Sauvé par son intolérance au lait

ChĂšre lectrice, cher lecteur,

Jordan est un petit enfant de cinq mois qui consulte pour de l’eczĂ©ma.

L’eczĂ©ma atopique est l’expression d’une intolĂ©rance aux produits laitiers : cet enfant a une intolĂ©rance au lait maternisĂ© que lui donne sa maman. D’ailleurs, il rĂ©gurgite le lait sur le tablier de sa maman Ă  chaque fois que celle-ci lui donne le biberon. Il a aussi des coliques, il est mĂȘme constipĂ©.

Que faut-il de plus pour retenir le rĂŽle du lait (qui est le seul aliment qu’il prenne) dans la survenue de ses symptĂŽmes digestifs et, bien entendu, cutanĂ©s, puisque tout cela est apparu en mĂȘme temps.

L’eczĂ©ma de cet enfant disparaĂźtra dĂšs qu’on aura remplacĂ© le lait maternisĂ© par un lait anallergĂ©nique, c’est-Ă -dire un lait dont les protĂ©ines ont Ă©tĂ© toutes coupĂ©es pour le rendre non allergisant.

Fin de l’histoire ?

Non !

Il frĂŽle la mort pendant son sommeil

Lors de sa consultation, j’ai appris qu’à l’ñge de trois mois, Jordan avait failli mourir. Il s’étouffait dans son lit et ses parents devaient le secouer et le changer de position pour qu’il puisse reprendre son souffle.

Imaginez que cela se produise la nuit quand les parents ne sont pas Ă  ses cĂŽtĂ©s
 ce serait la mort assurĂ©e !

Heureusement, les parents Ă©taient prĂšs de l’enfant Ă  chaque fois que ces accidents se produisaient.

Mais pourquoi s’arrĂȘtait-il de respirer ? Pourquoi ne parvenait-il pas Ă  prendre une grande respiration ? Il n’avait pourtant avalĂ© aucun corps Ă©tranger, puisqu’il n’était nourri qu’au lait.  Et ce n’était pas le lait qui l’étouffait, puisqu’il ne toussait pas lorsqu’il buvait.

Surprise au fond de la gorge

De consultation en consultation, les mĂ©decins lui disaient que son enfant n’avait rien, et qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiĂ©ter :

« Pourquoi voudriez-vous qu’il s’étouffe sans raison ? »

Le terme « voudriez-vous » est trĂšs culpabilisant, car il met directement en cause la maman, comme si c’est elle qui voulait que cela arrive !

Cela continue ainsi jusqu’à un Ă©pisode de rĂ©gurgitation un peu diffĂ©rent des prĂ©cĂ©dents : la maman, tenant l’enfant en face de lui, voit Ă  ce moment-lĂ  une masse juste au-dessus de la langue, aussi grosse, si ce n’est plus que la langue, un peu comme un battant de cloche.

Il y avait donc bien quelque chose au fond de sa gorge qui gĂȘnait l’enfant et qui bougeait au moment de la rĂ©gurgitation.

On peut dire merci Ă  l’allergie de l’enfant : c’est grĂące Ă  elle que l’estomac a rĂ©gurgitĂ© le lait permettant Ă  la maman de voir, et mĂȘme de photographier, ce qui Ă©tait en rĂ©alitĂ© une tumeur.

Car c’était bien de cela qu’il s’agissait : cet enfant avait une tumeur de la base de la langue, trĂšs mobile, qui venait obstruer la trachĂ©e selon sa position.

Ainsi cet enfant a Ă©tĂ© sauvĂ© par ses rĂ©gurgitations, si l’on ose dire.

Quand un petit problùme en cache un plus grave


Comme on le voit dans cette histoire, ce n’est pas toujours un symptĂŽme prĂ©cis qui permet de dĂ©couvrir un problĂšme de santé 

Parfois, il s’agit d’une pure coïncidence.

On consulte pour un trouble mineur, et on tombe par hasard sur un problÚme plus important qui, non diagnostiqué, aurait pu avoir de graves conséquences.

On connaĂźt tous une personne accidentĂ©e de la route, qui fait une hĂ©morragie interne (hĂ©mopĂ©ritoine), qui fera l’objet d’une intervention chirurgicale pour rechercher la cause du saignement, la corriger, et Ă©vacuer le sang stagnant.

Au cours de l’intervention, le chirurgien fait une exploration systĂ©matique et il lui arrive occasionnellement de dĂ©couvrir une tumeur du rein, maligne, qui vraisemblablement se serait manifestĂ©e autrement plusieurs annĂ©es aprĂšs. Que de temps gagnĂ©, et surtout de nombreuses chances de guĂ©rir.

Étrange dĂ©couverte aprĂšs un « accident de foot »

Autre exemple : ce papa qui, aprÚs un effort important en jouant au foot et un choc avec un autre joueur, ressent soudain une douleur « en coup de poignard » au niveau du thorax qui lui coupe le souffle.

Le mĂ©decin dĂ©pĂȘchĂ© sur place pose son stĂ©thoscope et n’entend aucun bruit aĂ©rique Ă  ce niveau. Il tapote du bout de ses deuxiĂšme et troisiĂšme doigts la cage thoracique, qui renvoie un son tympanique comme si on tapait sur un tambour.

Le diagnostic est posé : il s’agit d’un pneumothorax, qui sera confirmĂ© par la radiographie pulmonaire. C’est en effet de l’air qui s’est interposĂ© entre les deux feuillets de la plĂšvre, conduisant Ă  la rĂ©traction du poumon lui-mĂȘme et rĂ©alisant un petit moignon sur les bronches.

Si l’on s’intĂ©resse aux causes de ce pneumothorax (ce qui malheureusement n’est pas toujours le cas), on peut trouver chez cette personne une anomalie biologique que l’on appelle le dĂ©ficit en alpha-1-antitrypsine (AAT). L’AAT est une protĂ©ine ayant des activitĂ©s enzymatiques, et dont un dĂ©ficit d’origine gĂ©nĂ©tique peut entraĂźner des maladies plus ou moins graves.

Si le dĂ©ficit est hĂ©tĂ©rozygote, c’est-Ă -dire qu’un seul des deux chromosomes est endommagĂ© au niveau du gĂšne de l’AAT, alors la personne aura des taux de AAT rĂ©duits de moitiĂ©. Elle pourra vivre normalement, mĂȘme si cela peut favoriser des troubles comme celui que nous venons de voir, ou majorer des rĂ©actions allergiques ou inflammatoires, comme de l’urticaire par exemple.

Ainsi, chez ce footballeur, on aura dĂ©celĂ© un dĂ©ficit partiel en cette protĂ©ine. Mais si son Ă©pouse a le mĂȘme profil que lui, alors la situation pourrait ĂȘtre plus grave pour leurs enfants.

En effet, ils auraient un risque sur quatre d’avoir un dĂ©ficit complet, autrement dit homozygote (les deux chromosomes sont touchĂ©s) et de dĂ©velopper des maladies graves avant l’ñge de 30 ans, Ă  savoir une cirrhose (bien entendu absolument pas d’origine alcoolique), et un emphysĂšme pulmonaire, c’est-Ă -dire la destruction progressive des alvĂ©oles du poumon.

Ainsi, si le papa n’avait pas Ă©tĂ© un footballeur, s’il n’avait pas eu ce jour-lĂ  un choc avec son adversaire, il n’aurait probablement jamais fait le pneumothorax et ignorerait qu’il avait une anomalie biologique dont la transmission pourrait ĂȘtre extrĂȘmement prĂ©judiciable pour ses enfants.

Bien Ă  vous,

Pr Philippe Humbert





5 rĂ©ponses Ă  “SauvĂ© par son intolĂ©rance au lait”

  1. Colette Welter dit :

    J’ai laissĂ© un commentaire (suivi d’un P.S.) dimanche 16 mars. Pas de raison qu’il ne vous soit pas parvenu. J’attends donc qu’il soit publiĂ©, car plein d’informations correctes et utiles.
    colette.welter@gmx.net

    • Florent dit :

      Bonjour Colette,
      J’ai bien reçu votre commentaire, envoyĂ© il y a quatre jours. Je prends le temps de lire et de mettre en ligne personnellement tous vos messages. J’en reçois des dizaines par semaine, et cela me prend beaucoup de temps. C’est pourquoi je n’arrive pas Ă  le faire tous les jours, et il peut donc y avoir un peu de dĂ©lai. Je vous ai bien lu et votre commentaire est maintenant en ligne 😉
      Amicalement,
      Florent

  2. Colette Welter, PhD (en Natural Hygiene) dit :

    PS : On se demande parfois comment il est possible qu’une maman choisisse de ne pas allaiter (ou de n’allaiter que quelques semaines) son bĂ©bĂ©, ce trĂ©sor pour qui « le meilleur est tout juste assez bon » – alors que tous les laits dits maternisĂ©s sont au mieux « second choix ». Arrive une vaccination, tout peut tourner au drame. La tumeur, manifestement, n’Ă©tait pas prĂ©sente Ă  la naissance, ni d’ailleurs l’eczĂ©ma. Tout a Ă©tĂ© provoquĂ© par les vaccins. Donc, mamans, allaitez votre enfant et ne permettez pas qu’il soit jamais vaccinĂ©.

  3. Colette Welter, PhD (en Natural Hygiene) dit :

    Bonjour, il est Ă©vident que le bĂ©bĂ© venait d’ĂȘtre vaccinĂ©, ce qui aura « activé » les gĂšnes incriminĂ©s.
    En d’autres termes, mĂȘme dans un pays oĂč 11 vaccins sont « obligatoires », il est possible de les Ă©viter Ă  tout prix. Je connais des gens qui ont dĂ©mĂ©nagĂ© dans des pays sans obligation pour sauver leurs enfants de ce genre d’agressions. Il y a toujours moyen de les Ă©viter, mĂȘme sans dĂ©mĂ©nagement… Aucun vaccin n’a jamais protĂ©gĂ© personne d’aucune maladie dite infectieuse, cela est impossible. L’hygiĂšne naturelle (ou psychosomatique naturelle) que je pratique depuis 60 ans, est la solution. Salutations affectueuses Ă  ces parents

  4. Vignolles M ICHEL dit :

    .Ma MĂšre m’a allaita fort longtemps, puis , au lait de vache ( poison pour moi )
    le mĂ©decin , declara que j’ allais en mourrir, Mon arriĂ©re
    G mĂšre fit ajouter a ce lait du VIN ! ce qui me sauva
    C ‘ Ă©tait en 193 8 ma naissance..

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