L’arnaque du jour le plus dĂ©primant de l’annĂ©e

ChĂšre lectrice, cher lecteur,

Ce lundi 17 janvier, c’était le « Blue Monday » (lundi bleu en français).

C’est le nom que les Anglo-saxons donnent au troisiĂšme lundi de janvier, considĂ©rĂ© comme le jour le plus dĂ©primant de l’annĂ©e.

Vous allez me dire : sur quoi se base-t-on pour faire une telle affirmation ?

Y a-t-il vraiment des jours plus dĂ©primants que d’autres ?

Je vous avoue que j’ai souvent remarquĂ©, dans mon entourage, des coups de mou frĂ©quents Ă  cette pĂ©riode (cela m’est d’ailleurs arrivĂ© Ă  moi aussi de me sentir parfois un peu dĂ©motivĂ©).

Mais comment en sommes-nous arrivĂ©s Ă  dĂ©cerner un titre aussi peu glorieux que celui de « jour le plus dĂ©primant de l’annĂ©e » ?

Blue Monday : encore un coup marketing ? Oui mais


Les Américains et les Anglais aiment donner des couleurs aux jours de la semaine.

Vous connaissez peut-ĂȘtre le « Black Friday », qui n’est rien d’autre qu’un jour de soldes imaginĂ© par les commerces pour pousser les gens Ă  la consommation avant NoĂ«l.

Moins répandu en Europe, le « Red Saturday » est un autre événement commercial, mais qui précÚde cette fois-ci la Saint-Valentin[1].

Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que le « Blue Monday » est lui aussi, Ă  l’origine, un concept marketing inventĂ© par des publicitaires[2].

Officiellement, le concept aurait Ă©tĂ© thĂ©orisĂ© en 2005 par le psychologue Cliff Arnall, dans une Ă©tude qui dĂ©termine ce fameux jour en tenant compte de diffĂ©rents facteurs (mĂ©tĂ©o, fin des fĂȘtes, manque d’argent aprĂšs les dĂ©penses de NoĂ«l
).

Mais en 2006, des journalistes du Guardian ont rapidement découvert le pot aux roses[3].

En rĂ©alitĂ©, cette Ă©tude n’avait rien de scientifique.

L’étude a mĂȘme Ă©té inventĂ©e de toutes piĂšces par une agence de communication pour une campagne publicitaire de l’agence de voyages Sky Travel, afin d’inciter leurs clients Ă  voyager au mois de janvier vers des rĂ©gions plus ensoleillĂ©es.

L’agence aurait alors proposĂ© Ă  plusieurs psychologues de se dĂ©clarer comme l’auteur de cette fausse Ă©tude, dans le but de lui donner une caution scientifique.

Par la suite, Cliff Arnall a reconnu avoir acceptĂ© de signer cette Ă©tude contre de l’argent[4].

Le « Blue Monday » n’est donc rien d’autre qu’un coup marketing et ne repose sur aucun fondement scientifique sĂ©rieux.

Mais


La saison influence bien notre Ă©tat d’humeur

La pseudo-étude de Cliff Arnall, si elle est totalement bidon, se base malgré tout sur des données réelles, à savoir que la saisonnalité a bien un impact direct sur nos émotions.

Le « Blue Monday », n’existe peut-ĂȘtre pas, mais la dĂ©pression saisonniĂšre, elle, est bien rĂ©elle. C’est mĂȘme un trouble largement reconnu par la communautĂ© mĂ©dicale[5].

Elle survient en automne et en hiver à cause de la baisse de luminosité.

Comme les journĂ©es sont plus courtes et moins lumineuses en cette pĂ©riode, nous sommes moins exposĂ©s aux rayons du soleil. La luminositĂ© serait ainsi 50 fois plus basse qu’en Ă©tĂ©, passant de 100 000 lux par jour en Ă©tĂ© Ă  2 000 lux en hiver[6].

Or le manque de lumiÚre a un impact direct sur notre systÚme hormonal. On sait par exemple que la baisse de luminosité joue un rÎle chaque soir sur la mélatonine, pour faciliter notre endormissement[7].

C’est aussi pour cette raison que nous avons tendance Ă  dormir davantage en hiver et Ă  nous sentir plus fatiguĂ©s.

Sur une période prolongée, un « déficit en lumiÚre » peut également provoquer un défaut de régulation du niveau de sérotonine[8], souvent appelée « hormone du bonheur. »

Cela peut ainsi causer diffĂ©rents troubles de l’humeur qui caractĂ©risent la dĂ©pression saisonniĂšre[9] :

  • Manque d’entrain
  • Besoin de dormir
  • Envie de sucreries
  • Prise de poids
  • FrilositĂ©
  • Agacement facile

Le lundi matin, les problĂšmes d’argent et autres choses dĂ©primantes (vues par la science)

D’autres Ă©lĂ©ments de notre environnement peuvent aussi avoir un impact sur notre moral :

  • Les problĂšmes d’argent (notamment aprĂšs les fĂȘtes de NoĂ«l) : on dit que l’argent ne fait pas le bonheur
 mais le manque d’argent rendrait bien malheureux. Selon une Ă©tude menĂ©e en 2015 sur des Ă©tudiants anglais, les difficultĂ©s financiĂšres auraient un impact sur la santĂ© mentale, et notamment sur le stress, la dĂ©pression et sur l’anxiĂ©tĂ©[10].
  • Le froid et la pluie : deux chercheurs iraniens ont montrĂ©, en 2014, que la dĂ©pression Ă©tait plus courante dans les pays oĂč le froid et la pluie Ă©taient frĂ©quents[11].
  • Le lundi matin, moment de la reprise du travail, nous aurions tendance Ă  avoir un moral plus bas que le reste de la semaine (y compris chez les personnes qui aiment leur mĂ©tier). Une Ă©tude de l’UniversitĂ© mĂ©dicale de Tokyo a mesurĂ© la tension artĂ©rielle de 175 volontaires 24 heures sur 24 pendant une semaine : la pression artĂ©rielle Ă©tait en moyenne plus haute chez ceux qui se prĂ©paraient au travail le lundi matin que ceux qui avaient congĂ© ce jour-lĂ . Il y aurait d’ailleurs 20 % de crises cardiaques en plus le lundi que les autres jours de la semaine[12].
  • L’effet pervers des « bonnes rĂ©solutions » : en 2018, une enquĂȘte a montrĂ© que seuls 4 % des personnes qui prenaient de bonnes rĂ©solutions en dĂ©but d’annĂ©e arrivaient Ă  les tenir[13]. Selon le Dr Susan Anders, les rĂ©solutions en dĂ©but d’annĂ©e gĂ©nĂ©reraient de la pression et du stress, et seraient donc nĂ©fastes pour le moral[14].

On comprend ainsi pourquoi il est aussi courant de ressentir une baisse d’humeur et de motivation en dĂ©but d’annĂ©e.

Bien sĂ»r, la dĂ©pression et la dĂ©prime ne sont pas uniquement liĂ©es Ă  des facteurs environnementaux. Elles sont souvent causĂ©es par notre situation personnelle : Ă©vĂ©nement traumatisant, rupture, deuil, solitude ou autres difficultĂ©s dans la vie
 qui peuvent arriver aussi bien en Ă©tĂ© qu’en hiver.

Si vous souffrez de dépression, il est donc important de prendre cette maladie au sérieux et de vous faire suivre par un spécialiste.

Dans le cas d’une baisse de rĂ©gime passagĂšre durant l’hiver, plusieurs conseils peuvent nĂ©anmoins vous aider Ă  retrouver plus rapidement de l’entrain.

4 conseils pour retrouver de l’entrain au milieu de l’hiver

Comme on l’a vu, la dĂ©prime hivernale est avant tout due au manque de lumiĂšre.

Dans ce cas, je vous conseille de pratiquer des activitĂ©s d’extĂ©rieur pour profiter autant que possible de l’ensoleillement.

1.Emmenez votre « soleil » partout avec vous

Un seul traitement a montrĂ© une efficacitĂ© rapide sur la dĂ©pression saisonniĂšre : la lampe de luminothĂ©rapie de 10 000 lux, qui reproduit toutes les longueurs d’onde de la lumiĂšre solaire, Ă  laquelle vous vous exposez pendant 30 minutes chaque jour (de prĂ©fĂ©rence le matin)[15].

Le Journal of Affective Disorders a d’ailleurs publiĂ© une Ă©tude prometteuse sur le sujet.

L’équipe scientifique dirigĂ©e par Magdalena Chojnacka a engagĂ© 95 patients atteints de troubles bipolaires ou de dĂ©pression sĂ©vĂšre, avec un point commun : ils avaient tous suivi un traitement Ă  base de psychotropes au moins durant les quatre semaines prĂ©cĂ©dant les tests, sans que les mĂ©dicaments n’aient de rĂ©sultats positifs sur leur Ă©tat de santĂ©.

Une partie de ces participants a suivi une luminothĂ©rapie tandis que les autres n’ont eu droit qu’à un placebo (en l’occurrence, un faux gĂ©nĂ©rateur d’ions nĂ©gatifs). AprĂšs 14 jours, les chercheurs ont constatĂ© une amĂ©lioration de l’état dĂ©pressif du premier groupe, alors qu’ils n’ont relevĂ© aucun changement dans le groupe tĂ©moin[16].

2.Aidez-vous de cette plante si besoin

En 1996, les rĂ©sultats d’une mĂ©ta-analyse totalisant plus de 1 700 patients montraient que le millepertuis avait une action sur les troubles dĂ©pressifs lĂ©gers comparable Ă  celle des antidĂ©presseurs chimiques.

En cas de dĂ©prime lĂ©gĂšre, le millepertuis devrait toujours ĂȘtre essayĂ© en premier. Et si la plante ne donne pas de rĂ©sultats au bout de 2 à 3 semaines, alors l’utilisation d’une autre molĂ©cule peut se justifier pour les dĂ©pressions plus sĂ©vĂšres.

L’usage traditionnel est de 2 à 4 g de plante sĂšche en infusion par jour, mais la teneur en principes actifs et l’efficacitĂ© restent mĂ©diocres sous cette forme. Des extraits standardisĂ©s Ă  teneur garantie en molĂ©cules actives sont prĂ©fĂ©rables. Dans la majoritĂ© des Ă©tudes, la dose de 900 mg en trois prises (3 x 300 mg) durant 6 semaines minimum s’est montrĂ©e efficace. Ses effets se font sentir gĂ©nĂ©ralement de façon graduelle aprĂšs 2 à 3 semaines de traitement.

Attention, le millepertuis active les enzymes qui métabolisent les médicaments dans le foie et de ce fait il peut en diminuer les effets. Il est donc contre-indiqué chez les personnes qui suivent certains traitements médicamenteux (anticoagulants, contraceptifs oraux, antirétroviraux et certains antiépileptiques, thymorégulateurs et médicaments antirejet utilisés en cas de greffe ou des anticancéreux).

De plus, le millepertuis ne doit en aucun cas ĂȘtre utilisĂ© conjointement avec un antidĂ©presseur chimique ; il existe alors un risque trĂšs sĂ©rieux d’effets indĂ©sirables.

Par prudence, les peaux trĂšs claires doivent Ă©viter de s’exposer au soleil durant la prise de millepertuis, car celui-ci peut ĂȘtre photosensibilisant.

3.Mettez des Ă©pices dans votre vie

Plusieurs Ă©tudes rĂ©vĂšlent que la consommation d’extrait de stigmates de safran (Crocus sativus), permet de significativement rĂ©duire les symptĂŽmes de la dĂ©pression[17].

D’autres essais cliniques montrent que ses effets sont Ă©quivalents Ă  ceux des antidĂ©presseurs conventionnels comme la fluoxĂ©tine ou l’imipramine[18-19].

Quelques Ă©tudes positives existent mĂȘme quant Ă  son efficacitĂ© dans les cas de dĂ©pression grave. Le mode d’action est la recapture de la sĂ©rotonine grĂące au safranal et‹ Ă  la crocine.

On note l’absence d’effets secondaires du traitement au safran, mais son utilisation est dĂ©conseillĂ©e ‹par principe aux femmes enceintes car il pourrait thĂ©oriquement provoquer des contractions utĂ©rines. La posologie est de 1 comprimĂ© (en extrait sec) de 150-300 mg matin et midi.

D’autres plantes agissent pour limiter le stress et l’anxiĂ©té :

  • Le ginseng stimule le systĂšme immunitaire et tonifie les personnes affaiblies et fatiguĂ©es[20]. À prendre le matin en cure de 15 jours Ă  1 mois. Les Ă©tudes montrent des bĂ©nĂ©fices avec des doses de 200 Ă  1 000 mg par jour de Panax ginseng sous forme de gĂ©lules ou d’ampoules, standardisĂ© Ă  3 ou 7 % de ginsĂ©nosides.
  • La rhodiola permet de stimuler les fonctions cognitives en pĂ©riode de stress et de fatigue. Cette plante attĂ©nue l’anxiĂ©tĂ©[21]. Quelle dose ? Dans les Ă©tudes ont Ă©tĂ© testĂ©s 350 à 700 mg par jour, de prĂ©fĂ©rence le matin Ă  jeun ou œ heure avant le dĂ©jeuner, d’un extrait de Rhodiola rosea standardisĂ© au minimum Ă  3 % de rosavine et 1 % de salidrosides, les deux substances actives.
  • Le ginkgo biloba agit comme anxiolytique chez les patients souffrant de trouble anxieux gĂ©nĂ©ralisĂ©. Son effet est similaire et parfois mĂȘme supĂ©rieur aux mĂ©dicaments tels que les benzodiazĂ©pines[22]. Les doses utilisĂ©es avec succĂšs dans les essais sont de l’ordre de 480 mg d’extrait par jour RCT (extrait standardisĂ© EGb 761 comme dans Ginkor, EGb 761 contenant 24 % de ginkgo-flavonol glycosides, 6 % de terpĂšne lactones).

La valĂ©riane, le griffonia ou l’aubĂ©pine peuvent Ă©galement prĂ©senter un intĂ©rĂȘt pour lutter contre le stress, mais avec des effets moindres.

4.Cultiver la joie de vivre

Comme pour bien d’autres maladies, attendre sans rien faire la solution antidĂ©prime qui viendrait d’une plante ne distingue en rien du malade qui avale passivement ses mĂ©dicaments chimiques.

Guérir de la dépression, cela suppose de faire un travail sur soi, douloureux sans doute, mais indispensable pour redéfinir ses priorités et répondre à la grande question : quel est mon but dans la vie ?

Il s’agit d’une dĂ©marche volontaire. OĂč il me semble que quelque chose qui peut aider est de mettre le beau et le vrai au cƓur de sa vie.

Oui, c’est difficile. Et il n’y a rien de plus Ă©nervant quand on est dĂ©primĂ© que de s’entendre dire « il faut penser positif » ou « arrĂȘte de voir le mauvais cĂŽtĂ© des choses ! ».

Alors faisons avec notre esprit comme avec notre corps : donnons-lui la vérité.

Cultivons l’amitiĂ©, la relation sincĂšre aux autres, l’amour de la nature, le goĂ»t des Ɠuvres dans lesquelles l’ĂȘtre humain a mis son Ăąme et son cƓur, cherchons toute chose qui grandit et fuyons ce qui nous rabaisse.

Amicalement,

Florent Cavaler





[1] Holly Ashcroft, Black Friday. Blue Monday. Pink Wednesday? What Is It All About?, Mow Talk, 23 novembre 2017.
[2] GĂ©raldine John, Pourquoi Blue Monday, soi-disant le jour le plus dĂ©primant de l’annĂ©e, est une arnaque, Nord Littoral, 17 janvier 2022.
[3] Ben Goldacre, MS = media slut, but CW = corporate whore, The Guardian, 16 décembre 2006.
[4] Julien Duriez, Ce qui se cache derriĂšre le « Blue monday », jour le plus triste de l’annĂ©e, La Croix, 21 janvier 2019
[5] Catherine Solano, La dépression saisonniÚre, Passeport Santé, 5 janvier 2022.
[6] Idem.
[7] Annie Casamayou, Insomnies : tout ce qu’il faut savoir pour bien dormir, RĂ©vĂ©lations SantĂ© & Bien-Être N°24, septembre 2018.
[8]. Mc Mahon, Andersen, et al., « Patients with seasonal affective disorder show seasonal fluctuations in their cerebral serotonin transporter binding », Eur Neuropsychopharmacol., 2014
[9] Dr Luc Bodin, Retrouver la joie de vivre sans mĂ©dicaments, RĂ©vĂ©lations SantĂ© & Bien-Être N°3, dĂ©cembre 2016.
[10] Richardson T, Elliott P, Roberts R, Jansen M. A Longitudinal Study of Financial Difficulties and Mental Health in a National Sample of British Undergraduate Students. Community Ment Health J. 2017;53(3):344-352.
[11] Mirzakhani L, Poursafa P. The Association between Depression and Climatic Conditions in the Iran Way to Preventive of Depression. Int J Prev Med. 2014;5(8):947-951.
[12] Dr Allan Schwartz, Stress and Depression, Those Monday Mornings, Mental Help.
[13] Statista Research Department, S. (2019, January 8). Share of Americans who stuck to their 2018 New Year’s resolutions Published by Statista Research Department, Jan 8, 2019
[14] Justin Baksh, Foundations, wellness center, 1 janvier 2021.New Year’s Resolutions May be Harmful to Your Mental Health
 5 Things to Do Instead,
[15]. MÄrtensson, Björn, Agneta Pettersson, Lars Berglund et Lisa Ekselius, « Bright White Light Therapy in Depression », Journal of Affective Disorders, 2015.
[16] Magdalena Chojnacka, Anna Z Antosik-WójciƄska, Monika Dominiak, Dorota Bzinkowska, Agnieszka Borzym, Marlena SokóƂ-SzawƂowska, Gabriela Bodzak-Opolska, Dorota Antoniak, Ɓukasz ƚwięcicki, A sham-controlled randomized trial of adjunctive light therapy for non-seasonal depression, J Affect Disord. 2016 Oct ;203:1-8. Epub 2016 Aug 26.
[17] S. Akhondzadeh, N. Tahmacebi-Pour, AA. Noorbala, et al., Crocus sativus L. in the treatment of mild to moderate depression: a double-blind, randomized and placebo-controlled trial, Phytother Res, 2005
[18] HA. Hausenblas, D. Saha, PJ. Dubyak, et al., Saffron (Crocus sativus L.) and major depressive disorder: a meta-analysis of randomized clinical trials, J Integr Med, 2013.
[19] A. Talaei, M. Hassanpour Moghadam, SA. Sajadi Tabassi, et al., Crocin, the main active saffron constituent, as an adjunctive treatment in major depressive disorder: A randomized, double-blind, placebo-controlled, pilot clinical trial, J Affect Disord, 2014.
[20] HG. Jeong, YH. Ko, SY. Oh, et al., Effect of Korean Red Ginseng as an adjuvant treatment for women with residual symptoms of major depression, Asia Pac Psychiatry, 2014.
[21] Darbinyan V, Kteyan A, et al. Rhodiola rosea in stress induced fatigue–a double blind cross-over study of a standardized extract SHR-5 with a repeated low-dose regimen on the mental performance of healthy physicians during night duty.Phytomedicine. 2000 Oct; 7(5): 365-71.
[22] Faustino TT1, Almeida RB, Andreatini R. Medicinal plants for the treatment of generalized anxiety disorder: a review of controlled clinical studies. Rev Bras Psiquiatr. 2010 Dec;32(4):429-36.

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