Face à l’arthrose, imitez le lézard et la salamandre

Chère lectrice, cher lecteur,

On vous a peut-être dit que l’arthrose était irréversible.

Aujourd’hui, les scientifiques savent que c’est faux.

Il est bel et bien possible de régénérer le cartilage d’une articulation arthrosique, et la science l’a prouvé.

Les travaux ont été publiés le 9 octobre 2019 dans la revue Science Advances par une équipe de chercheurs de l’université de Duke^[1].

Les scientifiques ont découvert un mécanisme de réparation du cartilage qui pourrait conduire à de nouveaux traitements contre l’arthrose.

Votre cartilage détruit peut repousser comme la queue du lézard

Tout commence par un constat étonnant :

Certains animaux, comme les lézards ou les salamandres, sont capables de reconstruire complètement les extrémités les plus éloignées de leur corps.

C’est un mécanisme bien connu : le lézard attaqué abandonne sa queue aux griffes du prédateur pour s’échapper. Celle-ci repousse alors toute seule au bout de deux mois.

C’est le cas aussi de certains poissons, comme le poisson-zèbre, qui peut reconstituer ses nageoires.

Ce « super-pouvoir » interpelle la communauté scientifique depuis de longues années.

En 2014 déjà, des spécialistes de l’University College de Londres avaient isolé une protéine appelée ERK (extracellular signal-regulated kinase) qui diminue l’action de deux substances, p53 et Sox6. Or celles-ci empêchent la reconstitution de nouveau cartilage (la première bloque notamment le cycle cellulaire en freinant sa prolifération incontrôlée et évite ainsi les tumeurs^[2]).

Cinq ans plus tard, une nouvelle étape a été franchie.

Auto-réparation
de votre genou ?

Ce mystérieux phénomène d’auto-réparation des salamandres s’observe aussi, dans une moindre mesure, chez l’être humain.

En effet, comme chez la salamandre et le poisson-zèbre, les cartilages situés aux extrémités de notre corps ont tendance à se réparer plus facilement que ceux qui se trouvent au centre.

Les blessures à la hanche mettent ainsi beaucoup de temps à récupérer et se transforment souvent en arthrose, tandis que les blessures à la cheville guérissent plus rapidement en laissant moins de séquelles.

Pourquoi ?

C’est l’équipe de Virginia Byers Kraus, professeur aux départements de médecine, de pathologie et de chirurgie orthopédique de Duke, qui a trouvé la réponse.

Vous ressemblez à une salamandre
(pardon pour la comparaison)

Les scientifiques ont déterminé que l’âge du cartilage dépendait de l’endroit du corps dans lequel on le mesure : plus ancien du côté des hanches, moyen au niveau des genoux et plus jeune au niveau des chevilles.

La capacité de régénération est donc plus élevée à la cheville qu’à la hanche.

Les chercheurs ont aussi découvert les responsables de ce processus d’auto-réparation : des molécules appelées microARN… les mêmes qui agissent chez la salamandre.

Nous aurions donc, dans des proportions plus faibles, les mêmes microARN que ces « super-animaux » qui permettent de réparer les tissus articulaires.

« Nous avons été heureux de découvrir que les régulateurs de la régénération des membres chez la salamandre semblent également être ceux des tissus articulaires chez l’être humain », a déclaré Ming-Feng Hsueh, l’un des auteurs de l’étude. « Nous avons appelé cela notre capacité de « salamandre intérieure^[3]« . »

Comment réveiller votre « salamandre intérieure »

Pour les auteurs de l’étude, cette découverte est très prometteuse pour le traitement de l’arthrose.

Cela signifie que nous avons, en nous-même, les outils pour réparer nos articulations malades.

Il s’agit désormais de déterminer par quels moyens nous pourrions stimuler cette capacité « d’autoguérison ».

« Nous pensons que nous pourrions aider ces régulateurs à régénérer complètement le cartilage d’une articulation arthrosique. (…) Ce mécanisme de réparation pourrait constituer la base de nouvelles approches pour réparer les tissus articulaires et éventuellement des membres humains entiers^[4] », a déclaré Virginia Byers Kraus.

En attendant
un nouveau traitement…

En attendant que les scientifiques parviennent à exploiter cette découverte et à mettre au point un processus de régénération des articulations arthrosiques, voici quelques conseils pour agir naturellement sur cette maladie.

Je ne peux pas vous garantir que ces différentes solutions agissent sur les microARN de votre organisme mentionnés plus haut, mais qui sait ?

Nous pourrions être surpris par les prochaines recherches médicales.

Pour commencer, en cas d’arthrose, il est crucial d’adopter un mode de vie équilibré :

• Une activité physique régulière et douce qui sollicite vos articulations sans les abîmer (vélo, natation, yoga…)
• Privilégiez les fruits et légumes, en particulier ceux qui sont colorés (car riches en antioxydants)
• Optez pour de bons gras : oléagineux, petits poissons, huile d’olive, de lin ou de colza
• Réduisez votre consommation de viande, aliments frits ou grillés
• Préférez les aliments à index glycémique bas : légumineuses, céréales complètes…

Compléments essentiels en cas d’arthrose

Plusieurs compléments peuvent aider face à l’arthrose. Les plus connus sont la chondroïtine et la glucosamine, deux molécules naturellement présentes dans nos cartilages et qui jouent un rôle crucial dans la bonne santé de nos articulations.

Des études ont démontré que la prise régulière de chondroïtine pouvait ralentir une évolution arthrosique^[5] et favoriser le soulagement des douleurs^[6].

1 200 mg de chondroïtine et 1 500 mg de glucosamine durant six mois seraient aussi efficaces que certains médicaments anti-inflammatoires selon certaines recherches scientifiques^[7].

D’autres compléments peuvent être utiles :

• La vitamine D3, à hauteur de 4 000 UI par jour en cas de déficit (en particulier en hiver)^[8]. En effet, une carence doublerait le risque d’arthrose de la hanche chez les hommes âgés^[9].
• Le collagène, qui est un élément constitutif du cartilage, est utilisé pour diminuer les douleurs articulaires^[10]. À prendre en alternance de la glucosamine chondroïtine, à raison de 7 à 10 g par jour durant une période de 3 à 6 mois^[11].
• Le silicium participe à la synthèse de molécules essentielles au cartilage (collagène, élastine, acide hyaluronique…). Or les taux diminuent avec l’âge. La supplémentation vous permet de profiter plus longtemps de ses bienfaits. Entre 20 à 40 mg par jour, sous forme d’acide orthosilicique, en cure de trois mois minimum^[12].

3 plantes méconnues utiles
en cas d’arthrose

On recommande souvent l’harpagophytum, ou griffe du diable, originaire d’Afrique du Sud.

Mais il existe d’autres plantes, moins connues, très efficaces et qui poussent dans nos régions :

• La reine-des-prés (Filipendula ulmaria), dont les fleurs sont reconnues pour leurs vertus anti-inflammatoires et antirhumatismales. 2 gélules d’extrait sec ou 1 cuillérée à café d’extrait phyto-standardisé (EPS) ou de suspension intégrale de plantes fraîches (SIPF) à prendre le soir.
• La prêle des champs (Equisetum arvense) stimule l’élimination des toxines impliquées dans les problèmes d’arthrose. Ses tiges contiennent des silicates et du silicium organique facilement assimilable par notre organisme, ainsi que d’autres minéraux, des oligo-éléments… tout ce que vos os et votre cartilage ont besoin pour se protéger de l’arthrose. 2 gélules de poudre de prèle ou 1 cuillérée à soupe d’EPS ou de SIPF, 20 jours par mois pendant 2 mois.
• L’écorce de pin maritime (Pinus pinaster), contient un flavonoïde particulier, l’oligo-proanthocyanidine, qui est la meilleure amie du collagène : elle le protège des agressions comme l’arthrose et inhibe les effets de certaines molécules inflammatoires. 100 à 200 mg d’extrait d’écorce de pin maritime (Pycnogénol) par jour.

Amicalement,

Florent Cavaler