Le secret bien gardé des sorcières
Chère lectrice, cher lecteur,
J’ai une question à vous poser : à votre avis, les sorcières existent-elles ?
Vous êtes sûrement en train de ricaner. Pire, de lever les yeux au ciel.
Des sorcières ? Mais qui y croit encore ?
Et pourtant, ma question est très sérieuse.
Avant de vous moquer, attendez plutôt de lire mon explication à propos de l’existence des sorcières.
Si nos ancêtres croyaient aux sorcières, à leur sabbat1, à leurs pouvoirs maléfiques et effrayants, c’est peut-être tout simplement qu’ils avaient une bonne raison pour cela.
Et cette raison est que les sorcières connaissaient, et savaient mettre en pratique, l’immense pouvoir des plantes sur les hommes…
Regardez ce tableau, avez-vous remarqué… un petit détail ?
Vous voyez cette femme, de dos, peinte par Pierre Maleuvre en 1780Â ?
C’est une sorcière qui se prépare pour le sabbat.
Elle tient son balai dans une main et une autre sorcière, plus âgée, la badigeonne d’un onguent (pommade) pour qu’elle puisse… s’envoler.
On pensera ce qu’on voudra du balai, mais il y a un détail qui, lui, n’est absolument pas contestable.
Même s’il n’est pas facile pour nous de le voir, les experts ont pu identifier une plante bien particulière sur cette gravure2, dans le panier en bas à droite : une Atropa belladona. Une belladone.
Et elle n’est pas du tout là par hasard.
Mélangée à d’autres plantes comme la jusquiame noire ou la mandragore, la belladone provoque de puissantes hallucinations.
Voilà d’où les sorcières détenaient leur pouvoir de « voler », ou de s’entretenir en tête-à -tête avec le diable : de la belladone.
Aujourd’hui les scientifiques savent que ce sont les alcaloĂŻdes prĂ©sents dans la plante (atropine entre autres) qui traversent la paroi cutanĂ©e, notamment des muqueuses et des aisselles, provoquant ainsi des Ă©tats seconds avec hallucinations, sensations de lĂ©vitation et visions sataniques.
Mais cette plante n’était pas exclusivement réservée aux sorcières.
À la Renaissance, les Italiennes appliquaient sur leurs paupières une pommade à base de belladone pour dilater leurs pupilles et donner à leur regard ce côté sombre que convoitait tant la gent masculine… Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que belladone signifie « belle dame ».
Un poison au goût sucré
La belladone rend donc les femmes plus séduisantes… mais attire aussi dangereusement les enfants ou les personnes trop gourmandes.
Comment ? Grâce à son fruit noir et brillant qui, à pleine maturité, ressemble à s’y méprendre à une grosse myrtille ou à du cassis.
Dans le Ve volume du Dictionnaire de Médecine, Armand Trousseau, grand médecin du XIXe siècle, illustre plusieurs cas d’empoisonnement :
« Dans le nombre des exemples d’empoisonnements par les baies de belladone, nous citerons, comme les plus remarquables, celui de quatorze enfants de la Pitié, qui s’empoisonnèrent au Jardin du Roi, en 1773, avec ces baies, et celui de cent cinquante soldats français qui furent victimes d’une semblable méprise. »
La belladone est donc, certes, une plante extrêmement toxique, mais le Dr Trousseau précise :
« Les propriétés vénéneuses de la belladone étaient depuis longtemps connues des empoisonneurs et des magiciens italiens ; mais ce n’est guère que vers la fin du dix-septième siècle que nous trouvons quelques traces de l’emploi thérapeutique de cette plante. Longtemps les vertus précieuses de la belladone et des autres solanées vireuses restèrent dans le domaine exclusif des empiriques et des prétendus sorciers. »
Nous y voilà  ! Les pouvoirs thérapeutiques de la belladone étaient donc jalousement gardés…
« De tous les médicaments employés, il n’en est pas un qui m’ait semblé plus efficace ! »
Piqué par la curiosité et l’amour de la science, Armand Trousseau a plus expérimenté les remèdes à base de belladone que n’importe qui. Et ses conclusions sont formelles :
« Je n’hésite pas à dire, et cela pour l’avoir constaté par de très nombreuses expériences, que de tous les médicaments employés contre le symptôme douleur, il n’en est pas un qui m’ait semblé plus efficace que la belladone. Mais ici il faut soigneusement distinguer, car, dans les douleurs internes, l’opium est évidemment plus utile ; mais il n’en est plus de même pour les douleurs extérieures. »
C’est fort ! Il faut dire que la liste des douleurs qu’il a pu soigner avec la belladone est impressionnante : névralgies, migraines, douleurs menstruelles, rhumatismes, goutte, etc.
Mais comment soignait-il ses patients avec ce poison ?
Pour soigner ses patients, le Dr Trousseau utilisait des recettes pour le moins surprenantes, comme celle-ci :
« Dans l’arthritis aigu, dans la goutte, (…) j’ai pu calmer les douleurs les plus atroces par l’application d’un cataplasme ainsi composé : mie de pain, quantité indéterminée ; eau-de-vie camphrée, quantité suffisante pour donner à la mie de pain la consistance d’un cataplasme ; faites chauffer à une chaleur douce ; versez à la surface du cataplasme, laudanum de Sydenham3, demi-once ; extrait de belladone, deux gros ; laissez ce cataplasme appliqué pendant quarante-huit heures. »
On constate que dans tous les soins la belladone n’est présente qu’en quantités infimes mais suffisantes pour avoir des vertus thérapeutiques.
Cela dit, Armand Trousseau rapporte plusieurs cas d’effets secondaires liés aux traitements : délire, symptômes cérébraux, voire des intoxications.
Bien entendu, on vous déconseillera fortement, dans La Pharmacie secrète de Dame Nature, de suivre ces recettes approximatives. Mais il est toujours fascinant de découvrir les remèdes ancestraux…
Le moyen le plus sûr de profiter des vertus de la belladone
Il existe pourtant une façon d’utiliser la belladone en toute sécurité : sous forme homéopathique. Avec les granules de Belladonna, vous pouvez soulager vos douleurs sans aucun risque d’intoxication.
Il suffit de varier les dilutions en fonction des troubles dont vous souffrez :
- Inflammations (surtout lorsqu’elles se traduisent par des rougeurs sur la peau) et brûlures: 5 granules 9 CH toutes les heures
- Fièvre avec délire : 5 granules 15 à 30 CH toutes les 10 à 15 minutes
- Bouffées de chaleur : 5 granules 9 CH par jour pendant 3 mois
- Maladies infectieuses : 5 granules 4 à 9 CH toutes les 1 à 2 heures en fonction de l’intensité de la pathologie, puis espacer les prises selon l’amélioration.
Amicalement,
Florent Cavaler
Bonjour ! Mon expĂ©rience de la Belladonna se limite aux soins d’1 BRĂ›LURE Ă©tendue & grave (car une maladresse en cuisinant a projetĂ© une casserolĂ©e d’eau bouillante sur moi = bas de la joue – cou – Ă©paule – haut du buste). J’ai aussitĂ´t aspergĂ© d’eau froide toute cette zone. Puis vu mon mĂ©decin-homĂ©o-
pathe « en urgence ».. Son ordonnance fut celle-ci : pommade Biafine , compresses stĂ©riles de grande taille, et…BELLADONNA ( j’ai oubliĂ© en quelle dilution, excusez-moi ) en 1 prise initiale de 5 granules, suivie de « 1 par heure durant 12 heures » puis 1 toutes les 3 h..
En mettant sonner mon rĂ©veil j’ai suivi scrupuleusmnt
sa prescription. J’ajoute qu’il ne peut pas y avoir eu d’Effet-Placebo , puisqu’il ne m’avait pas dit Ă quoi servirait celle-ci. J’ai donc eu l’incroyable SURPRISE de NE PAS RESSENTIR DE DOULEUR DU TOUT!.
Quand je l’ai interrogĂ© le lendemain, sa rĂ©ponse fut :
« Moi, cela ne m’Ă©tonne pas ! car Belladonna est particulièrement efficace dans ‘calor – dolor – rubor’ et
nous avions les 3 rĂ©unis dans cette grave brĂ»lure ! »…
(ET de plus : je n’ai mĂŞme pas de cicatrice !) ==> Vive l’ HomĂ©opathie!! – Cordialement – Cl-Bl.
sans compter que ce remède homéo, fait diminuer (au moins 3 points) la tension oculaire. 23-20 pour à présent 20-16. remède très efficace.