Et le fruit mystère est…
Chère lectrice, cher lecteur,
La semaine dernière, je vous avais proposé une petite devinette. Je vous avais mis au défi d’identifier le végétal sur cette photo :
Et vous avez été nombreux à tenter votre chance.
Certains d’entre vous ont pensé qu’il s’agissait d’un cacaotier ou d’un caféier. D’autres suggéraient une mangue, ou encore une grenade.
En réalité, les fruits qui figurent sur la photo sont… des noix de cajou (félicitations aux lecteurs qui ont trouvé la bonne réponse).
Enfin, pour être plus précis, il s’agit de pommes de cajou, qui poussent sur un arbre appelé anacardier.
La pomme de cajou est composée d’un faux-fruit (dont la chair est rouge ou jaune quand elle est mûre) et d’une noix verte située juste en dessous.
Vous vous dites peut-être que ce gros fruit charnu ne ressemble pas beaucoup à la petite noix de cajou riche en bienfaits pour la santé (comme nous allons le voir plus bas).
En fait, la noix de cajou a suivi tout un processus complexe avant d’arriver dans nos supermarchés.
Comment ce gros fruit rouge devient-il une petite noix blanche ?
Si vous vivez dans les Antilles, à la Réunion ou en Afrique, vous avez peut-être la chance d’avoir un anacardier dans votre jardin.
Vous avez alors sûrement l’habitude de manger le faux-fruit (la partie charnue) de la pomme de cajou. Sa chair filandreuse au goût astringent est très riche en vitamine C (environ 4 fois plus que dans le citron)[1].
Elle est généralement consommée fraîche, sous forme de jus, de confiture ou macérée dans du rhum.
Mais comme ce fruit est fragile et rapidement périssable, il est très peu exporté en Europe.
Tout l’inverse de la noix de cajou qui, elle, voyage à travers le monde entier.
Principalement cultivée au Vietnam, en Inde et en Côte d’Ivoire, la noix de cajou est le fruit à coque le plus vendu sur le marché mondial, devant l’amande et la noix commune : 4 087 563 tonnes rien qu’en 2016 !
La première étape, après la récolte, consiste à séparer soigneusement la noix de la pomme. Les noix sont ensuite séchées pendant quelques jours à l’ombre.
Elles sont alors chauffées, soit au feu de bois (traitement artisanal), soit à la vapeur et au four (procédé industriel). Cette étape est indispensable, car elle permet de débarrasser la coque d’une substance toxique qu’elle contient.
Ensuite, les noix sont décortiquées afin de récupérer la partie comestible : l’amande de la noix de cajou.
Dans les productions industrielles, les noix de cajou sont encore grillées et salées pour améliorer leur conservation.
Ce sont ces noix que vous retrouvez en vrac dans les magasins bio ou dans les mélanges de fruits secs des grandes surfaces.
Quel processus fastidieux, n’est-ce pas ?
Et pourtant, il est indispensable, si vous voulez profiter des nombreux nutriments cachés dans les noix de cajou.
Tout ça dans une seule noix ?!
Comme la plupart des oléagineux, la noix de cajou est riche en acides gras mono-insaturés, qui auraient des effets positifs sur la santé de votre cœur[2].
En effet, de nombreuses études ont montré qu’une consommation régulière d’oléagineux diminuerait le risque de maladies cardiovasculaires[3] et de diabète de type 2[4].
Mais ce n’est pas tout.
La noix de cajou est aussi une bonne source de protéines. Elle en contiendrait environ 18,6 % contre moins d’1 % en moyenne dans les fruits frais.
Mais la vraie force de la noix de cajou, c’est son taux « record » en magnésium : 252 mg sur 100 g, contre « seulement » 53 mg dans les épinards. Or le magnésium est un minéral indispensable à notre santé, qui manque très souvent dans notre alimentation. Il participe notamment à la santé de nos os, dents, muscles et système immunitaire.
La noix de cajou contient aussi du phosphore (os et dents), du cuivre (réparation des tissus), et du zinc (immunité).
Elle possède 5 à 10 fois plus de vitamine B que les fruits frais[5] : B1, B2, B6… Celles-ci jouent un rôle important dans le bon fonctionnement de nos cellules nerveuses et de notre métabolisme[6].
Et les autres noix alors ?
La noix de cajou n’est pas la seule à être bonne pour la santé. Pour le vérifier, je vous propose de faire un survol rapide (et non exhaustif) des nombreux bienfaits des oléagineux.
Commençons par la noix de Grenoble, qui est une bombe antioxydante. Elle contient toutes les vitamines rĂ©pertoriĂ©es Ă l’exception de la vitamine B12. Elle est Ă©galement riche en magnĂ©sium, en manganèse et en zinc.
Elle présenterait aussi des teneurs élevées en vitamine E sous une forme particulièrement bénéfique, rarement disponible en complément alimentaire : le gamma-tocophérol.
Son point fort : un taux élevé en acides gras oméga-3 à chaînes courtes, ce qui en fait un aliment particulièrement recommandé pour la santé cardiovasculaire[7].
L’amande est aussi excellente pour la santé. Elle est riche en magnésium, potassium, sélénium et manganèse. C’est également une bonne source d’acides gras mono-insaturés et de vitamine E. Comme la plupart des oléagineux, elle contient des fibres et des protéines végétales.
La noix de macadamia contient en moyenne 60 % d’acide oléique mono-insaturé, le même acide gras que dans l’huile d’olive.
La noix de pécan contient de grandes quantités de protéines, ainsi que des vitamines B et E, du potassium, phosphore, magnésium, calcium et zinc.
La noix du Brésil est connue pour être extrêmement riche en sélénium, un minéral qui aurait des vertus de prévention du cancer de la prostate.
Sa teneur en sélénium est parfois tellement élevée qu’il est préférable de ne pas en manger tous les jours, afin d’éviter tout risque d’excès.
La noisette est une bonne source de folate et d’acides gras mono-insaturés.
La pistache, enfin, est bien équilibrée au niveau des protéines et des fibres, même s’il est malheureusement très rare d’en trouver des fraîches chez nous.
Bref, vous l’aurez compris : les oléagineux contiennent tous de bonnes graisses et de nombreux micronutriments. Quand vous avez un petit creux, que ce soit à 10 heures ou à 16 heures, je ne peux que vous recommander une poignée de noix à la place des chips ou des sucreries.
C’est d’ailleurs ce que je fais presque tous les jours.
Amicalement,
Florent Cavaler
Comment peux-t-on prendre connaissance des sources de votre article sur les noix de cajou?
Merci de votre réponse et de vos renseignements sur les noix.
Cordiales salutations
Michel
Bonjour,
L’article est très intĂ©ressant, mais il manque les liens que nous ne pouvons pas consulter pour approfondir nos connaissance.
Merci pour vos articles.
merci monsieur
Malheureusement vos articles sont de plus en plus Ă visĂ©e « commerciales » ! Cela ternit l’intĂ©rĂŞt scientifique. Qu’il y ait des propositions commerciales en fin de publication : OK, mais avec un contenu qui vise uniquement la vente du produit enlève considĂ©rablement du crĂ©dit Ă votre proposition.
Cher Monsieur Cavaler,
je suis un fidèle lecteur de vos lettres et articles que j’apprĂ©cie. J’habite Santo Antao une Ă®le de l’archipel du Cap Vert. et j’ai 89 ans….
Ces quelques lignes juste pour vous dire que je possĂ©dais une bonne trentaine de plants d’Anacardium occidentalis. Aujourd’hui il doit m’en rester une petite dizaine. La cause : 3 ans de sĂ©cheresse. Vous parlez de « faux fruits  » et vous avez raison c’est bien un grossissement du pĂ©doncule dont il s’agit…Vous parlez aussi de leur couleur rouge, je vous signale qu’il y en a Ă©galement des jaunes au goĂ»t identique. Je peux vous en envoyer une photo si vous me dites comment vous la faire parvenir…..
Norbert Duthion
Bonsoir,
Il est recommandé de faire tremper les noisettes ou amandes, pour les rendre plus digestes, avant de les consommer.
En est il de mĂŞme pour les noix de cajou ?
Merci
Daniel
Les sources sont introuvables… Dommage…
Bonne fin de journée.