La vie secrète des arbres (OSS 117 en forêt de Rambouillet !)

Imaginez une seconde. Vous êtes dans un bois, seul, sous de grands hêtres, des chênes, des charmes ou des trembles, tous ces arbres dont les feuilles bruissent doucement avec le souffle du vent.

Fermez les yeux. Quelques cris d’oiseaux, quelques craquements d’écorce mais sinon, rien qui perturbe le silence.

Et pourtant…ce n’est pas un silence « de mort », ce vide lugubre, un de ces instants angoissants où la vie semble avoir été « aspirée ».

La forêt offre un fabuleux silence de vie.

Et pour cause…

Le mycélium, c’est l’internet des sous-bois !

L’essentiel – invisible pour les yeux, comme l’écrivait Saint-Exupéry – se passe ici en sous-sol. Ce sont les champignons qui sont à l’oeuvre, en toute discrétion.

Car si on remarque bien sûr leur pied ou leur chapeau, on sait moins que les champignons se prolongent sous la terre par des racines ultrafines, innombrables filaments qu’on appelle le mycélium.

schéma champignon mycélium

Grâce au mycélium, les champignons forment un véritable réseau souterrain, en contact avec les racines et les plantes. Et ce réseau peut parfois prendre des dimensions à peine croyables :

En Suisse, on a découvert une armillaire âgée de plus de 1000 ans et  dont le mycéllium couvrait près de 40 hectares [1]!

Pour quoi faire, vous allez me dire ?

La première utilité de ces filaments de mycélium, c’est de chercher et d’absorber des nutriments pour alimenter le champignon qui émerge à la surface.

Mais le mycélium, dans ses infinies ramifications, se dévoue bien au-delà de lui-même.

Ce que fabriquent les champignons avec leur immense réseau souterrain, c’est le mécanisme reposant sur des principes qu’on croyait purement humains et qui s’appellent solidarité, coopération, entraide.

Toutes ces grandes idées, qu’on lit sans plus trop y croire sur les tracts des partis politiques, la nature les applique depuis des millions d’années[2] !

Et pour rendre possible cette coopération au sein du vivant, tout commence par la communication.

Ce mycélium, c’est comme “l’Internet des sous-bois”. Grâce à ce réseau, tous les organismes vivants communiquent et échangent.

Pour commencer, le mycélium digère toute la cellulose des végétaux morts et distribue à l’ensemble des plantes l’eau et les micronutriments (azote, phosphore, oligoéléments). L’échange n’est évidemment pas à sens unique et, de leur côté, les champignons reçoivent des plantes, grâce à la photosynthèse, la matière carbonée pour se nourrir.

Dans le livre « La vie secrète des arbres », voici ce que décrit le forestier allemand Peter Wohlleben :

«  Le champignon non seulement pénètre et enveloppe les racines de l’arbre, mais il développe son réseau de filaments dans le sol alentour. Il s’étend bien au-delà des racines de sons hôte pour se mêler aux racines des autres arbres et il se connecte avec les champignons partenaires et les racines de chaque nouvel arbre rencontré. Il en résulte un vaste réseau d’échanges aussi bien de nutriments que d’informations, par exemple sur l’imminence d’une attaque d’insectes. »

 

On ne discute pas le tarif

Attention, ce n’est pas gratuit ! Il faut savoir qu’un maillage d’une telle efficacité a son prix.

Et sur le sujet le champignon est intraitable : en échange de leurs services, les champignons exigent que leur « arbre partenaire » les rétribue sous forme de sucre et de glucides. « 30 % de la production minimum », dit Wollheben. (Et pas question de discuter le tarif ! ).

Pour ce prix là s’ajoutent, il faut le dire, un certain nombre de prestations non tarifées comme par exemple le filtrage des métaux lourds (nocifs pour les racines, mais peu dangereux pour les champignons).

Et ce partenariat « gagnant-gagnant » peut aller très, très loin, comme l’explique le forestier :

« Le champignon peut parfois prendre des mesures radicales. Ainsi, « le clitocyte laqué bicolore, qui vit en symbiose avec le pin de Weymouth, emploie les grands moyens. Quand l’azote vient à manquer, il émet une substance toxique qui provoque la mort des minuscules animaux qui vient dans le sol, parmi lesquels les collemboles, dont les cadavres, en se décomposant, libèrent de l’azote et les transforment ainsi  en engrais pour l’arbre et le champignon. »

Le champignon, prêt à tuer pour assurer la survie de ses partenaires !! C’est James Bond sous les arbres centenaires, OSS 117 en forêt de Rambouillet !

Et dire qu’il ne s’agit là que d’un tout petit aperçu de ce qui se trame à chaque instant dans les forêts, les bois, les bosquets, les prairies, dans cette Nature qu’on croit endormie.

Le monde qu’on y découvre est en réalité fascinant, troublant. L’organisation du vivant y est parfois sensiblement la même que dans nos sociétés humaines, et on mesure à quel point son destin et le nôtre sont liés.

Pourquoi je vous raconte tout ça ?

Parce qu’il me semble que cela souligne à quel point la prudence, l’humilité et le respect du vivant devraient guider les choix de développement humains. Nous avons beaucoup, beaucoup encore à apprendre de la nature qui a, elle, énormément à nous offrir.

Pour revenir aux champignons, la science occidentale commence tout juste à s’intéresser à leur potentiel thérapeutique. Avec des perspectives immenses.

Une étude publiée dans la revue prestigieuse The Lancet a démontré le bénéfice de l’association de la krestine, issue du karawataké Coriolus versicolor, à un traitement conventionnel standard de chimiothérapie sur des patients ayant subi une ablation de l’estomac après cancer.

Selon cette étude, l’ajout de l’extrait de karawataké améliore significativement le taux de survie à 5 ans. Une augmentation de survie à 10 ans de 15% a été aussi constatée dans une méta-analyse chez les sujets atteints d’un cancer du sein, de la prostate, de la thyroïde et du côlon ayant consommé des extraits de karawataké.

Ce même karawataké Coriolus versicolor a montré dans de nombreuses études être probablement le champignon le plus immunostimulant, ainsi qu’un puissant antiviral. Certains auteurs préconisent le mycélium de karawataké en association avec des huiles essentielles comme alternative sérieuse aux antibiotiques de synthèse.

D’une façon générale, la consommation régulière de champignons comestibles est réputée renforcer les défenses immunitaires de par leur concentration singulière en polysaccharides. Et je ne parle pas du shiitaké, du cordyceps, du reishi, du meshima, etc. ces champignons dont la science souligne le potentiel dans des maladies parfois extrêmement lourdes (Alzheimer, diabète, candidose, etc.)

Etonnant, n’est-ce pas ? On croit entrer dans simple sous-bois, on a en réalité mis les deux pieds dans une gigantesque pharmacie naturelle. Ouverte à tous, 24h sur 24, 7 jours sur 7. Pas besoin d’y montrer sa carte vitale ou de donner son numéro de sécurité sociale…

Alors pour finir cette lettre, je voulais aussi vous dire que je suis en train de mettre la dernière touche à un projet totalement nouveau pour faire découvrir cette pharmacie secrète qui est là, dehors sous nos yeux, mystérieuse autant qu’elle est généreuse…

Un projet qui intéressera tout le monde, malade ou bien-portant, de 7 à 77 ans (et plus).

Je vous en dirai plus très prochainement, alors surveillez bien votre boîte e-mail.

Amicalement,

Florent Cavaler





3 réponses à “La vie secrète des arbres (OSS 117 en forêt de Rambouillet !)”

  1. Renée dit :

    Vraiment intéressant et bluffant ! On devrait vraiment s’inspirer de la nature plutôt que de la detruire.

  2. André Marquis dit :

    Dans la vidéo associée en fin d’article ‘Ce trésor caché dans votre jardin’ vous citez parmi les médicaments d’origine naturelle …les statines issues de la levure de riz rouge !!!
    Alors là n’importe quoi ! A près nous avoir seriné que les statines ne soignent rigoureusement rien, ce n’était vraiment pas l’exemple idéal !

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