Dépression : faut-il vraiment augmenter « l’hormone du bonheur » ?
Chère lectrice, cher lecteur,
Tous les antidépresseurs fonctionnent à peu près de la même manière.
Le principe est simple : on a constaté que les personnes dépressives ont un déséquilibre de leurs neuromédiateurs, notamment un manque de sérotonine (la fameuse « hormone du bonheur »).
On en a alors déduit qu’il suffirait à ces personnes de « refaire le plein » d’hormones du bonheur pour aller mieux.
C’est comme cela qu’on a commencé à utiliser des médicaments qui agissent sur ces neuromédiateurs.
50 ans plus tard, on se rend enfin compte que cette vision simpliste et mécaniste ne permet pas d’expliquer à elle seule la dépression, et encore moins de la soigner.
Augmenter la sérotonine : une fausse bonne solution
En 50 ans, les scientifiques n’ont jamais réussi à confirmer l’hypothèse du déficit en sérotonine comme cause de la dépression. Aucune analyse biochimique n’a pu démontrer de manière fiable un lien entre les deux[1].
Il existe seulement des études sur le tryptophane (précurseur de la sérotonine) qui montrent que celui-ci joue un rôle dans la régulation de l’humeur.
Une étude[2] publiée en 1997 a aussi prouvé que les personnes prédisposées (ayant déjà vécu des épisodes dépressifs) développent des symptômes dépressifs après une baisse rapide de leur taux de sérotonine.
Et c’est à peu près tout.
En revanche, de récents travaux montrent que, contrairement à ce que l’on pensait, des taux élevés de sérotonine pouvaient aussi avoir des effets négatifs sur l’humeur[3].
En effet, des travaux[4] indiquent même que le taux de sérotonine dans le sang des hommes les plus agressifs était plus élevé que chez ceux qui l’étaient le moins.
Méfiez-vous des antidépresseurs !
Rien ne prouve donc qu’un taux de sérotonine élevé soit un indicateur de stabilité émotionnelle. Inonder le cerveau de sérotonine n’est pas la solution. Cela d’autant plus que les études sur les antidépresseurs, censés augmenter le taux de sérotonine, confirment ce lien avec la violence.
Une étude[5] de 2015 a démontré que les jeunes adultes sous antidépresseurs avaient 50 % de risques supplémentaires de développer des comportements violents ou criminels (homicide, vol, kidnapping, viol, etc.). Ce lien n’a cependant pas été vérifié chez les personnes âgées de 25 ans ou plus.
Mais le risque accru de violence n’est pas le seul inconvénient de ces médicaments. Peu d’études sur l’efficacité et la sécurité de ces médicaments sur le long terme se sont montrées concluantes. Au moins deux d’entre elles ont démontré que les patients sans traitement médicamenteux se portaient mieux que les autres.
De plus, de nombreux effets secondaires ont été rapportés tels que : baisse de la libido, prise de poids, insomnie et dysglycémie (index glycémique hors norme)[6].
Inflammation du cerveau : la cause « oubliée » de la dépression
Les recherches actuelles montrent que l’une des causes principales de la dépression est le stress chronique et l’inflammation qu’il produit dans le cerveau.
Trop de stress provoque une surcharge de glutamate (un neurotransmetteur), ce qui provoque l’atrophie des cellules nerveuses de l’hippocampe. Or cette partie du cerveau gère les émotions et la mémoire. Lorsque le circuit neuronal diminue dans cette région, il peut provoquer un état dépressif[7].
Mais ce n’est pas le seul effet du stress chronique puisque celui-ci provoque aussi l’inflammation en modifiant les gènes des cellules immunitaires. Ces dernières se mettent donc à attaquer les cellules de l’organisme, comme s’il était un corps étranger, ce qui produit une inflammation.
Une étude[8] a découvert que les personnes souffrant de dépression subissent une augmentation de 30 % de l’inflammation du cerveau. De même, les personnes avec les dépressions les plus graves avaient également les taux d’inflammation les plus élevés.
En cas de dépression, vous devriez donc commencer par agir contre l’inflammation, d’abord en régulant votre stress, mais aussi par l’alimentation : évitez la surconsommation de viande, les viennoiseries et les aliments sucrés, privilégiez les légumes et les fruits, ainsi que de bonnes graisses (huiles d’olive, de colza, de cameline, de lin, les petits poissons gras…).
Je sais que je vous le répète souvent, mais c’est vraiment la base pour une bonne santé, qu’elle soit physique ou psychique.
Pour aller plus loin, sachez que les plantes adaptogènes peuvent aussi vous aider, notamment :
- La rhodiole : des études ont démontré qu’elle pouvait augmenter la résistance au stress et améliorer l’humeur en stimulant les récepteurs des neurotransmetteurs dans le cerveau. Posologie: 1 comprimé de gélule en EPS, le matin et à midi. Déconseillé chez les femmes enceintes et allaitantes et chez les personnes bipolaires.
- Le ginseng: il est particulièrement indiqué pour les personnes qui souffrent de dépression réactionnelle (à la suite d’un choc émotionnel précis). Posologie : 2 gélules de 250 mg matin et midi pendant 10 jours. Contre-indiqué chez les enfants de moins de 12 ans, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes souffrant de cancer hormonodépendant. Le ginseng ne devrait jamais être pris plus de 3 mois.
Et bien sûr, n’oubliez pas de vous faire aider. On a tendance à vouloir réduire les problèmes psychiques (dépression, anxiété, stress…) à des mécanismes physiologiques.
Mais la réalité est plus complexe. L’être humain n’est pas un simple agglomérat de cellules. C’est un être qui pense, qui vit des émotions et qui est en relation avec les autres.
Il est important de prendre tout cela en compte quand votre moral baisse. Interrogez-vous sur ce qui vous fait souffrir, que ce soit dans votre vie privée, dans votre milieu professionnel, dans vos projets personnels, etc.
Amicalement,
Florent Cavaler
Excellent article. J’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© votre approche » très complète du sujet.
Bonjour
Merci pour vos articles tjrs très intéressants.
Celui sur la dĂ©pression m’a d’autant plus interpellĂ©e Ă©tant sous  » seroplex » depuis 16 ans.
Je me bats depuis près de 4 ans pour diminuer les doses et, ma vie est devenue difficile … Je suis passĂ©e de 15mg Ă 5 de manière très très progressive, pour dĂ©gringoler et me retrouver Ă ĂŞtre obligĂ©e de remonter les doses car mon quotidien Ă©tait devenu invivable.
Je suis dĂ©sespĂ©rĂ©e et aujourd’hui je ne vois plus d’issue si ce n’est que je suis condamnĂ©e Ă vivre avec ce mĂ©dicament.
je serai ravie de trouver une personne compĂ©tente qui puisse m’aider, hĂ©las ni mon mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste ni les psychiatres n’ont rĂ©ussi Ă trouver une solution !!!
Bien Ă vous…
Bonsoir, j’ai pris des antidĂ©presseurs pendant 15 ans plus ou moins, suite Ă une grosse dĂ©pression, je me suis retrouvĂ©e avec des grosses crises d’angoisse et je devenait très colĂ©rique, agressive, je m’Ă©nervais pour tout et pour rien, un jour j’ai dĂ©cidĂ© de tout arreter ,petit Ă petit en diminuant les doses, maintenant je me sent beaucoup mieux en prenant du milleperthuis,de la rhodiole, griffonia le matin, et le soir tisanes de passiflore, valĂ©riane et houblon, j’ai toujours des journĂ©es qui ne sont pas le top mais pour etre toujours bien il faudrait ne pas avoir de problèmes du tout, vos mail m’aide Ă etre plus informĂ©e. Merci
DĂ©solĂ©e pour les accents j’ai un clavier qwerty….
Je souffre de depression endogĂ©ne depuis 30 ans avec des hauts et des bas, mais les bas toujours liĂ©s a une Ă©preuve, et en ce moment on en manque pas….. on sort la tete de l’eau et hop encore une Ă©preuve….vous recommandez le ginseng??? peut on en avoir sans ordonance… je suis avec 10 gtes de Laroxyl et un lexomil par jour … bien sur changĂ© de mĂ©decin la retraite suis perdue car je ne sais plus quoi faire , changer de mĂ©dicaments??? nouveau mĂ©decin pas d’accord pour le laroxykl, mais rien d’autres??? je m’inscrit a votre lettre
Je ne suis pas médecin mais je sais que les antidépresseur ont un rôle précis qui est l hinibition de la recapture de la sérotonine, ce qui est différent. On inonde pas de sérotonine mais on regule une fonction qui ne joue plus son rôle et capture la sérotonine.
Par ailleurs, si il y a des inconvénients à se soigner ainsi, je suis d accord et preneuse de traitement moins dangereux.
Bonjour
Ou puis je acheter des gélules de Rodhiole svp
Merci
Votre m’Ă©claire sur ce qui m’est arrivĂ© il y a quelques annĂ©es : soumise Ă un stress intense par une personne de mon entourage ( très toxique) pendant quelques jours chez elle, je me suis rĂ©veillĂ©e un matin avec d’intenses vertiges, vomissements paralysie de la nuque et du dos, maux de tĂŞtes atroces et tous les symptĂ´mes d’une mĂ©ningite…qui n’en Ă©tait pas une au final. Le stress a Ă©tĂ© reconnu comme cause finalement probable de ces symptĂ´mes qui m’ont clouĂ©e au lit, sans fièvre ni quelconque virus ou bactĂ©rie dĂ©celable. L’inflammation du cerveau que vous dĂ©crivez me semble correspondre Ă ce qui m’est arrivĂ©.
Merci pour votre article ! Bonne journée à vous.
Merci infiniment ! Depression chronique depuis 18 ans et donc, ça fait 18 ans que je suis sous antidĂ©presseurs (sertraline), anxyolitiques (alprazolam 0,5) et hypnotique (zopiclone). Votre explication est très claire et facile Ă comprendre. Je vois mieux, l’inflammation du cerveau. Merci beaucoup
Merci! Depuis quelques temps, je ressens dès modification dans mon Ă©tat gĂ©nĂ©ral…. au dĂ©but l’automne et l’ arrivĂ© du printemps! DĂ©pression saisonnière?
Super ! Je vais suivre votre conseil !!!
merci pour vôtre étude sur la dépression
je suis entrain de vouloir prendre un traitement,donc j’hĂ©site et en mĂŞme temps je suis si mal!!
Merci de ces conseils je suis sujet aux dĂ©pressions soit de grosses dĂ©primes. Je prends du Millepertuis car je ne prends aucun autre mĂ©dicament et souvent quand le moral descend je prend du rodhiola, 2 gĂ©lules le matin et une Ă midi. Cela en gĂ©nĂ©ral me fait du bien. Je pense que c’est ce que vous prĂ©conisez. Je pense aussi du fenouil.
J’Ă©vite tout ce qui est mĂ©dicament classiques.
Bien Ă vous et merci.
E. PETIT
En lien avec votre lettre sur la dĂ©pression et la sĂ©rotonine… j’aimerais vous remercier et vous dire d’aller plus loin, si vous Ă©crivez sur le sujet.
Je prends Effexor XR depuis 16 ans et le sevrage, on m’a dit qu’il n’y aura pas d’effet d’accoutumance, est difficile pour le corps. les gens doivent avoir l’information juste et non pas seulement celle que les industries pharmaceutiques veulent laisser passer. Peter Bregging, psychiatre américain est très pertinent à ce propos.
Je vous remercie.
Bonjour, après vous avoir lu cela confirme ce que je pensais que certaines maladies auto immunes sont dues au stress car les défenses immunitaires grimpent et détectent une infection qui n’existe pas moi elles se sont attaquées au foie. Sous traitement puis endormie pendant 3 ans et se réveille à une période de stress
Bonjour Mr CAVALER,
Je souffre de dépression depuis NOVEMBRE 2019 suite au décès de ma mère survenue d’un CANCER des INTESTINS, je l’a Accompagné dans la maladie 1 ans et 8 mois et effectivement lorsque que j’ai lu votre mail cela ma beaucoup aider a comprendre mon mal être de tout les jours. Cela ma aider a comprendre certaines choses que je ne connaissais pas sur ce mot DÉPRESSION. Je tiens a vous remercié sincèrement pour votre mail. Car nous vivons une époque de plus en plus compliqué avec le CORONAVIRUS où le mot d’ordre c’est CHACUN POUR SOI et effectivement c’est difficile a vivre.
Bien cordialement.