©cieuse pour la plupart des tribus des Grandes Plaines et du Midwest : brĂ»lures, gonflements, douleurs…
Pour les Lakota, il s’agit d’une vĂ©ritables panacĂ©e : les feuilles mâchĂ©es en usage externe agiraient sur les morsures de serpent et les plaies purulentes. En usage interne, elle renforcerait les dĂ©fenses immunitaires en cas d’infection.
Quant aux Utes, ils la surnomment « racine d’élan ». Car selon la légende, les élans blessés la chercheraient instinctivement pour se soigner.
Mais ces peuples ne la consomment pas seulement pour des raisons de santé. Ils la mâchent aussi lors des cérémonies rituelles, comme dans les huttes de sudation ou pendant la danse du soleil.
Chez les Navajos par exemple, l’échinacée n’est pas une simple herbe médicinale : « c’est l’un des médicaments sacrés de la vie. » [1]
Rien que ça.
Il se fait mordre par un crotale pour prouver l’efficacité du remède
Maintenant, vous devez vous demander comment cette plante sacrée s’est-elle invitée dans nos jardins ?
En fait, tout commence dans les annĂ©es 1800, quand le Dr Meyer, mĂ©decin amĂ©ricain, dĂ©cide d’utiliser Ă utiliser la plante auprès de ses patients.
On raconte que pour prouver l’efficacité de la plante sur les morsures de serpent, il se serait injecté le venin d’un crotale dans l’index de sa main :
« L’enflure fut rapide et monta jusqu’au coude dans les six heures qui suivirent. Il prit alors une dose du remède, y baigna l’organe avec beaucoup de soin, et partit se coucher. Au lever au bout de quatre heures, la douleur et l’enflure avaient disparus. » [2]
Le remède se popularise alors au fil des ans. Et Ă partir des annĂ©es 1930, d’importantes quantitĂ©s de racines sont exportĂ©es vers Europe.
Mais il faut encore attendre plus de 30 ans avant que la plante soit cultivée sous nos latitude, grâce à la rencontre saugrenue entre un herboriste suisse et un chef Sioux.
Curieuse rencontre entre un chef Sioux et un herboriste suisse
En 1952, l’herboriste Alfred Vogel par faire le tour des Etats-Unis pour découvrir les plantes endémiques du continent.
Durant ce voyage, il fait escale dans la réserve amérindienne de Pine Ridge, au sud du Dakota.
Le hasard fait qu’il y rencontre Ben Black Elk (Elan noir), un chef et chaman de la tribu des Sioux Lakotas, alors âgé de 90 ans.
Un lien de confiance s’instaure entre eux, tous deux passionnés de plantes médicinales… si bien que Black Elk lui révèle les connaissances ancestrales des plantes médicinales, qui sont transmises de génération en génération dans sa tribu.
Parmi celles-ci, Alfred Vogel est particulièrement marqué par l’échinacée, qui lui sauve la vie après un accident.
Souffrant d’une grave blessure au pied, il se soigne grâce Ă une dĂ©coction d’échinacĂ©e. La guĂ©rison est tellement rapide qu’il emporte des graines avec lui en Suisse et se met Ă la cultiver. [3]
Il lui faudra plus de 10 ans pour réussir à acclimater la fleur aux Alpes grisonnes, à 1600 mètres d’altitude.
Et c’est en 1963 qu’il développera le premier produit à base d’échinacée cultivée en Europe, qui est toujours commercialisé aujourd’hui. [4] |
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