11 règles pour devenir un véritable cueilleur de plantes sauvages
C’est LE sujet que je voulais vous faire découvrir en ce début d’automne : la cueillette des plantes sauvages !
Vous avez peut-être déjà eu envie d’enfiler vos bottes et de partir en forêt, un panier sous le bras, à la recherche de plantes sauvages comestibles…
Mais si vous êtes comme moi, vous n’avez jamais osé vous lancer. Par peur de cueillir la mauvaise plante et de vous intoxiquer. Peur de passer une heure dans la forêt sans savoir vraiment où et quoi chercher. Peur de revenir les mains vides.
J’en étais resté là … Jusqu’au jour où j’ai fait la connaissance de Michaël Berthoud.
Michaël Berthoud est spécialisé dans l’étude des sols et de la végétation. Il a même un master universitaire en (accrochez-vous !)… biogéosciences ! |  |
Mais ce que Michaël aime par-dessus tout, c’est la cambrousse. C’est l’odeur de l’humus et des pins. C’est marcher dans la boue, explorer les sous-bois en quête de la plante rare. Et tel un druide des temps modernes, il prépare des potions et des mixtures avec les herbes qu’il a lui-même ramassées.
Il organise d’ailleurs des sorties en plein air pour initier les curieux à la cueillette sauvage. Il compte aussi parmi les rédacteurs de la revue La Pharmacie Secrète de Dame Nature.
Oui, ses articles sont normalement réservés aux abonnés payants de La Pharmacie Secrète de Dame Nature, mais il exceptionnellement accepté de rédiger l’article ci-dessous pour les lecteurs de la lettre PureSanté.
Amicalement,
Florent Cavaler
P.S : si vous souhaitez en savoir plus sur le nouveau journal La Pharmacie Secrète de Dame Nature, alors rendez-vous ici. Je vous offre une réduction immédiate de 50% sur son prix normal !
Les 11 règles pour devenir un véritable cueilleur de plantes sauvages
Par Michaël Berthoud
Ça y est, vous avez eu le déclic. Vous avez vu une émission sur les plantes sauvages comestibles et médicinales, ou un ami vous en a parlé et cela vous a donné envie de perpétrer ces gestes millénaires. Crapahuter dans les sous-bois, sentir l’odeur de la forêt, marcher, se baisser, récolter, cuisiner et se soigner. Voilà bien une activité passionnante et pleine de découvertes ! Pour vous guider dans vos premiers pas, voici quelques recommandations issues de mon expérience pour vous aider à reconnaître les plantes sauvages.
Avant de sortir
1. Achetez de bons ouvrages de référence
Posséder des livres de référence est la première étape. Voici quelques critères importants à ne pas manquer. L’ouvrage doit avoir de bonnes illustrations ou photographies. Les deux se valent. Le plus important est une description exhaustive des caractéristiques des plantes. Deux autres points fondamentaux : il doit aussi décrire dans quels milieux elles poussent et les risques de confusion avec des plantes toxiques. Finalement, préférez un ouvrage local. Il est inutile d’apprendre les plantes qui ne poussent pas dans votre région.
Un bon livre pour débuter
François Couplan : Reconnaître facilement les plantes, par l’odorat, le goût, le toucher – Delachaux et Nieslté, 2009. Les illustrations sont de bonne qualité, tout comme les descriptions. Les risques de confusion, l’utilisation possible ou la toxicité éventuelle sont mentionnés. Petit plus, l’auteur mentionne également les critères tactiles, olfactifs et le goût. Un ouvrage plus avancé
Il contient 2300 espèces et permet de reconnaître les plantes uniquement par leurs feuilles, ce qui est très pratique quand les fleurs ne sont pas encore développées. |
2. Renseignez-vous sur les milieux dans lesquels poussent les plantes
Ce conseil est très important. L’erreur que commettent de nombreuses personnes au début est d’ouvrir un livre et sortir dans leur forêt préférée à la recherche d’une herbe, sans savoir si elle a des chances de pousser dans le coin. Une plante des milieux humides ne poussera pas dans une prairie. Et vice-versa. C’est pour cela qu’il faut se renseigner avant dans vos ouvrages.
Toutes les infos sont ici Voici deux sites incontournables avec des descriptions botaniques, des cartes, images, tout cela gratuitement.
Psst ! Vous y trouverez même des cartes qui vous montrent dans quelles régions de votre pays vous avez une chance de trouver la plante convoitée. |
3. N’ayez pas peur des noms latins !
Le problème des noms en français est qu’ils changent d’une région à l’autre et d’un ouvrage à l’autre ! Par exemple, l’« égopode » peut aussi s’appeler la « podagraire ». Ou encore l’« égopode podagraire ». Les deux sont justes et proviennent du latin.
Si vous ne trouvez pas une plante dans un livre, faites un tour par l’index en latin avant de changer de livre !
Pendant la cueillette
4. Au moindre doute, abstenez-vous !
Le risque principal est de se tromper de plante. Soyez donc prudent au début. Avancez pas à pas, je vous promets que votre patience sera récompensée. Mais au moindre doute, abstenez-vous ! Une confusion entre l’ail des ours et le muguet peut être mortelle. Lisez bien la partie « confusion possible » de votre livre. Si votre herbe sauvage correspond parfaitement à la description, que le milieu correspond et qu’il n’y a pas de confusion possible selon l’ouvrage, il ne devrait pas y avoir de danger.
5. Sortez régulièrement
Il faut voir les plantes grandir pour bien les reconnaître. Revenez aux mêmes endroits tout au long de l’année. Si une plante est complètement nouvelle pour vous, revenez plus tard pour la voir grandir. Sachez que les feuilles peuvent changer de forme au fil de sa croissance.
6. Connaître un minimum de vocabulaire botanique
Sans aller dans un jargon trop complexe, savoir ce qu’est un pétiole ou connaître la différence entre une plante à feuilles alternes et une à feuilles opposées est important. Référez-vous régulièrement au glossaire de votre ouvrage.
7. Utilisez tous vos sens
Ne négligez pas le toucher et l’odorat. Ils peuvent aider à déterminer une plante. Certaines sont velues, donc douces, d’autres sont glabres ou rugueuses. Par exemple, les plantes de la famille des lamiacées (beaucoup de plantes aromatiques) ont une tige carrée facilement reconnaissable au toucher.
8. Soyez respectueux
La cueillette est pour moi un moment de reconnexion avec la nature et avec moi-même. Essayez de laisser vos tracas derrière vous pour un instant. Cueillez uniquement ce que vous allez consommer. Ne prélevez au maximum qu’un tiers d’une population de plantes pour lui laisser la possibilité de se régénérer.
9. Pas de sac en plastique !
Les plantes n’aiment pas le plastique, elles auront tendance à fermenter rapidement, surtout s’il fait chaud. Préférez des sacs en papier ou, encore mieux : le bon vieux panier en osier.
De retour Ă la maison
10. Faites un herbier
Oui, comme à l’école ! C’est un très bon moyen pour progresser. Vous pouvez y inclure des informations comme le lieu où poussent les plantes, leur nom latin et la famille ainsi que leurs propriétés. J’avais pris l’habitude de glisser des feuilles dans mes livres de botanique, puis de les faire sécher dans l’annuaire téléphonique avant de les scotcher dans mon herbier.
11. Rejoindre un cercle de botanique
Il existe de nombreux cercles de botanique régionaux. Tous ne s’intéressent pas à l’aspect comestible ou médicinal, mais sortir avec des personnes expérimentées vous fera progresser bien plus rapidement.
Excellent ! Bravo Ă vous !
Je suis la règle suivante: Si la population compte moins de 30 individus, je n’y touche pas. On risque d’atteindre le nombre critique, sous lequel la population pourrait disparaĂ®tre.
Une ou plusieurs photos, vous serviront beauoup mieux qu’ une plante fanĂ©e ou un champignon pourri pour trouver le nom de l’espèce. ou pour montrer votre trouvaille Ă une autre personne.
Pour mieux voir les dĂ©tails sur les photos, je dĂ©terminais d’abord le diaphragme et le temps d’exposition avant de mettre un velours noir sans reflets derrière l’objet afin d’Ă©liminer le fond.
Bonjour,
N’y a-t-il pas de plus en plus de risques Ă herboriser en forĂŞt ? Sans parler de celui d’ĂŞtre victime d’une piqĂ»re de tique, j’ai lu des articles au sujet de l’extension de l’échinococcose qui font froid dans le dos..,
Il ne faut pas succomber a la peur que certains média vous inculquent , vivez !
ReconnaĂ®tre facilement les plantes… de François Couplan est un ouvrage très intĂ©ressant pour les herboristes « en herbe », façon de parler…
Et pour ceux qui souhaitent avoir plus d’infos sur les propriĂ©tĂ©s des plantes et leurs indications thĂ©rapeutiques, avec formes galĂ©niques,
je vous conseille le livre du docteur Jean-Michel Morel,
Traité pratique de phytothérapie.