L’homme qui soigne le cancer à distance

Chère lectrice, cher lecteur,

Je suis certain que, comme moi, vous avez déjà reçu ce genre de publicité dans votre boîte aux lettres.

Mais regardez bien celle-là, elle est tout simplement hallucinante !

Voici Mamadou N’guéyé, « authentique mage vaudou », qui répare votre PC par télépathie ! 

Il est connu « mondialement dans son quartier » (ça ne s’invente pas !) et en plus de ses talents d’informaticien, il paraît qu’il guérit aussi le cancer à distance, les problèmes de libido et qu’il rendra votre voisine « folle amoureuse de vous » (en espérant qu’elle soit jolie, la voisine en question)…

Bref, cette annonce est bien évidemment une arnaque.

Et même si ce genre de publicité peut faire sourire, elle me met aussi profondément en colère. Pour deux raisons, et vous allez voir que l’une concerne directement votre santé.

D’abord, bien sûr, ce monsieur Mamadou N’guéyé profite de la détresse des gens afin de leur soutirer de l’argent. Et bien souvent, ceux qui tombent dans son piège sont des personnes réellement en détresse et qui ont besoin d’aide.

Mais surtout, ces soi-disant guérisseurs, avec leurs prétendus « pouvoirs magiques », leur réputation mondiale et leurs « résultats garantis », discréditent une discipline qui n’a absolument rien à voir avec la magie.

Je veux parler de la médecine de l’esprit.

Hélas, la science officielle refuse encore de s’y intéresser. Ou lorsqu’elle le fait, c’est du bout des lèvres, avec condescendance ou mépris face à un mystère qu’elle n’explique pas.

Et pourtant, il existe des centaines de preuves scientifiques… faites par les laboratoires pharmaceutiques eux-mêmes !

Prouvé scientifiquement… par les gros labos

À chaque fois qu’un laboratoire veut tester l’efficacité d’un nouveau médicament contre un placebo, elle valide aussi les effets… du placebo.

Je m’explique :

Dans une étude « classique », on sépare des volontaires en deux groupes, l’un prend le médicament, l’autre un placebo, et on regarde si la substance active est meilleure que le placebo.

Mais ce qui est fascinant, c’est que dans ces études, on constate aussi une amélioration dans le groupe « placebo ».

Le but de ces essais est bien sûr de montrer que le médicament est meilleur que le placebo. Mais même quand c’est le cas, le placebo a tout de même un effet positif sur les volontaires.

Si vous êtes convaincu qu’une pilule va vous soigner, cela suffit déjà à améliorer votre état de santé, même si la pilule en question n’est qu’un bonbon.

Et ça peut même aller encore plus loin :

En 2002, une étude parue dans The New England Journal of Medicine a prouvé qu’une fausse chirurgie pouvait être aussi efficace qu’une vraie pour soulager les douleurs de l’arthrose du genou[1].

L’effet placebo est un sujet tellement passionnant que je pourrais lui consacrer une lettre à part entière.

Je vous en reparlerai peut-être à l’occasion. Mais aujourd’hui, j’aimerais surtout vous montrer comment votre état d’esprit peut influencer votre guérison.

Des artères et un cerveau en bonne santé grâce à cet état d’esprit

En 1986, David Snowdon, professeur de neurologie à l’Université du Kentucky, a voulu tester les effets de l’optimisme sur la santé.

Il a suivi, pendant plus de 15 ans, 678 religieuses catholiques du couvent de l’École des sœurs de Notre-Dame, à Mankato dans le Minnesota.

Chaque année, elles devaient exécuter une série de tests (mémoire, mathématiques…).

Les conclusions de son étude, parues en 2001, sont surprenantes : les nonnes qui avaient tendance à prendre les choses du bon côté présentaient un risque plus faible de développer la maladie d’Alzheimer que celles qui avaient plutôt tendance à être négatives.

Une autre étude réalisée sur 5 134 personnes a aussi montré que les personnes optimistes ont deux fois plus de chances d’avoir une bonne santé cardiovasculaire que celles qui sont pessimistes[2].

Comment stimuler votre immunité par la pensée

En 2003, une équipe de l’université du Wisconsin a découvert que l’état de notre système immunitaire était lui aussi lié à notre état d’esprit.

Après avoir vacciné 52 volontaires, les chercheurs ont constaté que les personnes qui avaient une attitude plus positive dans la vie avaient une meilleure réponse immunitaire que les autres.

Selon les auteurs de l’étude, leurs résultats confortent l’hypothèse « selon laquelle les individus dont l’état d’esprit (ndlr: « affective style » en anglais) est plutôt négatif ont une réponse immunitaire plus faible, et risquent donc davantage de tomber malades, que ceux qui ont un état d’esprit plutôt positif. »

Garder confiance, rester positif, être optimiste… ça paraît peu de chose, et pourtant, cela peut parfois faire toute la différence quand on est malade.

Mais vous pouvez aller encore plus loin.

Cancer : visualisez que vous êtes guéri

Je vous ai déjà parlé de la puissance de la visualisation dans une autre lettre (que vous pouvez relire ici).

C’est une technique utilisée par les sportifs pour améliorer leur performance.

Les skieurs, par exemple, avant leur course, visualisent leur descente du départ jusqu’à l’arrivée.

Avant un combat, les judokas s’imaginent en train de battre leur adversaire.

La visualisation est une technique très puissante, car notre cerveau n’est pas capable de faire la différence entre la réalité et l’imaginaire.

Ainsi, un athlète qui s’imagine en train de soulever des haltères peut avoir un effet réel sur ses muscles[3].

Et c’est pareil contre la maladie.

Le Dr Carl Simonton, pionnier de la psycho-oncologie, est l’un des premiers à avoir utilisé la visualisation dans l’accompagnement du cancer.

Dans les années 1970, il se rend compte que parmi ses patients, les « battants » ont une meilleure rémission que ceux qui baissent les bras.

Il se dit alors : « Puisque les malades qui ont guéri sont des guerriers persuadés qu’ils vont s’en sortir, mon travail est donc de transformer mes patients en guerriers[4]. »

Il commence alors à utiliser des techniques de visualisation pour aider les malades à retrouver l’espoir et la force de se soigner.

Petit à petit, il amène ses patients à reprendre confiance en eux et à se battre pour surmonter la maladie.

Cela consiste par exemple à visualiser, le plus nettement possible, vos globules blancs qui s’attaquent aux tumeurs cancéreuses et qui les détruisent.

Vous pouvez aussi imaginer que vous êtes guéri, et ce que vous allez faire une fois que vous aurez retrouvé la santé : passer du temps avec votre famille, faire de la peinture, aller vous balader dans la forêt, etc.

Voici ce que Carl Simonton confiait en 2000 dans une interview :

« La meilleure façon d’aborder le problème est donc de dire « Je veux guérir, je peux guérir et surtout voici les raisons pour lesquelles je voudrais guérir » : famille, musique, nature, tout ce qui fait vibrer quelqu’un. Mais cette envie de vivre doit avoir un corollaire : « Je suis prêt à mourir… aujourd’hui ». Et si je ne suis pas prêt à mourir, je dois me demander ce que je peux faire aujourd’hui pour m’y préparer. En travaillant de façon régulière avec la personne, il faut 3 à 6 semaines pour l’amener à changer fondamentalement son attitude face à sa maladie et à son traitement. Et cette nouvelle attitude a le pouvoir de changer radicalement sa vie.[5] »

Quand je vois la puissance phénoménale que peut avoir notre esprit sur la maladie, je suis un peu surpris (et déçu) de voir qu’elle est encore si peu reconnue et utilisée par la communauté médicale.

Mais j’ai bon espoir que les recherches en neurosciences valident bientôt ces approches, et que la médecine de demain sera tournée vers l’esprit.

Amicalement,

Florent Cavaler





[1]  J. Bruce Moseley, M.D., Kimberly O’Malley, Ph.D., Nancy J. Petersen, Ph.D., Terri J. Menke, Ph.D., Baruch A. Brody, Ph.D., David H. Kuykendall, Ph.D., John C. Hollingsworth, Dr.P.H., Carol M. Ashton, M.D., M.P.H., and Nelda P. Wray, M.D., M.P.H., A Controlled Trial of Arthroscopic Surgery for Osteoarthritis of the Knee, N Engl J Med 2002; 347:81-88
[2] Hernandez, Rosalba; Kershaw, Kiarri N.; Siddique, Juned; Boehm, Julia K.; Kubzansky, Laura D.; Diez-Roux, Ana; Ning, Hongyan; Lloyd-Jones, Donald M., Optimism and Cardiovascular Health: Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis (MESA), Health Behavior and Policy Review, Volume 2, Number 1, January 2015, pp. 62-73(12)
[3] Brian C. Clark, Niladri K. Mahato, Masato Nakazawa, Timothy D. Law, and James S. Thomas, The power of the mind: the cortex as a critical determinant of muscle strength/weakness, Journal of Neurophysiology dec. 2014
[4] Citation tirée du livre : Franck Marcheix, L’Auto-Hypnose, un voyage au centre de vous-même, Lulu.com, 2012.
[5] Interview du Dr Simonton, 9 octobre 2000, retranscrite sur : https://www.protestinfo.ch/20001009291/291-je-suis-pret-a-mourir-aujourdhui-apprendre-a-parler-de-sa-peur-de-la-mort-pour-induire-la-guerison.html

4 réponses à “L’homme qui soigne le cancer à distance”

  1. Linou dit :

    Bon désolée je viens de voir le lien cliquez ici pour consulter les sources qui était bloqué par mon anti-pub.

  2. Linou dit :

    Je cherche les sources de l’articles correspondant aux numéros et plus précisément la note 3 = Ainsi, un athlète qui s’imagine en train de soulever des haltères peut avoir un effet réel sur ses muscles[3].
    Où peut-on les consulter. Rien ne se passe si je clique dessus et je ne vois rien sous le texte

  3. Daniel Pugnotti dit :

    Jésus Christ disait déjà il y a deux mille ans: « Pensez que ceci vous arrivera et ce à quoi vous pensez arrivera.
    Penser en bien ou en mal cela vous arrivera en bien ou en mal.
    Malheureusement la plupart des habitants de la planète terre vivent pour eux-mêmes et pour le conditionnement qu’ils ont reçu de leur parents, de leur culture., financières, économique.
    La prière est un conditionnement par l’auto suggestion.
    Les pouvoirs de l’esprit sont forts et je ne parle pas de religion. Une prière est un concept spirituel croyez le et ce auquel vous croyez arrivera.

  4. Maflor dit :

    L’état d’esprit positif est aussi très stimulant pour que les malades aient les élans et la confiance nécessaire pour s’aider par d’autres thérapies, changer leur alimentation, se bouger davantage etc.
    Avec la dynamique mentale il s’agit de ne pas mettre de côté la dynamique affective et aller ressentir les traumatismes cachés jusque là dans l’inconscient et qui rongent à bas bruit donc peuvent participer à la faillite de l’organisme manifestée par exemple par un cancer.

Répondre à Daniel Pugnotti Annuler la réponse