Jeter son spray d’huile essentielle ?
Avez-vous remarqué combien les journalistes aiment jouer à nous faire peur ? Avec la crise, la guerre, l’Etat islamique, le chômage, les déficits, les huiles essentielles…
Les huiles essentielles ?!
Je vous rassure : tout va très bien. Mais vous avez peut-être vu comme moi fleurir récemment des articles assez alarmants sur l’aromathérapie, qui serait devenue d’un coup à peu près aussi dangereuse qu’une bonne vieille centrale nucléaire [1].
En cause : l’utilisation de sprays aux huiles essentielles, jugées nocives sous prétexte que ces sprays relâcheraient dans l’air ambiant des polluants, les « COV » : composés organiques volatils.
Alors : panique ou pas panique ?
La première chose, comme dirait le célèbre Monsieur de La Palisse [2], est peut-être de savoir de quoi l’on parle…
Dangers de la nature
Les COV sont des substances organiques flottant dans l’air produites par l’activité humaine… mais aussi par la nature elle-même !
La première grande source de composés organiques volatils (90 %) est en effet naturelle : terrains contenant du gaz ou du charbon, forêts de résineux ou champs de fleurs aromatiques par exemple.
Rien à voir avec les composés organiques volatils générés par les activités humaines et responsables de la pollution intérieure (substances chimiques qui s’exhalent des vernis, des peintures, des colles etc.) et extérieure.
Maintenant, que leur reproche-t-on au juste, à ces COV ?
Les plus « doux » n’entraînent que des nuisances olfactives alors que d’autres sont de véritables irritants des voies respiratoires… pouvant aller jusqu’à diminuer nos capacités pulmonaires. D’autres enfin, comme le benzène, révèlent une toxicité beaucoup plus forte avec des risques accrus de cancer.
Le deuxième impact des COV est environnemental. Ils participent à la formation de gaz à effet de serre et peuvent interagir avec des composés de notre atmosphère pour former des particules secondaires toxiques.
Mais quel est donc le rapport avec un spray assainissant aux huiles essentielles ?
Un détail leur a échappé
Eh bien justement ! On a incriminé ces sprays comme étant générateurs de particules secondaires. Explication : certains COV « naturels » projetés dans l’air lors de la pulvérisation se combineraient avec des substances en suspension pour former un toxique appelé « formaldéhyde », au potentiel cancérogène.
Seulement, ce que ne disent pas ces articles à charge contre les sprays, c’est que la production de polluants secondaires ne se fait qu’avec des huiles essentielles… chauffées !
Rien à voir donc avec la diffusion aérienne froide des nébuliseurs à eau et des sprays assainissants.
D’autant que brûler un papier d’Arménie ou chauffer trois gouttes d’huile essentielle dans une soucoupe en argile une fois de temps en temps ne vous posera aucun problème de santé.
Pour une étude, des volontaires asthmatiques (asthme modéré) ont été enfermés dans une cabine avec une charge ambiante de COV correspondant à des conditions normales d’huile essentielle en diffusion aérienne.
Chez ces personnes pourtant réputées très réactives sur le plan respiratoire, on n’a relevé aucun effet sur l’inflammation bronchique préexistante, ni d’irritation de leurs voies respiratoires.
Bien utiliser son spray
Contrairement à ce que racontent certains journalistes, vous pouvez donc garder votre spray d’huile essentielle, et l’utiliser en respectant quelques consignes élémentaires. S’il est écrit sur le spray, « une à deux pulvérisations aux quatre coins de la pièce », respectez cette indication.
Par ailleurs, veillez toujours à :
- Aérer la pièce avant de traiter
- Diffuser les huiles essentielles en l’absence de personnes dans la pièce pendant ½ heure ou une heure
- Aérer de nouveau après la diffusion
Ainsi, les huiles essentielles produiront non seulement leur effet de « désinfection microbienne », mais il restera dans l’air une concentration encore suffisante pour avoir un effet organique ou psychique : relaxation, aide au sommeil, etc.
Et pour finir, rappelons les résultats d’une étude de 2014 portant sur des enfants asthmatiques de Detroit exposés à la pollution intérieure de leur habitation par les composés organiques volatils [3].
Conclusion des auteurs : les principales sources des COV à combattre sont avant tout le tabagisme, les émissions liées aux véhicules, la rénovation des bâtiments, les solvants, les produits ménagers et les pesticides !
CQFD.
Amicalement,
Florent Cavaler
[…] En savoir plus sur la “pollution” des huiles essentielles: un article qui l’explique très bien […]
L’aromatherapie peut elle etre envisageable pour resoudre le catastrophe naissante des super-bacteries. Si oui alors la verité est fixe alors que le mensonge ne dure pas, ca va passer, je suis avec vous. Pour une fois qu’on trouve des informations utiles,interessante et efficaces. Je ne comprends pas au lieu de developper dans le domaine, on l’attaque. Nos ancetre vivaient d’aromatherapir (bon sans spray mais tout aussi nature) et ils etaient beaucoup moins fragile. On nous pronne le super-homme alors qu’on regresse sur bien des niveau dont surtout la morale. Est le cas de dire ca ou pas ?
Est-ce-que la fameuse lampe Berger qui diffuse aussi
entre dans ces recommandations?
Je l’utilise fréquemment.